Le chagrin d’amour… Je viens de me séparer! Qu’est-ce que c’est difficile! C’est vrai que ça clochait entre nous depuis plusieurs mois. Il m’a quittée pour se mettre en couple avec sa collègue. Ça fait mal, surtout que ce n’est pas la 1ère fois que j’essuie un échec amoureux et je me sens lasse… Et là, ça me chicote. Pourquoi est-ce que je recommence à aimer alors que chaque rupture me fait si mal ? Guérit-on d’une déception amoureuse ou est-ce qu’on enfouit simplement nos sentiments en essayant de les oublier ?

Une déception amoureuse : quels en sont les effets ?

Tout ce qui touche le cœur, l’affectif, le sentiment amoureux est une zone extrêmement sensible. Une peine de cœur, un chagrin d’amour, une déception amoureuse, peu importe son nom, son intensité et sa cause. Elle reste toujours douloureuse. Elle apporte son lot de souffrance, de douleur morale, d’anxiété. Personne n’est épargné. Tout le monde souffre : autant la personne qui initie la séparation que celle qui la subit.

Pourquoi ? Car nous sommes plongés au cœur de notre vulnérabilité, parfois dans une mesure extrême. Troubles physiques (mal de ventre, nausées, insomnie, agitation, fatigue…) symptômes psychologique (perte de confiance en soi, rumination, pensées circulaires, repli sur soi…)

Il est clair, que toute rupture est un tournant dans nos vies. Elle nous remet en question, nous questionne sur nos croyances, notre vision du couple, de la famille, sur la vie à 2 ! Le chagrin d’amour nous pousse à nous adapter à une nouvelle situation que nous ne souhaitions peut-être pas.

Réaction face au chagrin d’amour

Personne n’est égal face à une déception amoureuse. Les psychologues Marcel Bernier et Marie-Hélène Simard de l’Université de Laval, 2016, précisent bien que la séparation est vécue différemment par chacun. Même si tout le monde traverse des étapes similaires et universelles que nous allons explorer. Certains rebondiront très vite, d’autres auront besoin de plus de temps et vivrons leurs émotions plus fortement selon les circonstances. Quoi qu’il en soit, la période de séparation nous rend vulnérable et peut parfois même nous mettre dans un « état de crise ».

Dans son ouvrage Guérir d’un chagrin d’amour, Yvon Dallaire, maître en Psychologie (M.P.s.) dit que la rupture amoureuse est l’une des plus grandes épreuves de la vie. Sur l’échelle d’évaluation du stress, elle compte pour 73 points et vient en deuxième position après le décès d’un conjoint (100 points).

Que cette relation amoureuse ait existé seulement en désir, ait duré 3 mois ou 40 ans, la rupture provoque les mêmes symptômes. Votre corps souffrira. La vie ne semble plus avoir de saveur et pourtant bonne nouvelle, vous survivrez. Ça prendra du temps mais vous survivrez. Personne n’est mort d’un chagrin d’amour !

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Comment prendre la décision d’une rupture amoureuse ?

Se séparer ou traverser la tempête ?

Beaucoup de professionnels(lles) et de penseurs/essayistes de notre époque le disent : nous faisons partie des premières générations à avoir la possibilité de vraiment se choisir pour s’aimer et à vivre longtemps ensemble en s’étant choisis.

Ce cadeau, bien qu’inestimable, emmène avec lui son lot de défis. Sur le papier, rien ne nous oblige vraiment, maintenant, à rester avec un partenaire, encore moins si cela nous rend malheureux… Le divorce est répandu et normalisé. Alors, la séparation survient souvent.

Et pourtant, même si certains couples se séparent d’un accord tacite, même si cela est voulu et acté par les deux, il n’en reste pas moins que la séparation est un deuil. Même s’il n’est pas l’objet de ce podcast, il peut être bien de mettre en lumière l’importance de faire un choix éclairé lorsqu’on se sépare.

Des outils et des personnes peuvent nous aider à vivre ce discernement. Car une histoire qui n’est pas vraiment terminée est souvent ce qui fait le plus souffrir. Quitter le navire au milieu d’une tempête est rarement la meilleure solution pour le ramener à bon port. Encore moins avec tout le monde sain et sauf. Ainsi, la décision de se séparer est une décision importante qui mérite une réelle réflexion et une attention particulière.

