Les neurosciences le prouvent : exprimer sa gratitude favorise le bien-être et le bonheur.
Les neurosciences le prouvent. Mais en quoi consiste la gratitude ?

La gratitude est la reconnaissance que nous éprouvons devant tous les bienfaits dont nous jouissons.

Elle suppose donc dans un premier temps d’avoir conscience de ces bienfaits puis de reconnaître ce qui les a générés : la nature, une personne (y compris nous-même), un objet, un animal, un geste…

Elle coupe court à la course au “toujours plus – toujours mieux” en nous invitant à nous centrer sur ce que ce que nous avons.

La gratitude est-elle innée ?

Nous sommes en effet programmés pour repérer les situations négatives et les menaces, afin de pouvoir nous protéger et désamorcer ces situations. De ce fait, nous voyons plus facilement ce qui va mal ce qui nous manque. Et nous oublions également tout ce que nous avons, victimes de ce que les partisans de la psychologie positive appelle « l’habituation hédonique ». Dès lors qu’une source de bien-être ou de bonheur est présente régulièrement dans notre vie, nous l’oublions peu à peu. Ainsi, elle perd sur nous son pouvoir de nous rendre heureux.
Eau courante, eau chaude à la sortie du robinet, sécurité sociale, moyens de transport, de communication. Autant de choses qui sont devenues totalement banales et que nous ne relions plus à notre bien-être.

Cela peut même concerner des relations amicales ou familiales. “Une fois considérées comme acquises, les choses vivantes ou inertes ne sont plus une source de bonheur. Nous préférons en rêver d’une autre que nous n’avons pas et qui, c’est sûr, nous apportera « amour, gloire et beauté ! ». » note ainsi Christophe André.
De nombreuses études montrent pourtant que le sentiment de reconnaissance, à la vie ou à autrui, a de nombreux bienfaits.

Un plus grand sentiment de bonheur

La gratitude est un amplificateur de bonheur. Le philosophe André Comte-Sponville définit ainsi la gratitude comme “un second plaisir, qui en prolonge un premier : comme un écho de joie […], comme un bonheur en plus. »

Un effet positif sur la santé

C’est la conséquence directe de ce qui vient d’être énoncé, les émotions positives ayant sur le corps des bienfaits inestimables : cardio-vasculaires, cohérence cardiaque, sommeil… (voir Bulle de Bonheur #9).

Au CHU de Montpellier, la psychiatre Deborah Ducasse a mis en place la première étude mondiale sur les effets de la gratitude auprès des personnes suicidaires. «Nous avons créé deux groupes de patients. Les premiers doivent remplir tous les soirs leur « journal de gratitude », en dégageant et en analysant 3 moments bénéfiques de la journée. Le second groupe doit retranscrire tous les soirs les repas consommés». Le résultat de l’étude montre que la douleur psychologique des personnes du 1er groupe a diminué.

Un activateur de sociabilité

Même s’il faut aussi savoir faire preuve de gratitude envers soi-même, la gratitude est souvent tournée vers l’extérieur de soi. La gratitude suppose d’accorder de l’attention à ce qui nous entoure et de le manifester. Si cette attention se porte sur un être vivant, celui-ci va éprouver du bien-être. Ainsi la reconnaissance pourra se manifester à son tour. Le cercle vertueux sur les relations est facile à imaginer !

Si la gratitude n’est pas innée, fort est de constater qu’elle est souvent le grand absent du monde du travail. Les études montrent en France que de nombreux salariés manquent de reconnaissance non seulement de leur hiérarchie. Mais également de leurs collègues. Un lien étroit a été fait entre cette absence de gratitude et la démotivation au travail.

