La décision

Une fois encore, j’ai plongé dans le dictionnaire, comme je le fais souvent pour aller clarifier un mot couramment employé mais que j’ai pourtant du mal à définir clairement ! J’ai ainsi relevé que le verbe décider renvoie à plusieurs actions :

  • celle de prendre le parti de faire quelque chose, d’entreprendre, de prendre une résolution. “J’ai décidé d’aller courir 2 fois par semaine à compter de demain.”
  • celle de choisir entre des possibilités, des personnes, trancher un débat, une difficulté. “‘J’ai décidé que les enfants iraient jouer dehors plutôt que de faire de l’écran.”
  • celle de prendre des décisions, de faire autorité, d’avoir le dernier mot. “C’est moi qui décide ici !”.
  • celle de porter un jugement définitif sur une personne, sur un évènement. “De toutes façons, elle a décidé que j’étais incapable de ranger correctement la maison”.
  • celle d’inciter, d’amener une personne à faire. “Je l’ai enfin décidé à accepter d’aller se faire aider”.

Décider a donc des significations variables, mais quel que soit son sens, nous pouvons observer qu’une décision a toujours des conséquences.

L’action de décider

En effet, elle est une action qui produit un effet sur une personne ou sur un évènement.
Besoin de contrôle, de pouvoir ? Estime de soi ? Peur des conséquences ?

La capacité à décider renvoie sans doute un peu à tout cela. C’est pourquoi nous pouvons osciller quelquefois entre l’envie de décider seul ou au contraire l’envie de ne surtout pas décider !

De même, nous pouvons rencontrer des positions extrêmes. Comme les personnes qui veulent toujours décider ou d’autres au contraire qui sont incapables ou qui n’osent jamais prendre de décisions.

Nous pouvons ne pas aimer prendre des décisions, ne pas apprécier la manière dont une décision est élaborée ou encore ne pas être d’accord avec une décision.

Mais il reste que décider est essentiel pour fonctionner ! Que ce soit en organisation ou dans sa vie tout simplement !

Apprendre à décider

Aussi “décider comment décider” devient une question majeure pour chacun d’entre nous, que nous soyons manager, collaborateur, travailleur indépendant. Mais aussi parent, conjoint, ami, citoyen… Bref, savoir comment décider est fondamental.

Dans ce podcast, Bulle de Bonheur a donc fait le choix (c’est à dire pris la décision !) de s’intéresser à la façon de prendre une bonne décision.

Notre focus se fera par conséquent sur les différentes manières de décider. Et non sur les raisons qui expliqueraient la boulimie ou à l’inverse la carence de décisions.

Inspirées par un article écrit par Luc Bretones dans la Harvard Business Review, intitulé “décider comment décider”, nous allons ainsi aborder la décision sous son angle pratique plutôt que sous son angle psychologique.

Sans décision, rien n’est possible

Dans le domaine professionnel, mais également dans des domaines plus personnels, circule couramment une idée. Celle selon laquelle une organisation efficace passe par la prise de décision d’une personne déterminée (le manager pour l’entreprise, un adulte dans la famille, l’individu pour sa propre vie …). Mais aussi par l’application de cette décision par ses destinataires.

Ce mode de gouvernance est toutefois assez réducteur de la réalité. Il masque le fait que les modes de prises de décision sont non seulement variés mais complexes.

Il peut-être surprenant ainsi d’entendre Reed Hasting, PDG de Netflix, dire être ” fier de prendre le moins de décisions possibles au cours d’un trimestre”.  Et aussi de pouvoir même parfois passer un trimestre entier sans prendre une seule décision !

De quoi dérouter certaines idées reçues, surtout quand les salariés de Netflix montrent un niveau de liberté et de bien-être bien supérieurs à ceux de nombreuses autres entreprises !
Selon Luc Bretones, “il n’y a pas de bonne ou de mauvaise manière de prendre une décision, seulement une façon de trancher adaptée ou non à une situation donnée à un instant T.”

 

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Et si j’apprenais à prendre une décision ?

Les différents modes de décision

 

1. La décision prise seul

Agir sans demander l’avis de personne, faire preuve d’autoritarisme.

L’avantage ? Rapidité, efficacité et affirmation de soi.

L’inconvénient ? Risque de passer à côté d’une information, de ne pas répondre à la demande ou aux besoins réels. Et à terme, risque de devenir tyrannique, de démotiver son entourage. Mais encore d’en menacer l’implication et le bien-être, et de se retrouver très isolé.

Nous l’avons évoqué aussi quand nous avons parlé d’autorité bienveillante (Bulle de Bonheur #52). L’autoritarisme a des conséquences sur l’estime de soi de notre entourage. Et il transmet le message que c’est par le pouvoir et la force que nous pouvons obtenir ce que nous voulons.

2. Déléguer

Confier la prise de décision à une autre personne. Cela permet de gagner du temps et de se concentrer sur les décisions réellement essentielles. Comme nous l’avions vu dans Bulle de Bonheur #10 je gère mes priorités.

Déléguer se réfère en effet au 3e quadrant de la matrice d’Eisenhower, c’est à dire à ce qui est urgent et pas important.

Mais nous avions aussi mentionné le fait que ce 3e quadrant est souvent le plus rempli dans notre vie. Ce qui montre bien que nous ne savons pas toujours déléguer, ou du moins déléguer les bonnes décisions !