Des questions à se poser

Vous pouvez vous poser quelques questions :

  • Si je fais honnêtement la balance bénéfices/coûts, où en suis-je ?
  • Qu’est-ce que j’attends de mon couple ? Mon couple est-il trop éloigné de l’image que je me suis faite du couple parfait ? Ce couple parfait peut-il réellement exister ?
  • Comment je vois mon conjoint ? Est-ce que je le rends responsable de mon mal-être ?
  • Si je reste, c’est par habitude, par confort, pour l’argent, par convention… ?
  • Suis-je capable de vivre encore longtemps dans cette relation déséquilibrée ?

J’exclus bien sûr de ces questionnements les situations de relations toxiques, de maladie psychiatrique grave et d’atteinte à l’intégrité physique et morale d’un des membres du couple.

Que veut dire « se séparer » ?

Une séparation, c’est lorsqu’un engagement dans une relation est rompu par un ou les deux individus qui partageaient un lien significatif. Doit-on forcément être en couple pour vivre un chagrin d’amour ? Pas nécessairement… Parfois, le deuil peut s’inscrire dans une illusion nourrie qui ne se matérialise pas en une réalité. Quelqu’un me plaisait, mais la personne est en couple avec quelqu’un d’autre ou elle me manifeste clairement que la relation n’ira pas plus loin. Qu’on est amis, la fameuse « friend zone » !

Parfois, l’entrée en relation amoureuse se fait graduellement et avant de parler de couple, l’engagement s’arrête, parce que l’un ou l’autre ne veut pas continuer. Ou que les deux n’avaient pas les mêmes attentes ni les mêmes désirs vis-à-vis de ce lien, de l’engagement, de l’investissement. « Nous nous aimions, mais nous n’avions pas la même perspective de vie », « nous étions trop différents ».

Vous avez sûrement déjà entendu ces petites phrases. C’est d’autant plus vrai que plusieurs n’osent pas dire qu’ils sont en couple avant de nombreuses rencontres et ce, même s’ils partagent dès le début une intimité physique et affective.

Les cas de figure du chagrin d’amour

Trois cas de figure se dessinent :

« Nous nous quittons d’un commun accord » : Une séparation décidée par les deux partenaires, peu importent la raison et le temps passé ensemble. Dans ce cas, il peut soit s’agir d’une séparation à l’amiable ou d’une déchirante décision de se quitter car « plus rien ne fonctionne entre nous ».

« Je suis quittée » : Une séparation imposée par l’un des deux partenaires. Parfois même à la surprise complète de l’un des deux.

« Je quitte quelqu’un » : J’ai décidé de mettre moi-même fin à cette relation.

Nous pourrions ajouter un cas de figure qui englobe bien des situations, mais qui peut parfois arriver : une séparation obligée par certaines réalités ou conditions de vie. Par exemple une guerre, une fuite dans le cadre de violence conjugale ou le décès de l’un des deux partenaires. Ou encore une condition de santé mentale ou physique qui fait que la personne ne nous reconnaît plus, etc.

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Savoir se séparer

Est-ce qu’il y a une bonne façon de se séparer ? La réponse est oui. Est-ce que c’est facile ? Non. Parfois presque impossible. La plupart du temps, la situation de vulnérabilité et l’émotivité peuvent venir altérer ce processus. D’autant plus lorsque l’un des deux partenaires subit la situation.

Selon Yvon Dallaire, toute rupture bouleverse 3 dimensions de la vie

  • Le partage : l’argent, les enfants, les affaires, la pension alimentaire…
  • La remise en question des croyances souvent issues de l’enfance, de l’adolescence, de son éducation aussi. Nos visions sur le couple, la séparation, l’amour. « Dans nos familles on ne divorce pas ». « Les couples qui divorcent ne se sont pas donné le mal. Qui veut, peut. » « On ne se remet jamais d’une rupture »…
  • Aimer et être aimé est un de nos besoins fondamentaux, la rupture fragilise et entame la confiance en soi.

Comment gérer le chagrin d’amour ?