Un renforcement des liens familiaux

A l’instar des relations sociales, la gratitude a bien entendu des effets sur les relations familiales. L’avantage de la famille est d’offrir un contexte plus intime et sécurisant pour pratiquer la gratitude. Et croyez-en Rébecca Shankland, psychologue française, la reconnaissance améliore l’ambiance familiale. Ainsi, instaurer des petits rituels de gratitude est un moyen pour éprouver ensemble de la reconnaissance. Mais aussi apaiser les tensions et stimuler le « sens du positif » de ses enfants. Les repas peuvent être un moment approprié pour s’entraîner. Par exemple, un tour de table où chacun dit ce pour quoi ou envers qui il est reconnaissant (pour les plus petits, un “merci pour” sera souvent plus simple). Il y a de grandes chances que l’atmosphère soit plus détendue et joyeuse !

Un booster d’estime

La gratitude est un vrai cadeau : pratiquée entre personnes, elle vient reconnaître des qualités, des compétences et renforcer le sentiment d’appartenance à un groupe. Or, cette reconnaissance est un des éléments majeurs de la construction de l’estime de soi.
A contrario, avec une mauvaise estime de soi, nous avons de la peine à accepter les mercis ou les compliments. Et cela explique que notre gratitude peut être mal perçue quelquefois : la personne gratifiée peut par exemple nier son mérite ou faire preuve de gêne.

 

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En pratique

Exprimer sa gratitude par écrit

Écrire un journal de gratitudes : le nom d’un être cher, une réalisation, une découverte, une intention reçue, une sourire, un service, une écoute, un bon repas, le soleil… Attention, à ne pas en faire une habitude mécanique qui perdrait son sens. Mieux vaut en écrire peu mais en étant à chaque fois connecté à la situation évoquée (qui, où, comment… ?).

En 2003, une étude a été menée par les professeurs américains Robert Emmons et Michael McCullough. Les volontaires devaient noter tous les jours, pendant 10 jours, au moins 5 raisons qu’ils pouvaient avoir d’être reconnaissant : leurs parents, un musicien, un professeur, un ami… ou encore être en vie, avoir un travail apprécié… A la fin de l’expérience, les volontaires ont relevé qu’ils étaient plus heureux, plus positifs et plus déterminés. Ils ont noté que leur générosité augmentait, et que physiquement ils étaient plus en forme, meilleur sommeil, moins de maladies et plus d’énergie.

Écrire une lettre à une personne pour laquelle nous avons de la gratitude

L’expérience de Séligman

Cette exercice que préconisent de nombreux professionnels aujourd’hui, est inspiré par une expérience menée par Martin Seligman, le père de la psychologie positive. Celui-ci a demandé à 300 personnes d’écrire un témoignage précis (contexte, bénéfices, durée…) à une personne qui avait compté dans leur vie mais qu’elles n’avaient jamais vraiment remerciée.

Dans un deuxième temps, les personnes devaient prendre contact avec le destinataire pour lui remettre en main propre la lettre mais sans lui dévoiler la raison de la visite. La grande majorité des personnes qui ont fait cette expérience disent qu’elles s’en souviendront toute leur vie. Et que leur bonheur a non seulement été intense mais qu’il a duré.
Tal Ben-Shahar conseille de faire de ces lettres un rituel. Une fois par mois au moins permettrait d’inscrire les bienfaits positifs d’une telle attitude dans le long terme. Il précise aussi que si la lettre peut être envoyée, le fait de la remettre en mains propres et de la lire en direct est beaucoup plus puissant.

La gratitude et la gratuité

Attention toutefois, la gratitude va de paire aussi avec la gratuité. Dire merci à une personne pour attendre en retour qu’elle fasse la même chose n’est pas du tout le but de la gratitude ! Soyons donc vigilants avec nos attentes. Christine Michaud raconte ainsi dans son livre « Mon projet bonheur » sa grande déception lors de son expérience de la «visite de gratitude». Positive par nature et pleine de confiance, la douche fut glacée quand la destinataire refusa non seulement de la voir mais également de recevoir sa lettre. Nous avons du pouvoir sur nous même (écrire), pas sur les autres !

Exprimer sa gratitude par oral

En réalité, en disant tout simplement merci (qui peut bien entendu se faire aussi par écrit). Sans doute la forme la plus courante de la gratitude, à condition que notre merci soit sincère et précis (voir Bulle de Bonheur #11 pour plus de précisions).

