« Il y a peu de temps, alors que je discutais maternité avec une amie, j’ai appris qu’un couple sur quatre se sépare la première année après la naissance d’un enfant, victime d’un baby clash.

Moi qui pensais que pour un couple, devenir parents était la plus belle chose qui puisse arriver et que donc, il n’y avait aucune raison de s’en faire… Il semblerait que la réalité soit toute autre.

Mais alors là ça me chicotte ! Pourquoi l’arrivée d’un bébé est-elle si souvent synonyme de conflit dans le couple ? Et existe-t-il des solutions pour prévenir et pour surmonter ce fameux baby clash ? »

 

Comment expliquer le baby clash ?

Eh bien, plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phénomène.

L’arrivée du bébé est une source de stress

Tout d’abord, l’arrivée d’un enfant peut être stressante. Et comme chaque personne a sa propre manière de gérer ses émotions et de réagir face au stress, ça entraine inévitablement des tensions au sein du couple.

Ajoutez à ce stress, le manque de sommeil associé aux soins d’un nouveau-né, l’impression de ne plus se comprendre, d’avoir des priorités différentes et vous obtenez un cocktail qui va faire augmenter encore d’un cran la tension, l’irritabilité et exacerber les conflits existants. Si ce n’est en créer de nouveaux.

Pour l’illustrer, prenons l’exemple d’un couple, parents depuis peu. Ils nagent dans le bonheur d’avoir enfin rencontré ce petit être qu’ils attendaient tant. Cependant, passée l’euphorie des premiers instants, ils doivent faire face à des situations qui ne sont pas toujours idylliques.

Et pour cause.

Depuis la naissance du bébé, ils sont tous les deux épuisés par le manque de sommeil dû aux réveils fréquents de leur merveille. La maman estime que son chéri ne participe pas assez aux soins nocturnes. Elle se sent dépassée et un peu seule dans cette tâche éreintante. De son côté, le papa se sent frustré, car il doit se lever de bonne heure le lendemain matin pour aller travailler et pense qu’il en fait donc déjà suffisamment pour aider sa chérie la nuit. Et que pas besoin de se ruer sur bébé dès qu’il grogne à 3h du mat. Le stress et la fatigue accumulés sont en train de créer des tensions au sein de leur couple, alimentant ainsi un baby clash autour de la gestion du sommeil de leur enfant.

Les priorités changent après la naissance du bébé

Chaque membre d’un couple a des attentes quant à ce qu’implique le rôle de parent. Ou une idée concernant les changements de mode de vie qu’occasionne l’arrivée d’un bébé. Et bien sûr elles ne sont pas forcément alignées. Expériences, éducation, caractères différents comme par exemple les méthodes d’endormissement (dans le lit ou dans les bras), la diversification (petit pot vs purée maison). L’un souhaitera continuer à sortir occasionnellement avec ses amis pour maintenir un lien social et prendre du bon temps tandis que l’autre pourra préférer passer tous ses moments libres en famille, estimant que sa priorité doit toujours être son enfant. Un autre sujet de discorde : choisir un mode de garde. L’un préfère la crèche, l’autre la nounou, la gestion du retour au travail et les fameux partages des tâches ménagères !

A noter que la reprise du travail est un moment compliqué. C’est ce que nous explique Anna Roy (sage-femme) dans son podcast sur le post-partum. Elle nous dit que puisque le partenaire a pris l’habitude que davantage de tâches de la vie quotidienne soient gérées par sa conjointe lors de son congé maternité, il a du mal à intégrer la nécessité de revoir toute l’organisation quotidienne de la famille.

Il y a un écart entre les attentes de chacun et la réalité. Un écart qui vient nourrir la déception, peut conduire les partenaires à des désaccords et ainsi générer un baby clash sur la conciliation entre la parentalité et les besoins individuels. Chacun ayant sa propre vision de ce qu’il considère comme étant « normal » ou « idéal ».

Le couple conjugal devient aussi un couple parental

L’arrivée d’un bébé entraine aussi de profonds changements dans la relation de couple. Lors de la naissance de l’enfant, surtout pour le premier. Le couple conjugal devient aussi un couple parental. L’attention du couple se dirige bien souvent exclusivement sur le nouveau-né, ce qui est normal au début, au détriment du couple conjugal qui a du mal à se retrouver.

Nous savons qu’hormonalement, une jeune accouchée libère un maximum d’ocytocine et s’attache viscéralement à son bébé. A l’origine, c’était simplement pour qu’elle ne l’abandonne pas ! Souvent, les mamans entretiennent une relation plutôt exclusive avec leur bébé. Elles ont moins besoin de passer de temps en tête à tête avec leur compagnon qu’elles mettent parfois un peu à l’écart de manière inconsciente. Leur conjoint se sent délaissé, voire négligé, et cela peut générer chez eux, de l’incompréhension, du ressentiment et de la frustration. J’en parle d’ailleurs dans le coffret 1 Temps pour Soi Maternité.

