Ah la comparaison… Je me compare tout le temps… Chaque photo d’amoureux me ramène à ma relation de couple qui manque de paillettes en ce moment. Mes amis, qui partent souvent le week-end, me renvoient au fait que ça fait quasi un an que je ne me suis pas échappée de chez moi. Chaque photo d’intérieur hyper déco me culpabilise quand je regarde mon vieux canapé défoncé que je ne prends pas le temps de changer. Chaque annonce de promotion me rappelle que je me sens piégée dans la même boîte depuis 5 ans.

Et là ça me chicotte. Parfois je me dis que les autres sont tous plus heureux que moi. D’autres fois, je suis sceptique, la vie des autres est-elle vraiment si parfaite ? Ces couples photogéniques sont-ils toujours harmonieux ? D’où viennent ces comparaisons incessantes, puis-je m’en débarrasser ?

 

 

 

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Pourquoi je me compare tout le temps ?

Nos esprits ne pensent tout simplement pas en terme d’absolu. En fait, nous pensons en termes très relatifs c’est à dire que nous jugeons constamment par rapport à ce que je vais appeler un point de référence. En d’autres mots, nous imaginons que nous utilisons des points de référence raisonnables. Mais il s’avère que nous ne le faisons pas. Nous nous imprégnons de tout ce qui nous entoure comme point de référence.

Qu’est-ce que je veux dire par point de référence ?

 

Qu’est-ce qu’un point de comparaison ?

points de comparaison

Prenons l’exemple d’une illusion d’optique. Certains d’entre vous l’ont peut-être vue, c’est une illusion connue sous le nom d’illusion d’Ebbinghaus. L’illusion vient de ces cercles oranges au centre. L’un est entouré de 6 grands cercles gris et l’autre de 8 petits cercles gris. Comme tous, nous avons l’impression que le cercle orange qui est entouré des petits cercles gris est plus gros alors que les deux cercles oranges sont strictement identiques.

En fait, ce sont les cercles gris qui servent de point de référence. Quand vous regardez le cercle orange entouré des petits, vous pensez que ce cercle doit être super grand, parce que tous ces cercles gris autour sont petits. Et puis quand vous regardez l’autre cercle orange, vous pensez que ce cercle orange est vraiment minuscule, parce vous le comparez aux autres cercles plus grands.

En fait, chaque fois que nous faisons appel à un point de référence, nous voyons la réalité biaisée. Nous portons constamment un jugement par rapport à d’autres choses et cela peut même perturber notre jugement sur ce qui est vraiment important pour nous.

 

Etude de Medvec sur la comparaison

Prenons l’étude réalisée par Medvec et ses collègues. Dans cette étude réalisée en 1995. Ils ont retrouvé et analysé des séquences vidéo des Jeux olympiques de Barcelone de 1992. Des lecteurs indépendants ont évalué quel était le niveau de bonheur qu’ils lisaient sur les visages des gagnants au moment où ils obtenaient leur médaille, donc au moment où ils apprenaient leur classement et sur le podium.

Cette analyse met en lumière que, si les médaillés en or sont naturellement les plus heureux, paradoxalement les médaillés de bronze sont plus contents et plus radieux que les médaillés d’argent.

Que se passe-t-il exactement dans la tête de ces médaillés ?

Celui qui a gagné la médaille d’or est évidemment content, même très heureux. Ces efforts sont récompensés. Bref, pur moment de bonheur !

Pour le médaillé d’argent, nous pourrions prévoir, d’un point de vue absolu, que si vous gagnez une médaille d’argent, vous serez plutôt content ! La réalité est que le médaillé d’argent est beaucoup moins heureux que vous ne l’auriez prévu. En réalité, ce médaillé d’argent se dit. « À quelques secondes prêts j’aurais eu l’or. Qu’ai-je fait de mal, comment aurais-je pu gagner ? J’ai raté, j’y étais presque. » Nous pouvons dire que le médaillé d’or est son point de référence marquant.

Venons-en au médaillé de bronze. Arrivé 3ème, il doit être bien malheureux ! Eh bien non, il semble souvent plus heureux que les médaillé d’argent. Ça semble illogique et pourtant les études l’ont largement démontré ! En fait, le médaillé de bronze se dit. « J’étais à deux doigts de ne pas arriver sur le podium. J’aurais pu être 4è ou 5è à quelques secondes près. Honnêtement, obtenir une médaille, c’est vraiment bien. »

 

Pourquoi nous comparer aux autres nous rend malheureux ?

Nos points de référence à nous, nous gâchent-ils la vie de la même manière ?

Soyons honnête. Un bon boulot, gagner de l’argent, avoir un corps parfait, des enfants bien élevés et qui font de bonne étude, posséder une belle maison… Rien à faire, nous pensons, en termes de points de comparaison.

Quels sont nos propres points de référence dans tous ces domaines ?