Sous forme de jeu : une carte d’un jeu 2 minutes, la ronde des compliments, un début de dîner où chacun évoque un “top” de la semaine…
Sous forme de question, en couple, avec les enfants : “qu’est ce qui t’a fait plaisir aujourd’hui ?”. Le fait de le faire le soir avant de s’endormir favorise la qualité du sommeil (étude de Emmons).
En faisant intérieurement son propre bilan. “Qu’est ce que j’ai apprécié aujourd’hui ?”,on peut se fixer un premier objectif de trouver 3 choses, comme les fameux 3 kifs préconisés par Florence Servan Schreiber.

Se créer un mémo

Par exemple, un MERCI écrit en lettres de couleurs sur notre frigo, un proverbe sur la gratitude affiché dans nos toilettes ou encore un bracelet ou un collier de gratitude . À acheter ou à fabriquer, chaque perle correspondant à un petit ou grand bonheur de notre vie. Toucher les perles, écouter leur bruit, évoquer les bonheurs que les perles représentent… Certains conseillent de ne pas le porter sur soi mais de le laisser dans sa poche, dans son sac, sur sa table de nuit…

Bien entendu, il peut être difficile de pratiquer la gratitude, d’abord parce que nous n’avons jamais appris à le faire. Mais également parce que nous pouvons vivre une période de difficultés qui rend cet exercice trop difficile. Dans ces moments là, s’entraîner à la gratitude passera au départ par la reconnaissance de notre capacité à réaliser des gestes du quotidien. Arriver à se lever, à aller travailler en faisant bonne figure, à se nourrir, à être logé…

En fait, l’essentiel est d’initier ce mouvement de reconnaissance, c’est à dire amorcer la pompe du positif qui va, non pas éliminer par magie nos difficultés, mais nous aider à vivre une petite gratification, ne serait-ce que pendant ces moments d’évocation.

Comme tout apprentissage, la politique des petits pas est de mise… Apprendre à regarder ce qu’on a peut se faire au goutte à goutte au départ. Ensuite, habitué et éveillé, notre esprit captera plus naturellement les bonnes choses qui nous arrivent au quotidien. Ceux qui pratiquent la gratitude régulièrement affirment que non seulement elle se fait de façon plus facile et spontanée, mais surtout qu’elle se centre non plus sur des événements particuliers, mais sur plein de petites choses du quotidien dont ils n’avaient pas ou plus conscience.

Les Bienfaits de la gratitude

La gratitude fait vivre une expérience émotionnelle positive. Or souvenez-vous (Bulle de Bonheur #5), le cerveau limbique est aussi celui des souvenirs, donc notre mémoire enregistre ces émotions agréables.
Dans l’échange, en famille, en couple, entre amis, la relation s’en ressort affermie, plus riche .
La gratitude permet de se sentir plus en présence, plus connecté à ce qui nous entoure. Elle développe notre acuité : nous découvrons soudainement un tas d’éléments de notre environnement, pourtant là depuis longtemps ! De l’oiseau que vous allez peut-être entendre chanter le matin à l’inconnu du métro qui prend soin de tenir la porte à la personne derrière elle, le monde va vous paraître sous un autre jour. La gratitude a vraiment ce pouvoir de nous décentrer et nous faire rentrer dans une relation chaleureuse au monde et à nous-même. Elle déclenche un cercle vertueux.

En bref, la gratitude

La gratitude c’est la reconnaissance qu’on éprouve pour quelqu’un ou quelque chose qui nous fait du bien
personnes, objets, animaux, nature, événements… Les occasions d’être reconnaissant sont multiples.
Pratiquer la gratitude améliore la santé et les relations.
Plus on pratique, plus notre capacité à être heureux se développe.

Allez hop je me lance

Allez, à vous de jouer ! 2 minutes pour commencer votre journal de gratitude en écrivant chaque jour vos 3 petits bonheurs du jour ou en les nommant le soir en vous couchant, booster de moral garanti !

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