La jeune accouchée a du mal à se reconnaître

Les jeunes accouchées traversent tout un tas de chamboulements corporels et psychiques au cours de la période suivant l’accouchement. Ces bouleversements arrivent avec leurs lots de questions. Elles ne se comprennent plus et de ce fait elles ont souvent bien du mal à se reconnaître tant physiquement que psychiquement et à le vivre en couple. Elles ont même du mal à le partager à leur entourage autrement que par des pleurs ou des agacements. C’est d’ailleurs dans cette idée, que j’ai créé le coffret 1 temps pour Soi maternité afin d’offrir des ressources aux jeunes mamans qui traversent le post partum.

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Comment sortir du baby clash ?

Alors, comment traverser cette zone de turbulence sans y laisser trop de plumes ? Je vous rassure tout de suite, il existe bel et bien de nombreuses astuces pour permettre à votre couple de naviguer avec succès sur cette période de transition.

L’importance de se préparer à la naissance peut éviter bien des tensions

En effet, la période qui précède la naissance du bébé en chair et en os est souvent abstraite, surtout pour celui qui ne porte pas l’enfant. Il est donc difficile pour les futurs parents de mesurer l’ampleur des changements à venir.

Au moment de l’entretien prénatal précoce qui a lieu au cours du quatrième mois de grossesse, c’est l’occasion pour les futurs parents de s’interroger sur leurs sentiments, de se confier leurs craintes, leurs appréhensions et leurs doutes à l’approche de la grande rencontre. Leur sage-femme ou leur médecin peut les aider à répondre à ses questions.

Discuter en couple sur ces représentations de la parentalité est un moment précieux et fondateur. Il permet à chaque partenaire d’en savoir un peu plus sur la manière qu’a l’autre d’envisager son rôle et sa place de parent. Si le couple n’en a pas parlé avant (ce que je recommande). C’est un bon moment pour poser les bases d’une réflexion commune sur l’éducation.

Imaginer l’organisation d’un nouveau quotidien

Dans leur livre Le mois d’or, Céline Chadelat (journaliste) et Marie Mahé-Poulin (psychologue et psychothérapeute) propose toute une série de questions qu’il est important de se poser avant l’arrivée d’un enfant, parmi lesquelles :

  • Quelle sera notre organisation au cours du premier mois ?
  • À qui pourrons-nous faire appel pour nous aider en cas de besoin ?
  • Comment envisager les visites de la famille, à partir de quand et à quelle fréquence ?

Mais encore :

  • Sur quels créneaux sera-t-il possible de prendre du temps pour soi ? Puis pour nous deux ?

Autant de questions ES-SEN-TIELLES auxquelles un couple peut prendre le temps d’y répondre. Un bon moyen d’essayer d’être plus serein en pleines turbulences des premières semaines et d’éviter d’accumuler frustrations et rancœurs.

C’est bon de répondre à ces questions avant la naissance même si je vous dévoile sans trop spoiler que le quotidien ne se passera pas souvent comme prévu. Ce n’est pas grave, l’essentiel est d’avoir amorcé un dialogue sur le sujet.

A noter aussi que l’incompréhension entre les conjoints augmente inévitablement à cause du stress et de la fatigue. Sans parler des déceptions dues au fait que le quotidien n’est pas tout à fait celui imaginé, rêvé ou fantasmé !  Céline Chadelat et Marie Mahé Poulin vantent également les bienfaits de l’anticipation en disant que : « Une expérience postnatale heureuse repose d’abord sur une organisation tangible. » Qu’en effet, « cette période est truffée de no man’s lands qui sont de potentiels facteurs de stress. » Et que « dans cette aventure où l’on pousse avec courage des portes sans savoir ce qu’elles cachent, certains points de repère seront des oasis verdoyantes. »

Le mot d’ordre pour éviter le baby clash est de communiquer

À vous donc, de déterminer à l’avance quels seront les points de repère qui permettront à votre couple de ne pas s’égarer en cours de route. Tout en gardant en tête, bien sûr, qu’il n’est pas nécessaire de les trouver d’entrée de jeu. Trouver des nouveaux repères prend du temps !

En prénatale, partagez vos valeurs, votre vision de la parentalité, vos idées de l’éducation, ce que le rôle de parent implique pour vous. Bons et mauvais souvenirs. Un bon moyen pour débusquer les désaccords et chercher un compromis. Laissez-vous influencer par votre conjoint !

En postnatal, après la naissance de bébé, trouver des moments pour se reconnecter à son identité de couple est essentiel pour réussir à surmonter un baby clash.

