Dans quelle situation la patience est-elle mise à contribution ?

Et moi dans tout ça ? Me suis-je déjà demandé si j’étais plutôt rapide ou bien si je préférais prendre mon temps ?

La capacité à être patient

Je peux commencer par réfléchir à ma capacité à être patient. Dans quels domaines suis-je le plus patient ? Et sur une échelle de 1 à 10, où est-ce que je me situe ?  À l’inverse, quelles sont les situations de la vie qui me rendent le plus tendu ? Il est intéressant de constater que chacun est impatient pour des choses différentes. Pour ma part, être coincée dans les bouchons me rend folle, alors que mon mari sait prendre son mal en patience. En revanche, attendre 10 minutes que nos enfants mettent leurs manteaux le crispe terriblement alors que je suis plus tolérante.

Le manque de patience

Pourquoi manquons-nous de patience parfois ?

    • Quand le résultat ne correspond pas à ce à quoi je m’attendais. J’ai hâte de retrouver nos amis pour un diner et je maugrée car j’attends mon conjoint qui n’est pas prêt !
    • Quand je m’ennuie. D’ailleurs, il est passionnant de constater que le temps est absolument relatif en fonction du degré d’intérêt que je porte à l’activité que je réalise.  2 heures peuvent sembler interminables dans une salle d’attente. Alors que deux heures absorbées dans un projet pour un client filent à toute allure. 10 minutes passées à papoter avec une amie passent beaucoup plus vite que 10 minutes à faire la queue à la caisse du supermarché.
    • Je manque de patience quand je suis stressée ou quand j’ai mal dormi. Oh oui la tolérance au bruit est différente !
    • Je peux aussi manquer de patience parce que j’ai grandi dans un climat plutôt impatient. Peut-être que cela me parait normal de presser mes enfants en permanence, de râler quand je suis en attente pour joindre un service administratif parce que j’ai toujours entendu mes parents le faire.

Et l’impatience dans tout ça ?

L’agitation intérieure et extérieure qui résulte de cette envie d’aller plus vite que le cours réel des choses peut alors générer des situations inconfortables dans plein de domaines.

Socialement

L’impatience est souvent un frein aux relations paisibles.  Les sentiments de frustration ou d’agacement déclenchent parfois des réactions intempestives / non maitrisées. Je fais jaillir mes émotions sans crier gare. En famille ou au bureau, avec mes amis.  Je suis impatiente avec mon enfant qui met 10 minutes à enfiler ses chaussures alors que nous sommes justement en retard l’école. Lui, il s’applique, et moi je lui tombe dessus parce qu’en fait c’est moi qui suis stressée et en retard pour ma réunion. Je klaxonne copieusement la voiture devant moi qui roule tranquillement sur cette petite route départementale parce que le coup de fil que je viens d’avoir m’a tendue ou que je suis en retard à un rendez-vous. Et puis ces réactions un peu sanguines, parfois, sont loin de régler la situation. Tiens, n’avez-vous jamais quitté rageusement la file d’attente dune caisse, agacé par la lenteur de la caissière, pour atterrir dans une file qui n’allait pas beaucoup plus vite en fin de compte ?

Physiquement

L’impatience a des répercussions physiologiques, et c’est tout l’organisme qui se met en tension  :

    • Notre rythme cardiaque augmente
    • On s’essouffle
    • Nos muscles se tendent
    • Nous nous crispons

Avez-vous entendu parler du syndrome des jambes sans repos, aussi appelé « impatiences nocturnes » ? Ces mouvements incontrôlés du corps, ces soubresauts ou besoin impérieux de bouger empoisonnent la vie de ceux qui les subissent, et se réveillent souvent peu reposés.

Intérieurement

L’impatience est bien connue pour saper notre persévérance et nous rendre irascibles. Elle fait de nous des sortes de zappeurs. Nous oublions d’être dans l’instant présent (Bulle de bonheur #21 Je savoure l’instant présent) car je suis toujours en quête de ce qui ne va pas assez vite.

Changement de regard : tester la patience

Et si en testant la patience, j’en tirais une énergie positive, un véritable élan créateur ?

  • Lien entre patience et bien-être
  • Un allié de choc pour les petites choses de la vie quotidienne
  • Un outil de transformation en profondeur

La patience : véritable alliée pour un bonheur à long terme

Vous avez déjà peut-être vu passer cette vidéo de l’expérience du chamallow menée par le Professeur Walter Mischel à l’université de Standford, entre 1968 et 1974 ? Elle avait pour objet d’analyser sur plus de 500 enfants de 4 et 5 ans leur capacité à attendre. Cette étude, met en scène ces enfants à qui l’on demande de patienter dans une pièce, seuls. Une caméra observait leur réaction et un chamallow était posé sur une assiette. Les enfants avaient le choix. Celui de manger le bonbon tout de suite, ou bien celui d’attendre 15 minutes avec la promesse d’en avoir davantage une fois le temps écoulé. Certains attendaient patiemment, d’autres craquaient et dévoraient le chamallow. Certains se contentaient de lécher le chamallow sans le croquer pour contourner la contrainte. Ce qui est sûr, c’est que pour chacun d’entre eux, ce fut très dur.