En cas de rupture amoureuse : éviter de nourrir la haine et le conflit

Dur, dur ! Peut-être même injuste, mais éviter d’alimenter la haine dans une relation peut aider à guérir plus vite, pour soi-même et pour l’autre. Que l’on soit la personne qui initie la séparation ou la subit, ou que cette décision soit prise d’un commun accord, faire la différence entre reproches et acharnement, entre dire ses quatre vérités et retourner sans arrêt le fer dans la plaie.

Tout le mal qu’on pense faire à l’autre, on se le fait aussi à soi-même ! Certes, il est rare de se séparer sans conflit, mais essayer de ne pas en faire une histoire de haine évite bien des dégâts. Je peux être un acteur positif en essayant de ne pas entrer dans cette haine émotive et dans cette pulsion destructrice. Comme « Je ne t’ai jamais aimé » « tu as vu ce que tu es devenu » « au lit t’es vraiment trop mauvais » « ton égoïsme te perdra, tu n’as jamais su t’occuper de moi. »

Comment soigner un chagrin d’amour

Lors d’une séparation, nous avons envie de comprendre ! Il est légitime et important de recevoir des réponses à ses questions. Et pourtant, chacun est porteur de sa vérité. Les ressentis sont personnels et exacts et pourtant souvent très éloignés sur des situations identiques.

Imaginez le dialogue. « Tu prends seul toutes les décisions, d’ailleurs tu m’as imposé des vacances à la montagne il y a 2 ans. » « Je ne comprends pas, tu ne m’as jamais dit que tu voulais aller au bord de la mer. C’est injuste de m’accuser de prendre toutes les décisions. De ton côté tu ne dis jamais rien, je ne peux pas tout deviner ». Ces échanges sont stériles. Une fois cet éclairage fait, la tentation est de vouloir convaincre l’autre de sa vision des choses.

L’espace et la liberté sont des clés extrêmement importantes et même sacrées pour rebondir après une séparation amoureuse. Pour soi et pour l’autre.

Parfois, avec du temps et de l’espace, un nouveau type de relation est possible, dans un contexte amical

Écouter son cœur

S’écouter est très important. C’est la base. Je m’écoute. Je souffre de ce chagrin d’amour et que cette relation soit terminée. Donc, je dois aider mon cœur à retrouver un chemin et faire la paix avec les évènements. Pas de pression, cela dit… Je prendrai le temps qu’il me faudra, peu importe ce qu’en disent les autres.

Un pas de recul, une bouffée d’air frais !

Les férus de montagnes le savent. La perspective du haut d’un sommet est transformante. On ne voit pas la vie de la même manière le nez collé sur la montagne qu’au sommet. Tout prend de la perspective, de la distance et parfois, nous pouvons même avoir ce sentiment de respiration.

La vie relationnelle peut parfois nécessiter ce même processus. Prendre du recul pour se voir, voir notre vie, notre relation peut être bon, voire même complètement nécessaire.

Ce qui est certain, c’est que peu importe la situation, prendre un recul dans une relation est toujours plus avantageux. La distance permet de reprendre son souffle, de se poser les bonnes questions et au rythme qui est le nôtre. Et ainsi de réaliser si le lien est vraiment terminé.

Une manière de prendre ce recul est aussi de se laisser aider par quelqu’un d’extérieur qui pourra nous aider à faire le point et nous poser les bonnes questions. Thérapeute de couple, sexologue, conseiller(ère) conjugal, psychologue, sont des personnes qui peuvent nous permettre de gravir notre montagne d’autant plus consciemment et de poser les bons gestes qui éviteront bien des souffrances et permettrons de minimiser les dégâts pour soi ou l’autre.

Nos croyances

Quoi qu’il en soit, si nous sommes seuls dans nos questions ou notre souffrance, il importe de trouver du soutien et parfois de l’aide psychologique pour trouver des points d’accroches dans cette période où tout semble « céder sous nos pieds ».

Une bonne piste est de se demander quelles sont nos valeurs qui sont tellement entamées que nous souffrons. La famille : « C’est la fin de ma famille. Je m’étais toujours promis que mes enfants grandiraient entre leur père et leur mère ». Pour l’authentique trahie par les mensonges d’un adultère. Pour un amoureux de justice « trouver que le jugement de divorce est trop à l’avantage financier de l’autre ou être déçu pour la garde des enfants.

Comment se remettre d’un chagrin d’amour ?

Une fois que la séparation a eu lieu, nous voilà devant une vallée à traverser.