 

La comparaison du niveau de vie

Comparaison du Salaire

Donc, si vous gagniez 30 000 €, et vous pensez à votre prochaine augmentation, vous dites,

« Eh bien, le revenu dont j’aurai besoin pour être heureux est de 50K. »

Alors que si vous êtes à 50 K, et que vous pensez au revenu parfait, vous dites alors :

« Haha, en fait ce n’est pas 50K. Non. Ce n’est pas deux fois plus que je que j’ai, ce dont j’ai vraiment besoin, c’est de 100K. » Maintenant, vous êtes constamment en train d’augmenter.

Notre idée d’un bon revenu ne se fait pas seulement en termes absolus.

C’est en rapport à un point de référence. Et le point de référence est souvent ce que nous avions il y a un peu, ou ce que nous avons en ce moment. Nous avons du mal à être satisfaits.

Deux économistes ont fait une belle analyse de ce qu’est le saut. Et ce qu’ils trouvent, c’est qu’à chaque fois que le montant de votre revenu augmente d’un dollar, votre revenu rêvé, le revenu dont vous penser avoir besoin, monte en fait d’1,40 $.

Notre propre condition actuelle embrouille notre idée de ce qu’est le bon revenu.

 

La comparaison sociale

Comparaison sociale

Nous sommes toujours en dessous du point de référence que nous visons. Le point de référence n’est pas notre propre point de référence, où nous sommes en ce moment, ou même où nous étions avant. En fait, c’est le point de référence où se trouvent les autres. Nous nous soucions beaucoup de notre position par rapport aux autres. C’est ce que les psychologues appellent la comparaison sociale. Comme vous pouvez le deviner, c’est l’acte de vous évaluer à propos de quoi que ce soit, le salaire, les possessions, les capacités,

la beauté et les notes. Quoi que ce soit par rapport aux autres.

Étude de l’équipe de Kuhn sur la comparaison

L’une de mes études préférées dans ce domaine, vient de Kuhn et de ses collègues. Ils ont regardé un cas étonnant de compétition avec les voisins, à savoir « Essayez-vous de rivaliser avec les gens de votre quartier qui ont gagné à la loterie ? » Et ils ont pris le cas d’une loterie particulière aux Pays-Bas où vous gagnez non seulement beaucoup d’argent, mais vous gagnez aussi une voiture. Et vous avez donc une nouvelle voiture voyante dans votre garage.

Et la question est : « Si vous vivez près de quelqu’un qui a cette nouvelle voiture géniale dans son garage, est-ce que ça vous dérange ? Est-ce que cela vous donne envie d’acheter vous aussi une super nouvelle voiture même si vous n’avez pas gagné à la loterie et que vous ne pouvez pas vous le permettre ? »

Les scientifiques mesurent donc quel est le pourcentage de personnes qui achètent des nouvelles voitures au cours de l’année. Et ils regardent si vous habitez juste à côté de la personne qui a gagné à la loterie, à deux maisons, ou si vous êtes dans le groupe de contrôle. C’est à dire si vous êtes dans ce quartier mais vous ne voyez pas cette nouvelle voiture dans le garage tout le temps.

Résultat de l’étude

Et voici ce qui se passe l’année après la loterie. En gros, vous avez presque deux fois plus de chances d’acheter une nouvelle voiture si vous vivez juste à côté de la personne qui a gagné à la loterie que si vous êtes dans le groupe contrôle. C’est un peu comme si voir la nouvelle voiture dans le parking de l’autre personne vous fait tellement envie que vous achetez cette voiture dont vous n’avez probablement même pas besoin, du moins, comme le montre le groupe contrôle. Et donc, tout cela pour dire qu’avoir un bon salaire, de l’argent, pleins de biens, nous n’y pensons pas en termes d’absolu, nous y pensons selon des points de référence et c’est vraiment traitre.

 

Trouver que son corps est moins beau que celui des autres

 

Qu’en est-il du corps parfait, de la relation parfaite, et ainsi de suite ? Vous avez sans doute déjà, comme moi, regardé dans un aéroport ou à un kiosque à journaux toutes les revues. Parce que le monde a des médias qui présentent des corps et des apparences qui ne correspondent pas à la moyenne, au moins dans mon cas !

Je suis constamment confrontée à ces comparaisons sociales, plus jeunes, moins gros, plus grand…. Et donc la question est : est-ce que cela nous touche vraiment ? Eh bien, c’est ce que Kenrick et ses collègues ont examiné.

Étude de l’équipe de Kenrick

Ils ont examiné spécifiquement la façon dont cela gâche notre bonheur et notre humeur. Ils l’ont fait en particulier avec le moral des femmes sur une mesure de 4 points, juste : « Évaluez votre humeur avant et après avoir regardé des photos de mannequins dans des magazines sur une échelle de 4 points. » Et ce qu’on voit, c’est qu’avant de regarder les modèles, on a 2,3 sur une échelle de bonheur de 4. Après, cela tombe à environ 2. Mais c’est sur une échelle de 4 points, d’accord ? Vous descendez d’un tiers de point sur une aussi petite échelle. Il suffit juste de quelques minutes à regarder ce genre d’images pour vous rendre plus malheureux. Cela est vrai pour la perception que vous avez de vous-même.

Mais cela peut aussi troubler votre perception des autres personnes autour de vous. Je vous laisse faire les liens avec les réseaux sociaux.

