Surmonter la peur a toujours questionné l’homme. Or celle-ci fait partie des émotions primaires. Elle a toujours suscité chez l’homme le désir de la connaître et de la contrôler. Les écrits sur le sujet sont de ce fait particulièrement nombreux.

La peur c’est quoi ?

Parmi cette abondante littérature, il nous semble important de distinguer deux formes de peur. L’émotion fondamentale qui nous permet de nous adapter à notre environnement, de celle plus subjective qui va au contraire nous bloquer et donc nous empêcher de nous adapter.

Selon le processus émotionnel (Bulle de Bonheur #5), la peur naît d’un élément déclencheur (stimuli externe ou interne). Ainsi, elle provoque des sensations physiques qui génèrent un comportement réactif et transmettent un message.

Exemples

Par exemple, elle peut être provoquée par la vision de notre enfant qui va traverser alors qu’une voiture arrive à vive allure. Le coeur battant, le souffle court, nous tirons violemment notre enfant en arrière pour lui éviter de se faire écraser.

La peur nous signale donc un risque, un danger, une menace.

Elle est l’émotion qui assure notre survie.

Il est donc normal d’avoir peur. Le mythe que l’homme peut vivre sans est donc bien un mythe ! Nous sommes des êtres humains et non des robots, la peur est signe de vie.

Puisque elle donne l’alerte à notre organisme, celui-ci va se préparer à donner la réponse la plus appropriée. Ces réponses sont souvent regroupées sous l’appellation anglaise des 3F pour Freeze, Flee or Fight ou en français, se figer, fuir ou attaquer.

Il est certain que la peur est souvent une émotion désagréable mais quand elle est fonctionnelle, elle reste supportable le temps de traiter le problème.

La peur, quand elle devient un handicap

Mais nous savons également que la peur perd quelquefois sa fonction d’adaptation et de réaction ajustée. Celle-ci devient alors un handicap qui nous empêche de gérer la réalité.

Notre état de vigilance accrue se met en place sans raison. On a peur ou on est anxieux en l’absence de danger réel et nos comportements ne sont plus adaptés. Peur du noir, peur des autres, peur de l’avenir, peur de soi… Elles peuvent être nombreuses.

Elles sont appelées “peurs trafiquées” par les professionnels. Celles-ci seront dites pathologiques dès lors qu’elles enferment dans un comportement répétitif qui nous empêche de vivre. Dans ces cas dits pathologiques, nos réponses seront inadaptées et excessives.  Ainsi la fuite devient systématique ou la recherche d’aide se généralise et nous sommes incapables de rester seul dans toute situation jugée menaçante.

La peur peut donc avoir plusieurs degrés (peur, anxiété, panique, phobie…). Mais aussi des manifestations physiques variées (tremblements, hausse de la fréquence cardiaque, cri, paralysie momentanée…).  Dans tous les cas, c’est notre relation entre l’objet et la réalité qui est atteinte. Selon le psychologue Giorgio Nardone, quand la peur atteint un degré qui “nous empêche de réaliser nos désirs ou nos compétences”, alors l’intervention d’un spécialiste est nécessaire.

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Et si nous apprenions à ne pas avoir peur de nos peurs ?

Nommer la peur

Si la peur est souvent mal vue dans notre société, il est important de ne pas la cacher.

Ne pas la voir comme une marque de faiblesse ou un manque de courage, contrairement au message souvent transmis par la société ou par les parents.  “Il ne faut pas avoir peur”, “mais non, ça ne fait pas peur ça, tu es grand maintenant”. Or nous l’avions mentionné dans notre Bulle de Bonheur sur les émotions, refouler une émotion est le meilleur moyen de la nourrir. Ici, le risque est de cristalliser des peurs qui resurgiront sans prévenir dans la vie adulte. Leur contrôle est par conséquent une réponse à proscrire.

Éduquer à la peur

En parlant des enfants, il est important de noter également que le surcroît de protection empêche l’enfant de se confronter à ses peurs. Elle possède une fonction d’éveil et de renforcement de l’identité. Ce n’est pas un hasard qu’elle soit présente tant dans les contes racontés aux enfants que dans les jeux. L’enfant, en grandissant aime à éprouver de petites peurs, qu’il peut lui même mettre en scène d’ailleurs (jouer dans le noir, regarder un film qui fait peur…). C’est en y faisant face qu’il apprend à les surmonter et qu’il installe les bases de son assurance.