Les étapes du chagrin d’amour

Deits (1999) et bien d’autres auteurs comparent la détresse ressentie après la rupture amoureuse à celle ressentie lors du processus de deuil. Ces étapes (Deits, 1999) sont

1 – Le choc

Saviez-vous que devant un choc, le système nerveux produit par réflexe le blocage du système émotionnel ? Comme un « coussin de protection » que le psychique met naturellement en place !

2 – La dénégation et le retrait

Devant l’aspect très douloureux de cette nouvelle réalité, nous ne sommes parfois pas encore prêts à y faire face. Ainsi, nous nourrissons certaines illusions ou n’arrivons simplement pas à accepter ou même réaliser cette nouvelle réalité. Beaucoup d’émotions sont présentes dans cette phase et s’entremêlent, voire nous envahissent. Intéressant, parfois ces réactions « normales » surgissent plusieurs mois plus tard sans crier gare.

3 – La reconnaissance et la douleur

« Accepter » la réalité. Le plus simple et le plus difficile à la fois, dans le sens où elle prend du temps et un temps sur lequel on n’a pas toujours de contrôle.

Nous sommes à vif, nos repères sont perdus, brouillés, nous passons d’une étape plus ou moins stable à un grand inconnu. Nos émotions vivent des montagnes russes. Si nous avons quitté l’autre, même si nous étions en paix et que nous avons sauté le pas, nous pouvons ressentir de la culpabilité, de l’hésitation, un soulagement, mais aussi une peur d’avoir fait trop mal ou de se retrouver seul.

Si nous avons été quitté(e), encore plus si la séparation était soudaine et inattendue pour nous, la douleur et le vide peuvent sembler insupportables.

Des petits tips piochés à gauche à droite auprès de personnes ayant traversé cette vallée pourraient m’aider :

  • Prendre soin de soi, en se faisant du bien : un bain, une promenade, un week-end en famille.
  • Bien s’entourer, et avec les personnes avec qui c’est naturel et sain, peu énergivore sera d’une grande aide.
  • Laisser le temps au temps. Tout ne disparaît pas mais les sensations et la douleur s’apaisent et cet apaisement nous permet de prendre du recul.

4- L’adaptation et le renouvellement

Se reconstruire, guérir. Savoir tirer le meilleur de ce passage escarpé et peut-être très douloureux, mais qui nous fera forcément grandir. Au besoin, je peux vivre une démarche de clôture ou de renouveau pour m’aider à avancer. Par exemple écrire une lettre (même si je ne l’envoie pas), écrire pour moi-même, imaginer que je suis assis en face de l’autre et lui parler sans filtre, brûler un objet, faire un voyage. La créativité sera votre meilleur alliée face à votre sensibilité.

« Bah, tu trouveras mieux, il ou elle n’en valait pas tant la peine ! » : certes votre meilleure ami ou votre bande de copines veut vous réconforter et vous remonter le moral. Mais que signifie réellement ce commentaire ? Le doute. « Et si tout ce que j’ai vécu n’avait aucune valeur ? ». Non. Peu importe la relation, qu’elle ait été catastrophique, toxique, passionnelle, merveilleuse, houleuse, saine, elle a compté dans votre cheminement. Ne serait-ce que pour apprendre plus profondément qui vous êtes et vos valeurs. Une déception amoureuse est un terreau fertile à la croissance si je donne la chance aux bonnes pousses d’être dégagées.

Allez hop! Je me lance

En résumé,

Le chagrin d’amour

  1. est un deuil à traverser
  2. a toujours une fin mais chacun à notre rythme

peut devenir un terreau fertile à notre croissance

À vous de jouer chers auditeurs :

Cette semaine, prenez deux minutes pour vous, fermez les yeux dans une position où vous êtes bien et grimpez une montagne imaginaire. Depuis son sommet, prenez conscience d’un apprentissage ou d’un élément de croissance que vous a apporté une épreuve amoureuse dans votre passé. Redescendez ensuite cette montagne, ouvrez les yeux et savourez le chemin parcouru !

 

Petite mousse de la semaine :

La petite mousse de la semaine est musicale cette semaine et nous vient Yves Duteil « Et c’est parfois dans un regard, dans un sourire que sont cachés les mots qu’on n’a jamais su dire.

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