Pas facile d’apprendre à se connaitre si je suis bourré de doute. Vais-je arriver à assumer cette nouvelle responsabilité que mon boss vient de me confier ? Ai-je toutes les ressources nécessaires pour mener ce nouveau défi ? Je me pose toujours pleins de questions. Mon conjoint lui, est un super bon communiquant. Il sait mettre en avant ses talents, sait demander de l’aider et regarde les choses en face. Il m’a dit hier qu’il était inquiet. Notre fille a perdu du poids ces derniers temps et elle s’isole. C’est vrai, j’ai bien vu qu’elle tourne et retourne sa fourchette dans son assiette mais je ne dis rien. J’ai trop peur d’affronter un problème alimentaire, rien que le mot d’anorexie j’ai du mal à le prononcer. Ça me rappelle trop de mauvais souvenirs.

Et là ça me chicotte, est-ce qu’avoir une meilleure connaissance de soi apporte des solutions à nos problèmes et nous aide à affronter nos doutes et nos peurs ?

C’est quoi se connaître ?

« Connais-toi toi-même » disait déjà les grecs. Pourquoi est-ce si important de se connaître ? La première raison est que la personne avec laquelle nous passons le plus de temps c’est nous-même donc autant bien connaître ce compagnon de tous les jours, de tous les événements, de toutes les joies et de toutes les peines ! Et pourtant soyons honnêtes, nous sommes parfois tellement critiques, sévères et négatifs avec nous-même. « Je suis un boulet », « tout ce que je fais, je le rate », « je ne vaux pas grand-chose ». Ou encore « j’aurais pu mieux faire »…

Vous imaginez si nous disions à nos amis lorsqu’ils vivent des moments difficiles et que nous voulons leur apporter du soutien, de la compassion et de l’empathie, « tu es un boulet ». Ou bien « tout ce que tu fais tu le rates », « tu ne vaux pas grand-chose » « t’aurais pu mieux faire » ? Ça serait la brouille ! Ils nous banniraient assurément de leur carnet d’adresse. Alors pourquoi faisons-nous cela avec nous-même ?

Quelles questions se poser pour apprendre à se connaître soi-même ?

Mieux connaître ses besoins

Se connaître soi-même c’est la meilleure décision pour améliorer son bien-être. Ceux qui en ont conscience savent ce qui les rend heureux. Ils savent nommer leurs besoins « reconnaissance, respect, amitié… ». Ils connaissent leurs limites « j’ai peu de patience ». Mais aussi ils nomment leur zone de vulnérabilité « je ne suis pas un expert en finance ». Cette connaissance de soi fine augmente l’estime de soi. Apprendre à se connaître est sans doute la tâche d’une vie. Au fil du temps, nous changeons, nous évoluons, nous sommes façonnés par nos expérience, nous réajustons nos besoins. Celui que j’étais hier est différent de celui d’aujourd’hui et différent de celui de demain ! Il est d’ailleurs fort probable que nous ne nous connaitrons jamais complétement !!

Se connaître, c’est être tolérant et reconnaissant envers soi-même

En fait, nous connaître, c’est être tolérant face à nos erreurs et reconnaissant lorsque nous réussissons !

Finalement, nous nous culpabilisons quand nous commettons des erreurs. Nous sommes très critiques avec nous même, nous nous rejetons ! Il est vrai qu’il est plus facile de s’aimer quand on réussit, même si parfois nous oublions de reconnaître nos réussites. Et que nous ressentons parfois même une sorte de honte de les célébrer. « J’ai eu de la chance de réussir », « ça ne vaut pas une soirée de fête. »

En nous connaissant, nous acquérons de la souplesse avec nous même, nous sommes plus objectif, plus tolérant face à nos manquements. Et de ce fait, nous avons des rapports avec les autres plus simples.

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Comment mieux se connaître ?

Quels sont les outils qui peuvent m’aider à mieux me connaître ? Aujourd’hui, nous allons en explorer 2 : L’autocompassion et la fenêtre de Jouari.

Pratiquer l’autocompassion

#39, Je pratique l’autocompassion

Au-delà de reconnaître sa souffrance, de faire preuve d’empathie envers soi-même, l’autocompassion c’est tendre sa main à soi-même comme on le ferait avec son meilleur ami. Sans nier sa souffrance ni s’auto-flageller.

S’auto-flageller, c’est comme s’infliger une double peine. Non seulement celle qu’on traverse, à laquelle on rajoute le jugement qu’on porte à soi-même. C’est vivre une déception amoureuse car on vient d’être quittée par son amoureux et se rajouter, « vu comme je suis, personne ne voudra de moi ». Quand je viens de perdre mon boulot, se persuader en plus du stress de ne plus avoir de boulot que « personne n’a besoin de quelqu’un comme moi ». Vous entendez bien que la seconde partie est largement optionnelle !