Il faut rappeler que la délégation renvoie à notre besoin de contrôle et donc à notre capacité à lâcher prise (Bulle de Bonheur #21). Ce qui peut expliquer en partie notre difficulté à y recourir.

La délégation a par ailleurs l’avantage de renforcer la motivation, l’estime de soi (on fait confiance au délégataire) et l’autonomie (celle d’un enfant par exemple).

Mais attention ! Si nous refusons que la décision du délégataire soit différente de celle que nous aurions prise, si nous la critiquons ou la contrecarrons par la suite, alors la délégation perdra tous ses bénéfices !

3. Consulter pour savoir quelle décision prendre

“Sans lâcher la main sur la décision finale, celui ou celle qui décide choisit de demander à un certain nombre de personnes de participer à l’élaboration de ladite décision”.

L’avantage ici est de s’enrichir de différents points de vue et d‘avoir une vision plus complète de la situation et des implications de la décision.

Cela permet également de montrer de la considération à ceux que nous impliquons. C’est souvent ce que nous faisons quand nous demandons un conseil à notre conjoint, à un ami ou encore à un collègue. Ceci en vue de nous éclairer dans un choix que nous avons à faire.

L’inconvénient en revanche est que ceux qui ne sont pas consultés se sentent exclus, et que le processus de décision soit plus long.

La consultation demande donc d’établir certaines règles : respect, écoute, transparence (notamment vis à vis de ceux qui ne sont pas consultés), délai (temps imparti pour prendre la décision).

4. Voter la décision

C’est la majorité qui l’emporte ! C’est un mode que nous connaissons bien évidemment en politique mais aussi dans le milieu professionnel.

Il peut être utile aussi en famille quand aucune solution n’arrive à satisfaire tout le monde et qu’une décision doit pourtant être prise (lieu de vacances, choix du film, sortie familiale de la fin de semaine…). Le vote est d’ailleurs souvent à favoriser au tirage au sort dont l’aléa a plus de chance de mécontenter que le résultat négatif du vote.

Toutefois, il sera nécessaire de prendre soin de la minorité, de ceux qui n’ont pas été satisfaits.

Ainsi, si nous reprenons l’exemple de la famille, il sera important de nommer le fait que certains ne seront pas satisfaits et de décrire (voire accueillir) les sentiments désagréables associés. “Selon les résultats du vote, nous irons donc nous balader en forêt dimanche. Je sais que certains vont être bien déçus”.

5. Trouver un consensus

C’est ce que certains appellent le win-win. C’est à dire la décision qui va prendre en compte au mieux les besoins et les intérêts de chacun. Et qui va donc permettre de satisfaire l’ensemble des personnes.

Il s’agit donc d’un mode de prise de décision long et souvent laborieux mais très respectueux de la singularité et de l’altérité.

A l’inverse de l’autoritarisme qui est très vertical, ce mode privilégie l’horizontalité. C’est un mode que nous retrouvons dans la médiation par exemple mais que l’on peut aussi retrouver dans le couple et dans la famille.

C’est un mode de décision qui prend soin de chacun et qui exige de ce fait écoute, attention, expression des besoins (voir Bulle de Bonheur #21) et respect de l’altérité. Il est certain que plus le nombre de personnes est important, plus le consensus peut être compliqué à mettre en place.

Il existe bien entendu d’autres modes de décisions que les 5 que nous venons de vous présenter. Cette liste pourrait même être sans fin car chacun est libre d’innover. “Quel que soit le mode de prise de décision retenu, l’essentiel est de rester souple et de conserver un goût pour l’expérimentation” précise Luc Bretones.

La décision en temps de crise

Nous l’avons dit, il n’y a pas un mode de décision mais différents modes qui seront à appliquer en fonction des situations.

Ainsi, comme nous avons pu le constater pendant cette période de pandémie, certaines décisions ont été prises de manière unilatérale car l’urgence sanitaire l’exigeait. D’autres ont nécessité des consultations. D’autres encore ont été l’objet de consensus (comme la reprise de l’école sur une base volontaire par exemple).

Autre constat aussi de cette période : une décision est souvent sujette à controverse !

Mais nous ne sommes heureusement pas toujours à un niveau de décision collective aussi difficile et inédite que les décisions liées à la gestion d’une pandémie.

A retenir

Nous retiendrons pour notre part l’importance de :

  • connaître les conséquences de chaque type de décision pour pouvoir décider au mieux.
  • assumer nos décisions, c’est à dire en assumer les conséquences.
  • accepter nos erreurs.
  • savoir, pour des décisions collective, qu’il est difficile de satisfaire tout le monde.
  • reconnaître le mérite de ceux qui nous ont aidé à décider.

En bref qu’est ce que la décision ?

  • Décider est essentiel pour fonctionner dans nos vies.
  • Il existe différents modes de décisions. Décider seul, déléguer, décider après consultation, par vote, par consensus ? Chaque mode a ses inconvénients et ses avantages, et sera adapté à un type de situation.
  • Décider, c’est choisir. Choisir, c’est certes renoncer mais c’est aussi expérimenter. Alors, osons expérimenter et assumons nos choix !

A vous de jouer ! Prenez une décision pour commencer !

2 minutes pour réfléchir à un choix que vous devez faire. Selon votre situation, identifiez la manière de décider qui vous semble la plus juste pour vous et la mieux adaptée à votre contexte. Puis passez à l’action en osant expérimenter.

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