Pour sortir du baby clash, redonnez de la place à votre couple conjugal

Pour ne pas tomber dans ce schéma du couple conjugal qui s’efface totalement au profit du couple parental, si vous preniez le temps de nourrir votre relation en dehors de vos responsabilités de parents ?

Votre couple conjugal a besoin de temps, pas forcément beaucoup de temps. En d’autres mots, il est comme votre bébé il a lui aussi besoin d’attention. Sauf que quand il a faim, votre couple se tait alors que Bébé va crier !

Même si le quotidien est dense, volez quelques minutes par ci par là pour nourrir votre couple. Posez une bougie sur la table et piochez une carte de 2 minutes de bonheur en couple.  Pensez à remercier votre chéri pour ce qu’il/elle fait pour la maison et pour le baby, #20 J’adopte la Gratitude. Distribuez des compliments sans modération. C’est encourageant quand on est en apprentissage de parentalité ! #44 Je fais des compliments, soyez aussi emprunts de tendresse : un baiser, une caresse, se prendre la main. #43 Je distribue de la tendresse.

Faire redescendre la pression pour éviter la crise de couple

  • Déjà en faisant taire l’image rêvée de votre partenaire dans son rôle de parent. Il n’est pas tout le temps à la hauteur de vos attentes ou de ce que vous souhaitiez. Bienvenue chez les couples normaux Eh oui, elle manque de patience, elle perd pied dès que bébé pleure. Eh oui, il a besoin d’air, de prendre du recul, il se sent démuni.

 

  • Pensez à demander de l’aide à vos proches lorsque cela est possible. Afin de pouvoir trouver simplement le temps de vous reposer, de relativiser, et de vous remettre les idées au clair, l’entourage amical et familial peut s’avérer être une ressource précieuse en période de post-partum. Un ami qui vient garder bébé juste une heure pendant que vous allez vous faire masser. Ou une tante, une cousine, une belle sœur, une mère ou une belle mère à qui vous passez le relais, simplement le temps de faire une sieste. Car oui, la fatigue est parfois seule responsable de tous ces problèmes qui, lorsque celle-ci ne se fait plus sentir, nous paraissent bien futiles.

 

  • Prioriser ! C’est un bon moyen de faire redescendre la charge mentale. S’il y a de la poussière sur les meubles, est ce plus important qu’un apéro pris à 2 ? Parler à 2 des priorités permet d’éviter bien des frustrations et surtout bien des reproches. Eh oui, les reproches sont si décourageants pour celui qui se donne du mal.

 

Se faire aider quand le couple ne sort pas des disputes

Si malgré tous vos efforts, vous peinez encore à renouer le dialogue, il vous est également possible de faire appel à une tierce personne pour vous accompagner vers le chemin de la réconciliation. Cela peut parfois permettre à chacun de trouver les mots et d’exprimer ses ressentis sereinement afin de trouver des compromis adaptés à la situation.

En effet, je l’entends, beaucoup de femmes ont envie de tout savoir sur la grossesse et l’accouchement. C’est parfois oublier que tout ne s’arrête pas à la naissance, mais qu’au contraire, c’est justement là que tout commence.

En plus, la réalité de la parentalité est souvent bien différente d’une perception idéalisée que se font la plupart des couples. Au-delà du bonheur qu’apporte l’arrivée d’un enfant, la vie avec un bébé peut être extrêmement exigeante, stressante et épuisante pour les nouveaux parents. Surtout et avant tout, faites preuve d’indulgence envers vous-même et envers votre conjoint. C’est le premier pas vers une relation saine et épanouissante. Continuez à prendre du temps en couple, comme vous le faisiez avant. L’idée n’est pas d’arrêter mais simplement de le faire autrement ! Vous chouchouterez votre couple qui lui aussi en a besoin ! Comme bébé !

Surtout, n’ayez pas honte de demander de l’aide, que cela soit à vos proches ou à un professionnel. Après tout, comme le dit le vieil adage, « il faut tout un village pour élever un enfant ! »

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En résumé, pour sortir du baby clash :

  • Communiquez ouvertement sur vos attentes et vos préoccupations de futurs parents.
  • Prenez le temps de vous comprendre et de vous soutenir,
  • Pensez à nourrir votre relation de couple

Et rappelez-vous, la nouveauté est pour les 2 membres du couple !

À vous de jouer chers auditeurs, la carte 2 minutes de bonheur vous invite à vous rappeler de la dernière fois que vous avez invité votre partenaire à passer un moment en tête à tête. Et si cela fait plus de quinze jours, lancez-vous le défi d’organiser quelque chose avant la fin de la semaine. Vous pouvez choisir d’aller au restaurant, ou simplement déposer une bougie sur la table s’il est trop compliqué pour vous de sortir !

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« Le savoir, c’est le pouvoir. »

Francis Bacon

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