Podcast produit en collaboration avec Angélique Gimenez https://www.anvisage.fr

Au cours de notre épisode 242, nous avons évoqué de manière générale les émotions, dans l’épisode 246 la joie et nous voilà pour notre épisode 248. Aujourd’hui, nous allons voir la peur sous tous ses angles. Parce que oui nous avons tous des petites et grandes peurs ! et souvent nous ne savons pas trop quoi faire !

Je me souviens du jour où j’ai eu peur de me lancer à faire ce podcast, et je me suis demandé : était-ce un signal ou un obstacle ?

Je pense aussi à la semaine dernière où je craignais de faire une conférence : peur du rejet ou de ne pas être à la hauteur.

Et enfin j’ai peur des souris, bien banal mais quand j’en vois une, je hurle !

Qu’est-ce que la peur ?

La peur est peut-être l’émotion la plus ancienne et la plus primitive. Elle joue un rôle vital, car c’est elle qui nous sauve la vie. Son rôle fondamental est de nous préserver des dangers et ainsi assurer notre survie. cf podcast 18 – Surmonter ses peurs

Ce qui se passe dans le corps face à la peur

Imaginez qu’une souris entre dans la pièce. Que se passe-t-il dans notre corps ? La peur s’exprime principalement dans le tronc, de la tête aux cuisses, mais aussi à travers le visage. Les yeux s’écarquillent, le visage se crispe, et dans le tronc, le cœur s’emballe. Cette accélération du rythme cardiaque nous prépare à agir, que ce soit pour combattre ou fuir. Cependant, lorsque la peur est trop intense, elle peut nous figer.

En d’autres termes, face à la peur :

  • Le cœur bat plus vite, nous donnant l’énergie nécessaire pour fuir.
  • Ou bien, nous nous crispons, réalisant que nous ne pouvons échapper au danger (comme face à un lion). Parfois, nous faisons même le mort, imitant une souris face à un chat.

C’est ce paradoxe entre l’accélération du cœur et le figement qui explique l’expression « avoir des sueurs froides ». Le corps se prépare à agir mais reste figé, créant une sensation de condensation. Ainsi, bien que la peur nous pousse souvent à fuir, elle a aussi tendance à nous immobiliser. Dans des cas extrêmes, nous pouvons même perdre connaissance, un mécanisme d’inhibition qui atténue la douleur et prépare le corps à l’inévitable.

jeu de question pour la famille - 2 minutes de bonheur

Envie de multiplier les moments complices en famille ? Apprendre à vos enfants à verbaliser leurs peurs ?

Le jeu de conversation 2 minutes de bonheur® en famille est fait pour vous !

Les réponses à la peur

Les 3F : Fight, Freeze, Fly

Face à la peur, nous avons trois options principales :

  1. Fight (se battre) : Le cœur s’accélère pour permettre de réagir avec force.
  2. Fly (fuir) : L’énergie est mobilisée pour échapper au danger.
  3. Freeze (figer) : Si le danger est insurmontable, nous restons immobiles, comme une souris face à un chat.

Une 4e voie : chercher de l’aide

Au-delà des 3F, une quatrième réaction est propre aux humains (et quelques mammifères) : chercher du soutien.

Quand nous étions tout petit, il était difficile de fuir. Si nous sommes une personne handicapée, pas facile de fuir. Si nous sommes une personne âgée avec une canne, il n’est pas facile de fuir devant certains dangers. C’est pourquoi, par nature, nous avons une 4e voie, nous les humains, qui est liée au système nerveux autonome. Une branche spécifique aux humains et à quelques mammifères qui est celle d’aller chercher de l’aide pour nous garder en vie.

Les bébés, par exemple, vont se réfugier auprès de leur mère ou d’une figure de sécurité. De même, un adulte en danger peut instinctivement chercher un policier ou une autre personne protectrice. Cette recherche de lien est cruciale pour notre survie et reflète notre nature profondément sociale.

Le système nerveux autonome : Sympathique et Parasympathique

Notre système nerveux autonome se divise en deux branches :

  1. La branche sympathique agit comme un accélérateur, nous préparant à fuir ou à combattre. Elle est activée dans les émotions intenses comme la peur ou la colère.
  2. La branche parasympathique, quant à elle, agit comme un frein. Elle a deux modes :
    • Le frein « ABS » qui provoque un figement immédiat, coupant l’élan en cas de danger extrême.
    • La recherche d’aide, où l’on relève la tête pour trouver un allié ou une solution à notre situation.

Prenons le cas difficile d’un viol, où une femme n’a pas su se défendre. En fait, physiologiquement, la peur est telle, que la personne s’est figée. En une fraction de seconde, le corps dit de fuir et le cerveau comprend que l’agresseur est bien plus fort, que c’est impensable.

Le cerveau alors se débranche du corps, laisse entre guillemets à l’agresseur le temps de faire ce qu’il a à faire, voire nous déconnecte totalement en tombant dans les pommes. C’est comme dans une voiture, s’il y a un risque d’accident, nous mettons un grand coup de pédale sur le frein, l’ABS se déclenche, nous nous abandonnons et il se passera ce qui se passera. Au bout d’un moment, nous rouvrons les yeux et c’est fini. Et là nous reprenons le contact. Nous pouvons alors vérifier ce qu’il en est, dans quel état nous sommes et ce qui se passe. Donc c’est une réaction normale naturelle. En réalité et presque étrangement, nous avons conscience que nous ne sommes pas surpuissant.

