La dépendance affective est un terme très utilisé et révélateur d’un état d’âme. Celui ou celle qui est débarrassé de cette dépendance serait-il alors un indépendant affectif ?

Pour éviter de donner l’illusion que nous pourrions ne dépendre de rien ni de personne, Bulle de Bonheur préfère utiliser le mot autonomie plutôt que celui d’indépendance.

Si l’indépendance se réfère aux autres, la notion d’autonomie renvoie au “soi” et à notre pouvoir d’agir sur notre vie, pouvoir sur nous-même qui, rappelons le, est le fil rouge de Bulle de Bonheur.

A l’instar d’Eric Berne, fondateur de l’analyse transactionnelle, nous définirons donc l’autonomie comme “la faculté à parcourir la vie en faisant des choix clairs et en les assumant, à avoir conscience de ses propres besoins et à savoir les satisfaire”.

Nous allons aujourd’hui parler plus spécifiquement de notre autonomie affective, c’est à dire de notre capacité à combler nous même notre besoin d’être aimé, d’être reconnu, d’être apprécié.

Or, il s’avère que nous pouvons nous retrouver dans un état où il nous est impossible d’être autonome, car au lieu de compter sur nous pour satisfaire nos besoins, nous attendons que ce soit les autres qui le fassent.

Gagner en autonomie affective, c’est par conséquent apprendre à s’aimer soi-même avant tout ; c’est prendre conscience que notre bonheur dépend de nous ; c’est arrêter de croire que l’autre a l’obligation de nous sécuriser, de nous rassurer, de combler nos manques.

Comment savoir si nous sommes dépendants ?

Si nous cochons plusieurs des caractéristiques suivantes :

  • avoir des attentes qui ne dépendent que des autres

  • ressentir un grand vide affectif

  • faire passer les besoins des autres (ou de l’autre) avant les siens

  • sentir le besoin d’être utile

  • avoir toujours l’espoir de pouvoir changer l’autre

  • chercher sa propre valeur dans le regard de l’autre (être complimenté, valorisé, être validé dans nos choix). Cela va généralement avec le constat que nous ne nous aimons pas ou peu.

  • avoir peur d’être abandonné, rejeté

  • chercher (et trouver !) des excuses aux aspects négatifs de nos relations. La liste n’est bien entendu pas exhaustive, et la manifestation de ces éléments doit s’inscrire dans la durée, dans un schéma répétitif.

État des lieux de notre situation affective

Cette liste peut servir cependant de point de départ pour faire un état des lieux de notre situation affective. C’est à dire pour regarder qui détient la télécommande de notre bien-être : nous ou l’autre ?

Une autre image peut être celle des piliers sur lesquels repose notre maison, c’est à dire notre vie. Si notre vie repose sur un unique pilier (mon partenaire, ma famille…), nous prenons le risque de trop solliciter ce pilier. Voire de le fragiliser, et le jour où il s’écroule, toute notre vie s’écroule avec.

Soulignons par ailleurs que la dépendance affective peut avoir lieu dans des contextes différents. En couple bien entendu (angoisse si pas de nouvelles, jalousie, attention totale pour son partenaire …). Mais aussi en famille (avec ses parents par exemple : visites ou appels pluri-hebdomadaires, angoisse récurrente qu’il leur arrive un malheur…). Ou en groupe (peur de déplaire, d’être exclu…).

L’origine de la dépendance affective

L’origine de notre dépendance affective se trouve dans notre passé. Période pendant laquelle nous avons construit nos croyances à partir d’expériences vécues et de messages entendus. Certaines de ces expériences ont laissé des traces, appelées blessures émotionnelles par la psychologie. Ces blessures orientent notre manière de penser, de choisir et d’aborder la vie.

L’illustration courante de cette situation est celle de l’enfant qui ne s’est pas senti assez aimé. Une fois adulte, il va attendre sans cesse que l’autre comble ce manque d’amour… C’est comme si la personne remplissait continuellement un grand panier, sans voir ou accepter qu’il était percé.

Son attente est donc vaine. Cela va l’amener à continuer à espérer et persister dans une relation qui la fait pourtant souffrir. Ou bien elle va au contraire multiplier les relations dans l’espoir qu’un partenaire réponde enfin à ses attentes.

Gagner en autonomie affective va donc consister, seul ou avec l’aide d’un thérapeute,  à reprendre le pouvoir sur soi. A faire confiance à sa boussole intérieure pour que notre centre d’approbation soit avant tout interne.  Un chemin nécessaire pour plus de liberté et de bonheur.

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Changement de regard sur la dépendance affective

Gagner en autonomie renvoie à de nombreux sujets que nous avons déjà abordés avec Bulle de Bonheur : la confiance en soi (Podcast #7), le choix du bonheur (Podcast #1), le changement (Podcast #3), les besoins (Podcast #12). Cela fait écho à des sujets à venir aussi comme le pardon, les croyances ou encore l’auto-compassion.