Comme pour toutes les émotions, l’éducateur a de ce fait un rôle important à jouer. Il va accompagner l’enfant à mettre des mots et identifier ses propres peurs, sans jugement ni rationalisation.

Identifier nos peurs

Les exprimer et les reconnaître sont des étapes indispensables pour arriver à mieux les gérer. C’est en effet par la connaissance de notre peur que nous pourrons trouver le meilleur moyen d’y faire face. Alors interrogeons- la : est-elle réelle ? Est-elle imaginaire ? De quoi ai-je peur ? Comment mon corps réagit-il ?

Voici un outil utile pour nous aider à identifier une peur subjective. C’est la liste des peurs (ou blessures) existentielles identifiées par Lise Bourbeau dans son livre “les 5 blessures qui empêchent d’être soi même”.

  • la peur du rejet

  • celle de l’abandon

  • la peur de l’humiliation

  • celle de l’injustice

  • ou encore celle de la trahison

Etant donné que ces peurs sont souvent inconscientes, connaître l’existence de ces différentes formes peut nous aider à les nommer. Et surtout à repérer quelles sont les angoisses profondes qui se cachent derrières celles plus apparentes comme le fait de parler en public, de décevoir, de la mort, du regard des autres…

Quels mécanismes de défense contre la peur

Ce travail d’identification et d’observation de nos peurs nous aide également à repérer  nos stratégies d’adaptation. C’est à dire les mécanismes de défense que nous avons mis naturellement en place pour nous protéger. Le problème est que ces mécanismes sont souvent défensifs et rigides, et n’apportent qu’un soulagement éphémère. Par exemple, si ma défense face à une parole blessante est de me taire, le silence me permet de me protéger sur le moment, mais sur le long terme, il ne règle en rien ma peur. Prendre conscience de nos mécanismes de défenses, qui sont devenus souvent des automatismes inconscients, est un moyen d’identifier des comportements inadaptés. Et par conséquent de les modifier.

Repérer nos peurs, les éléments déclencheurs, les signes physiques et les réactions afférentes, nous amène à mieux pouvoir les affronter.

Affronter nos peurs

Une fois identifiée, la peur doit être gérée. Pour cela, il nous faudra trouver les moyens qui nous permettent de le faire. Non seulement pour éviter des les alimenter mais aussi pour les stopper.

De nombreux professionnels ont démontré que la relaxation musculaire, ainsi que la méditation, pouvaient aider. Car lorsque la respiration est lente et le corps détendu, il est difficile de ressentir la peur.

La visualisation

Faire appel à la visualisation est aussi une ressource précieuse. Diriger sa pensée vers des images ou sensations positives peut agir efficacement sur la peur.

Le cerveau ne peut gérer qu’une tâche à la fois, donc recentrer notre cerveau sur des images qui nous font du bien, le préserve de l’intrusion des pensées négatives : nature, personne, animaux. Dès lors que l’image nous apporte joie, sérénité, bien-être, elle sera un excellent antidote aux pensées désagréables générées par la peur.

Il existe aussi de nombreux accompagnements comme la sophrologie, l’hypnose, la programmation-neuro-linguistique (PNL), les thérapies comportementales et cognitives (TCC) pour nous aider à les affronter.

Où que nous en soyons de notre travail sur nos peurs, il est essentiel de se rappeler que la politique des petits pas est le chemin le plus sûr pour avancer. Pas besoin de changements radicaux, exerçons-nous juste à poser de petits actes et fixons-nous de petits « challenges-courage » qui nous aident à progresser.

En bref, la peur

Comme toutes les émotions, la peur est un signal envoyé par notre cerveau. Elle nous est donc utile. Elle a pour fonction de nous avertir d’un danger et de nous procurer l’énergie nécessaire pour nous faire réagir. Mais dans certaines situations, elle est capable d’être un réel handicap et de nous empêcher d’avancer sur notre chemin de vie.

Alors, soyons bien attentifs à nos peurs. Les identifier, les nommer et les accepter sont nécessaires pour ensuite passer à l’action, c’est à dire trouver les moyens d’y remédier.

En pratique, identifiez vos peurs

2 minutes pour identifier une de vos peurs. Nommez-la, repérez par quels signes elle se manifeste dans votre corps et quel est votre comportement réactif. Demandez-vous objectivement si ce comportement est adapté. S’il ne l’est pas, essayez, avec bienveillance, de trouver un autre moyen pour gérer votre peur.

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