Quand vous traversez un moment douloureux, sachez être pour vous même cet ami compréhensif et bienveillant dont vous avez besoin.

Selon Paul Gilbert, fondateur de la thérapie centrée sur la compassion, la compassion inhibe le système central de gestion de la menace, comme les comportements défensifs.  Et elle active le système d’attachement et de soin comme le sentiment de sécurité, l’attachement. En d’autres mots, l’autocompassion permet de retrouver une sécurité psychologique et relationnelle pour gérer notre difficulté. Versus, la vivre en réaction, posture de survie bien coûteuse en énergie. C’est le meilleur moyen d’être un allié intérieur plutôt qu’un ennemi intérieur. L’autocompassion nous propose de lâcher notre voix intérieure si critique pour une voix pleine de compassion.

Et vous l’imaginez c’est bien le meilleur moyen pour maintenir une bonne estime de soi !

Les travaux de Kristin Neff sur l’autocompassion

J’aime beaucoup aussi les travaux de Kristin Neff qui nous dit que faire une pause d’autocompassion nous invite à reconnaître que nous vivons un moment de souffrance. Que la souffrance fait partie de la vie et qu’il faut faire preuve de bienveillance envers soi-même.

Comment faire preuve d’autocompassion ?

Être à l’écoute de soi-même sans jugement ni dévalorisation. Vivre en conscience nos ressentis, « je suis triste » je suis déçu, je ne me sens pas reconnu » …. Vivre en conscience nos pensées « il se moque de moi » « elle ne m’apprécie pas ».

Bien sûr, il ne s’agit pas d’être dans le déni, ni dans l’amplification de ce que nous ressentons. C’est simplement être dans une posture d’ouverture à ce que nous vivons.

Rappelez-vous, bien souvent, nous accusons nos proches ou le monde de nos maux au lieu de nous tourner vers nous même. La seule personne sur laquelle vous avez du pouvoir, c’est vous même. C’est vous qui tenez la télécommande de votre bien être !

Un exemple

Prenons un exemple. Ma voisine organise un diner avec un couple de mes bons amis et je ne suis pas invitée. Je lui trouve tous les maux de la terre, « mal élevée », « pas sympa », « la prochaine fois qu’elle a besoin d’un service, elle pourra toujours courir… » Je peux m’arrêter là et nourrir cette rancœur des années ou alors être à l’écoute de moi-même. En fait, je suis vexée, je me sens mal aimée, j’ai besoin d’être reconnue, d’être au centre. Mon besoin de reconnaissance est-il légitime dans ce cas présent ? Est-ce cette invitation qui fera que nous serons plus proches ?

Finalement, je finis par me rendre compte une fois le diner passé qu’il était organisé autour de la voile. Une passion qu’il partagent tous et pas moi ! Que d’interprétations bien douloureuses qui cependant en disent long de mes besoins profonds. Cet exemple de voisins est simpliste, j’ai envie de faire le parallèle avec le fait de se sentir le mal aimé de ses parents, de ses beaux-parents, de mes collaborateurs… #103 je prends le temps de l’introspection

La bienveillance c’est aussi s’apporter du soutien et de la considération. C’est reconnaître sa souffrance plutôt que de s’en flageller. Par exemple, se rappeler de bons souvenirs passés avec son parent décédé plutôt que de s’en vouloir de ne pas avoir assez profité de lui.

L’humanité commune c’est accueillir notre souffrance comme une expérience humaine qui loin de nous isoler peut nous rapprocher des autres. Oser participer à des groupes de paroles quand je traverse un cancer par exemple.

D’ailleurs, d’après une méta-analyse regroupant 14 études sur le sujet (MacBeth & Gumley, 2012) l’autocompassion est liée à une meilleure santé mentale avec moins de risque de dépression et d’anxiété.

Se connaître grâce à la fenêtre de Johari

La fenêtre de Johari a été créée par Joseph Luft et Harry Ingham, psychologues américains, en 1955 – d’où son nom (Jo pour Joseph Luft, hari pour Harry Ingham) – et inspirée de la PNL (Programmation Neuro-Linguistique). La fenêtre de Johari est un outil de connaissance de soi simple et efficace. Il croise la perception de soi avec la perception de soi par l’autre. Interroger les autres sur leur perception de nos forces peut nous aider à avancer et/ou faire les bons choix. Les chercheurs le décrivent comme tel. « Ce modèle séparé en quatre quadrants représente le degré de connaissance de l’autre et de soi-même dans les relations entre individus. Elle traduit les différentes interactions entre un individu et le groupe dans lequel il évolue. »

La fenêtre de Johari se divise en zones de connaissance et zones d’ignorance.