Chercher de l’aide

En complément de la partie « frein ABS », une autre facette de la branche parasympathique, découverte relativement récemment, entre en jeu : celle qui nous pousse à relever la tête et à chercher de l’aide. Cette réponse s’active lorsque nous avons la chance de croiser quelqu’un qui pourrait intervenir, le « sauveur » capable de nous tirer d’affaire.

Par exemple, lors d’une dispute de couple particulièrement intense, si, en relevant la tête, nous reconnaissons notre conjoint comme agresseur, nous réactivons instinctivement la pédale de frein ABS pour nous protéger. Ce mécanisme se retrouve également chez l’enfant qui, en proie à la peur, cherche du soutien en levant les yeux vers un parent, mais identifie ce dernier comme source de danger. Dans un tel cas, l’enfant se résigne intérieurement : « Je ne peux rien faire. Je laisse passer l’orage. » Il actionne alors à nouveau le frein, renforçant son état de figement.

De manière semblable, les personnes soumises à la torture peuvent se dissocier, séparant leur esprit de leur corps pour se protéger psychologiquement. Une fois l’épreuve terminée, elles tentent de reconnecter leur tête et leur corps, espérant que les dommages ne soient pas irréversibles. Dans certaines situations, rester figé est parfois la meilleure option de survie.

L’importance de la réassurance et du soutien

Il est essentiel de souligner l’impact réparateur d’un visage apaisant et souriant. Ce simple geste peut être d’un secours immense et avoir un effet bien plus salvateur qu’on ne l’imagine. Les travaux de John Bowlby et Donald Winnicott ont montré combien le nourrisson, et l’humain de manière générale, est profondément câblé pour recevoir et offrir de l’aide. Nous sommes avant tout des êtres sociaux.

Les peurs relationnelles : rejet, abandon et trahison

Les peurs liées au rejet ou à l’abandon prennent souvent racine dans des expériences passées, parfois anodines mais répétées, comme des remarques dévalorisantes ou un manque de disponibilité émotionnelle. Ces expériences fragilisent notre capacité à faire confiance et à demander de l’aide. cf podcast #124 – grandir avec ses peurs

Transformer la peur en moteur

Apprivoiser ses peurs peut les transformer en moteurs puissants. Par exemple :

  • Le trac peut stimuler un acteur à donner le meilleur de lui-même.
  • La peur de l’échec peut nous pousser à réviser ou à prévoir des plans B.
  • La peur de l’imprévu nous apprend à nous adapter dans un monde incertain.

Accepter que nous ayons tous un peu peur, que la peur soit une émotion normale et naturelle, peut nous sauver de l’illusion de toute-puissance. En réalité, la plus grande vertu de la peur est qu’elle nous pousse à chercher de l’aide, ce qui nous rend, paradoxalement, plus constructifs.

Un peu de peur est une force positive : si nous étions toujours trop sûrs de nous, nous ne remettrions jamais nos choix en question, nous ne chercherions plus à nous améliorer, ni à collaborer avec les autres. Le doute, souvent nourri par la peur, nous incite à réfléchir, à envisager d’autres possibilités, à devenir créatifs.

Par exemple, la peur de ne pas être à la hauteur ou de se tromper peut être saine, car elle nous pousse à explorer des options alternatives. Ces petites peurs, loin d’être paralysantes, nous rendent adaptables, un atout précieux dans un monde imprévisible.

En ce sens, le doute et la peur sont salutaires : ils nous maintiennent en mouvement, prêts à nous ajuster et à sortir de notre zone de confort. Une fois reconnue et comprise, la peur devient un moteur qui nous permet de rester en vie, en relation avec les autres, et ouvert au changement.

Quelle peur vous freine en ce moment, et que pourriez-vous faire pour l’apprivoiser et la transformer ?

newsletter 2 minutes de bonheur

Prenez le temps d’être heureux et inscrivez-vous à notre newsletter #lapétillante et recevez un bon de 5% de réduction sur toute notre boutique

En résumé, la peur est une émotion essentielle qui :

  1. Nous prévient des dangers pour nous garder en vie.
  2. Nous pousse à chercher de l’aide et à rester en relation avec les autres.
  3. Nous incite à oser et à nous adapter à un monde imprévisible.

A vous de jouer chers auditeurs, la question de 2 minutes de bonheur vous demande quelle peur vous freine en ce moment ? Que pourriez-vous faire pour la transformer ?

La Petite Mousse de 2 minutes de Bonheur

« La peur n’est pas là pour nous arrêter, elle est là pour nous indiquer que quelque chose d’important nous attend. »

 

Ralph Wado Emerson

Petite mousse- 2 minutes de bonheur
Instagram 2 minutes de bonheur
facebook 2 minutes de bonheur
You tube 2 minutes de bonheur
Pinterest 2 minutes de bonheur