Une fois l’étude bouclée, les chercheurs continuèrent à suivre les enfants pendant près de 40 ans. Ils eurent ainsi sous les yeux des résultats à court et long terme. La conclusion maintes fois vérifiée fut sans appel : les enfants capables d’attendre ces fameuses 15 minutes pour obtenir une satisfaction supérieure et décalée dans le temps connurent, par la suite, des parcours professionnels et personnels plus enviables que ceux qui se jetaient sur le bonbon unique accessible et immédiatement ou même que ceux qui essayaient de contourner la consigne.

La patience est comme un incubateur de talents. Mais oui, un petit enfant extrêmement doué en piano aura du mal à accomplir une belle carrière de pianiste sans labeur opiniâtre et régulier. Il faut imaginer la patience au cœur et comme pilier de ce trio talent, accomplissement, patience.

La patience comme outil de contrôle de soi

La patience est le ciment de notre capacité à contrôler nos émotions. C’est cette huile dans les rouages, la crème chantilly sur un yaourt viennois, la sauce marinara dans les spaghettis. C’est l’ingrédient qui va nous permettre de dompter / apprivoiser nos émotions (Bulle de bonheur #5 Je nomme mes émotions). Sans ce liant, je reste avec mes émotions tempêtes d’un côté, et mes bonnes résolutions de l’autre, sans parvenir à avancer.

En effet, être impatient nous conduit à fulminer en silence ou bien à exploser et montre notre agacement aux autres avec fracas. Je vous renvoie à notre podcast sur la colère #27.

D’ailleurs, apprendre à maîtriser ses émotions est un travail de longue haleine. Comme toute compétence, notre maîtrise de nous-mêmes vient en partie de notre patrimoine familial et de notre éducation, et également de nous-mêmes en tant qu’adulte indépendant. Nous en sommes également responsables. Dans le livre Willpower (« volonté » en Français ndlr), coécrit en 2011 par Roy Baumeister, professeur de psychologie à la Florida State University, et le journaliste du New York Times John Tierney, la maîtrise de soi est littéralement présentée comme un muscle que nous pouvons exercer et développer.

patience

En pratique : voici 5 outils très concrets pour contrôler notre impatience

Respirer

Une vraie respiration profonde. Le mieux est d’inspirer 4 secondes et d’expirer au moins 8 secondes.

Observez les réactions physiques en pleine crise d’impatience. La prochaine fois que vous remarquez votre impatience, tâchez d’observer ce qu’il se passe dans votre corps. Remarquez comment circule cette sensation d’oppression. Là, en m’écoutant, vous devez penser qu’il y en a peu. Et en même temps quand vous commencerez à y être attentif, vous en trouverez plein. Ce processus d’observation est la base de la méthode TIPI (Technique d’Identification sensorielle des Peurs Inconscientes). Cette méthode de régulation des émotions permet d’effectuer un véritable ménage intérieur pour se débarrasser des émotions polluantes, qui nous collent parfois à la peau depuis plusieurs années. Le postulat est le suivant : observer nos émotions, leur manifestation physique, c’est les valider et permettre de les accueillir.  Cette idée de validation est la clé.

Créer une disruption

Ici, il s’agit de s’entrainer à penser à autre chose de plus agréable. Comptez à l’envers, dressez une liste mentale, etc.

Réajuster nos attentes

L’impatience peut parfois rimer avec déception. Ça ne se passe pas comme je le souhaite. Le contrat que je négocie en ce moment patine. Mon enfant met des plombes à connaître ses verbes irréguliers. Le devis que j’attends n’arrive pas. Et si je m’entrainais à être patient ?  Si je provoquais des situations qui aiguisaient cette compétence ? Par exemple, prendre un café à une terrasse sans téléphone ni journal. Arriver 15 minutes en avance à un rendez-vous, choisir la file la plus longue à la caisse du supermarché un jour où j’ai un peu plus de temps que d’habitude.

 

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Identifier le positif dans cette situation imprévue

Par exemple, je suis coincé dans le bus et en retard pour un rendez-vous. Et bien j’en profite pour passer un coup de fil à un vieil ami. Le temps semble moins long ! 😉

Identifier les déclencheurs de notre sentiment d’impatience

Ceci permet de mieux les repérer à l’avenir. Nous retombons sur cette idée de détecter-identifier-se libérer.

Et puisque « la patience est une vertu qui s’acquiert avec de la patience », selon l’historien italien Alessandro Morandotti, chacun de ces outils est à pratiquer bien sûr, sinon ce ne serait pas drôle !

La patience ne saurait être confondue avec de la passivité, de l’insensibilité ou de la dureté de cœur

Au contraire, nous sommes des êtres bien vivants !  Et même si la patience a souvent besoin d’être encadrée par la volonté, elle est source de beaucoup de bienfaits comme cette capacité à écouter l’autre. Elle nous offre la possibilité aussi de nous ramener à l’instant présent et nous rappelle que nous ne sommes pas tout puissant.

Allez hop je me lance

Si je résume

  • La patience est un véritable allié pour un bonheur à long terme
  • Elle est comme un incubateur de talents
  • La patience s’avère un bon moyen pour se connaître
  • L’impatience peut aussi nous pousser à réajuster nos attentes et ainsi être plus connectés au réel et aux autres

À vous de jouer ! La prochaine fois que vous vous sentez impatient sortez votre carte 2 minutes ensemble : analysez et visualisez les réactions physiques que cela provoque en vous !

La petite mousse de cette semaine un extrait d’Albert Camus, dans la Mort Heureuse : « Il faut du temps pour être heureux, beaucoup de temps. Le bonheur lui aussi est une longue patience. »

Avec Bulle de Bonheur, prenez le temps d’être heureux !

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