Alors si vous êtes en couple, abstenez-vous de regarder des photos de personnes sexy et trop attirantes !

La comparaison nous embrouille. Cela nous rend moins satisfait de notre travail, de notre argent, de notre voiture, de nos affaires, de notre relation, de l’attractivité de notre partenaire, de notre corps… Tout ce qu’ont les autres nous rend plus malheureux si nous nous comparons !

Comment arrêter de se comparer et moins se dévaloriser ?

Eh oui, nous nous comparons constamment à des points de référence. Et en plus nous n’avons aucun contrôle sur ce que sont ces points de référence, ils arrivent tous seuls.

Comment les arrêter ?

Comment puis-je les faire disparaître ?

Quelles sont les habitudes que je peux mettre en place pour les surmonter ?

 

Pour essayer de moins nous comparer, rapprochons-nous d’une philosophie venue tout droit du Japon. Il s’agit de L’oubaitori. C’est un Kan Ji, une association de 4 idéogrammes représentant 4 arbres qui fleurissent au printemps. Le cerisier, le prunier, l’abricotier et le pêcher. L’idéologie de l’Oubaitori est de dire que les 4 arbres fleurissent à la même saison mais pas tout à fait en même temps. Les couleurs des fleurs sont différentes, les feuilles ont des formes différentes, les fruits aussi. C’est simplement le rappel que nous sommes comme ces fleurs, nous grandissons, évoluons chacun à notre rythme et que tous les chemins quoi qu’il arrive sont beaux !

Comment mettre en pratique l’art de l’Oubaitori

1 – Analysez les moments où vous vous comparez aux autres

Faites le lien avec vos valeurs et vos envies profonde. Voulez-vous vraiment avoir la vie de cette star que vous admirez ? La médiatisation, la vie dans les avions… Pensez à l’envers du décor des personnes ou des situations auxquelles vous vous comparez avant de vous auto-dévaloriser.

L’Oubaitori est une philosophie de vie déculpabilisante qui nous rappelle qu’il n’y a pas un seul chemin de vie, donc pas de pression à se mettre. Chacun a son propre rythme à respecter pour faire les choses bien.

2 -Faire des comparaisons une source d’inspiration

Les réussites sont inspirantes, profitons de leurs acquis au lieu de nous comparer !

Nous sommes tous capables de réussite, chacun à notre échelle, à notre rythme et surtout en respectant celui ou celle que nous sommes, en mettant en avant nos forces (cf podcast 24…)

Tout comme l’Ikigaï, cf podcast 68 cherchons et trouvons nos propres clés et notre propre cheminement.  Si l’un réussit dans un domaine, vous réussirez dans un autre.

3– Prenez confiance en vous

Listez vos évolutions, vos succès, vos expériences de vie, les qualités développées, vos valeurs… Prenez confiance en vos talents ! C’est une des raisons d’être des jeux 2 minutes de bonheur ! En nommant vos qualités, réussites, vos moments de fierté, non seulement vous augmentez votre niveau de confiance en vous mais en plus vous créez du lien avec la personne à qui vous le dites.

4 – Choisissez avec soin votre entourage

Choisissez des personnes positives, qui voient la vie d’un point de vue optimiste. Vous profiterez de leur énergie, de leur motivation. Vous augmenterez votre sensation de bien-être mais en plus, vous augmenterez votre niveau de créativité.  Il est dit que nous sommes le reflet des 5 personnes que nous côtoyons le plus.

Dans l’entourage, je citerai les réseaux sociaux. Bien souvent, les comptes scrollés vous donnent le sentiment que votre vie est nulle, ou vous pleurez sur les comptes de ceux qui vivent des drames. Vous sentez-vous tiré(e) vers le haut en suivant ces comptes ? Vous sentez-vous valorisé(e) ou envieux(se) ? Choisissez avec soin les comptes que vous suivez. Et suivez notre compte 2 minutes de bonheur, c’est une mine d’inspirations positives !

5 Pratiquez la gratitude

Focalisez-vous sur le positif et cessez de ruminer sur le passé ou de penser que l’avenir sera mieux ! Notez simplement chaque jour, vos joies, vos émerveillements, et portez l’attention sur ce que vous avez et cessez de focaliser sur ce que vous n’avez pas. Un bon repas entre amis, un instant complice avec votre chéri, un moment de douceur avec vos enfants. Tous ces moments fugaces sont si merveilleux

 

Et si vous mettiez un peu de l’Oubaitori dans votre vie ?

 

La comparaison en résumé

En résumé, se comparer aux autres :

  • est inévitable.
  • épuise et pompe notre énergie et notre réservoir de joie
  • peut se contrer par l’Oubaitori « l’art de ne jamais se comparer aux autres »

 

A vous de jouer chers auditeurs, la carte de 2 minutes de bonheur vous suggère aujourd’hui de repérer le domaine où vous vous comparez et d’y mettre un peu de l’Oubaitori !

Petite mousse

Le petite mousse de la semaine est égyptienne cette semaine et nous vient de Yahya Haqqï « Quand la comparaison entre par la porte, l’amour sort par la fenêtre ».

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