Si le sujet peut paraître complexe, nous vous proposons juste d’en faire le point départ d’une petite auto-analyse personnelle !

Et si vous preniez quelques minutes pour faire un état de lieux de vos relations aux autres ? Avec vos enfants, vos partenaires, vos amis : dépendant ou autonome ?

L’outil des 4 P

L’outil des 4 P, présenté dans Bulle de Bonheur #13 “je vis en équilibre”, peut être un outil utile pour faire un état des lieux. En cas de tendance à la dépendance affective, les P de Partenaire et de Parent seront beaucoup plus investis que les P de Privé (ce que vous faites pour vous) et de Professionnel.

Des relations toxiques

Logique, car pour le dépendant, le bonheur dépend essentiellement de ses relations aux autres ! Mais dangereux car comme toute dépendance, elle peut procurer certes du plaisir mais elle finit pas priver de liberté. Mais aussi par être source de souffrance et enfermer dans un cercle vicieux. En même temps que la relation nous détruit (plus ou moins visiblement), nous l’entretenons car nous pensons ne plus pouvoir nous en passer pour vivre.

Voici 2 exemples :

  • J’attends de la reconnaissance de mon boss. Comme je n’en ai pas, je pense que c’est parce que je dois en faire d’avantage. Je travaille plus, je m’épuise, je suis frustrée mais je continue à en faire plus… Le cercle vicieux s’installe. 
  • Je veux tout le temps être avec mon conjoint. S’il fait une activité sans moi, je suis jalouse et je lui reproche de pas m’aimer assez. Et si ça recommence, je peux devenir suspicieuse, commencer à fouiller dans son cellulaire pour voir ce qu’il me cache. Je deviens tyrannique et lui demande sans cesse la preuve de son amour.

Ainsi résumés, ces exemples peuvent paraître un peu caricaturaux mais ils sont bien le reflet d’un processus qui se met en place sur plusieurs années et souvent de façon insidieuse.

Et la solitude dans tout ça ?

Parler d’autonomie affective, c’est également nous interroger sur notre rapport à la solitude.

Est-ce que nous acceptons facilement d’être seul mais aussi que les personnes que nous aimons fassent des choses sans nous ? Il est certain que pour ceux qui sont dans une dépendance affective, un travail sera nécessaire pour apprendre à apprivoiser la solitude. A y voir une opportunité pour nous aider à nous connaître et à combler nos propres besoins.

Souvenez-vous aussi que la question de notre autonomie renvoie à la question de nos attentes. Nous avons tous des attentes, mais si celles-ci ne dépendent que des autres, la déception va être grande.

C’est d’ailleurs une des difficultés de certains parents d’adolescents. A une période où ils peuvent eux-même traverser une crise (dite crise de milieu de vie), ils ont besoin de se sentir aimé de leur adolescent. Or, celui-ci est justement à une période où cette dépendance affective est insupportable pour lui, car en opposition avec son besoin d’autonomie qui se développe !

Les parents qui cherchent à combler leur besoin d’amour à travers leur enfant adolescent vivent généralement une période de souffrance (mélange d’incompréhension, de déception, d’injustice, de colère…). Et sans même le vouloir, ils risquent de transmettre à leur enfant que l’amour est conditionnel. C’est à dire que l’amour vient des autres et qu’il dépend de notre façon de répondre aux attentes extérieures… N’est-ce pas un chemin glissant vers la dépendance affective ?

Bienfaits de la lutte contre la dépendance affective

Gagner en autonomie c’est apprendre à prendre soin de soi. Prendre soin de ses besoins et compter sur soi pour les satisfaire. Attention, cela ne veut pas dire que se faire aider est interdit ! Cela signifie seulement que nous devons assumer notre responsabilité dans cette recherche, et non faire porter cette responsabilité aux autres.

Gagner en autonomie affective invite à mieux s’aimer soi-même. A se découvrir comme une personne remplie d’amour naturel (et non conditionnel) et libre de ses choix.

Nous l’avons déjà dit à plusieurs reprises dans Bulle de Bonheur, comment donner ce que nous ne possédons pas ? Comment être aimé des autres sans s’aimer ?

En bref, se détacher de la dépendance affective

  • c’est accepter que la télécommande de notre bonheur est uniquement entre nos mains
  • mais aussi c’est apprendre que nous sommes responsables de la satisfaction de nos besoins, notamment notre besoin d’amour.
  • et mettre en pratique ou ré-écouter les podcasts Bulle de Bonheur !

Je me lance !

2 minutes pour vous interroger sur l’état de vos relations. En groupe, en famille, en couple, êtes-vous plutôt dépendant affectivement ou autonome ? En cas de dépendance, comment pourriez-vous reprendre la télécommande ?

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