Les zones connues de la personne, appelées zone publique et zone cachée et les zones inconnues de la personne, appelées zone aveugle et zone inconnue.

L’objectif ultime étant de réduire les 3 fenêtres cachée-aveugle-inconnue au profit de la zone publique. Tout en sachant que tout changement dans l’une des zones a des répercussions dans les 3 autres.

Décrivons chacune de ces zones !

Zone publique

Ce qui est connu de vous et des autres. Votre identité, votre parcours professionnel, vos compétences. Tout ce qui est visible sur les réseaux sociaux et aussi les interactions avec vos amis, vos collaborateurs… On dit de vous que vous êtes souriante, c’est vrai, vous aimez sourire à la vie !

Pour développer cette zone, oser vous exposer, échanger sur ce qui vous anime, sur vos motivations. Une personne qui a une zone publique étendue est ouverte, fiable, créative, émotionnellement intelligente et fait preuve de beaucoup de souplesse relationnelle.

Zone cachée

Ce qui est connu seulement de vous, c’est tout ce qu’il y a derrière la façade ! Des infos que vous ne dites pas ou que vous ne voulez pas révéler aux autres (ambition, secret, tendance à la jalousie, maladie…). Vous l’avez compris, c’est tout ce que vous ne montrez pas aux autres mais dont vous êtes pleinement conscient car vous souhaitez par exemple contrôler votre image, éviter d’être jugé. Montrer une attitude ou un comportement conforme aux attentes des autres. Cette attitude peut dénoter aussi beaucoup de pudeur, de la protection de son image publique ou un marqueur de manque de confiance en soi.

Si vous souhaitez réduire cette zone, ouvrez-vous aux autres, osez exposer votre vulnérabilité en exprimant vos pensées, vos émotions et vos besoins bien sûr dans le respect de soi et de l’autre. Évitez de dire à votre sœur que sa robe est affreuse ! En revanche, osez demander de l’aide quand vous vous sentez incompétent ou surchargé !

Zone aveugle

C’est votre angle mort ! Cela correspond à  l’image qu’ont les autres de vous. (admiration, rancoeurs, manies, tics, rumeurs, impressions…)

Si cette zone est particulièrement dominante chez vous, vous pouvez avoir des excès de susceptibilité, d’agressivité, de rigidité et vous avez du mal à vous remettre en question ! Pour y pallier, écoutez ceux qui vous entourent, accueillez les critiques comme des sources de progression même si c’est désagréable. Osez vous analyser en toute bienveillance !

Zone inconnue `

Ce qui est inconnu de vous et des autres. C’est votre potentiel inexploité, vos talents et vos ressources non exploitées.

Partez à la découverte, sortez de votre zone de confort, prenez conscience de vos compétences, nommez vos réussites, reconnaissez votre part dans une difficulté.  Soyez curieux et audacieux !

En résumé, augmenter votre « zone publique » et diminuer les 3 autres zones (cachées, aveugle et inconnue) est un bon moyen pour mieux vous connaître en étant aligné avec vous-même. Vous allez ainsi améliorer votre estime de vous-même, vous communiquerez avec plus de facilité. Vous serez en cohérence.  #108 je suis en accord avec moi-même

Quels sont les bienfaits de se connaître ?

Se connaître est un bon moyen pour cultiver un dialogue interne bienveillant et compréhensif. Vous pouvez même vous construire une sorte d’espace refuge de sécurité en vous-même. Se connaître apporte de la clairvoyance et vous permet aussi de diminuer, de modérer l’impact d’évènements négatifs. Vous allez augmenter également votre motivation car vous vous tournerez vers vos talents que vous mettrez en avant ! Vous aurez ainsi moins peur de l’échec et si vous en vivez, vous les regarderez comme une expérience !

Comment fait-on pour apprendre à se connaître ?

En résumé,

Se connaître c’est

  • Accueillir en vérité ce que nous vivons
  • Être son meilleur ami
  • Écouter ce que les autres pensent de nous

A vous de jouer chers auditeurs, la carte de 2 minutes de bonheur vous suggère de nommer 3 de vos qualités et de vous féliciter !

La petite mousse de la semaine est limpide ! Elle nous vient d’Oscar Wilde qui nous dit « Soyez vous-même, tous les autres sont déjà pris »

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