Les styles d’attachement influencent profondément notre manière d’aimer, de réagir aux conflits et de construire nos relations. Dans ce deuxième épisode de la mini-série consacrée aux liens d’attachement, nous découvrons les quatre grands styles décrits par la psychologie : l’attachement sécure (50-60 % de la population), l’attachement anxieux (20 %), l’attachement évitant (25 %) et l’attachement désorganisé (5 %). Chacun correspond à une façon d’équilibrer notre besoin de proximité et notre besoin d’autonomie, héritée de nos premières expériences mais capable d’évoluer tout au long de la vie. Se reconnaître dans ces styles, sans se juger ni culpabiliser, est une clé précieuse pour mieux comprendre ses réactions et avancer vers plus de sécurité affective et relationnelle.

Pourquoi parfois je panique quand je n’ai pas de réponse immédiate à un message, alors que d’autres restent totalement zen ?
Je suis aussi surprise de voir que lors d’une tension entre amis, certains s’accrochent pour trouver une solution, d’autres prennent leurs distances, et d’autres encore semblent faire les deux à la fois.
Et ma sœur me confie, la boule au ventre, qu’elle préfère ne rien attendre de personne… comme ça, elle ne sera pas déçue.

Et là, ça me chicotte : est-ce que toutes ces réactions traduisent en fait des styles d’attachement différents ?

La première figure d’attachement

Petit rappel de l’épisode précédent. Nous avons vu que la première figure d’attachement laisse une véritable empreinte dans la vie de l’enfant.
Et j’ai envie de rassurer tout de suite tous les parents. Près de 60 % de la population développe un attachement dit sécure. Alors oui, nous faisons des erreurs… Et c’est normal !

Comme le dit si bien Donald Winnicott, l’important n’est pas d’être des parents parfaits, mais d’être des parents “suffisamment bons” : disponibles, présents et attentifs. Nos erreurs, loin d’être des drames. Elles peuvent même être utiles : elles permettent à l’enfant d’apprendre la tolérance, vis-à-vis de lui-même et des autres. Et puis, l’essentiel, ce n’est pas d’éviter toute faille, c’est de savoir les réparer quand c’est nécessaire.

Quand s’active notre système d’attachement

En cas de tension ou de conflit, notre système d’attachement se réactive presque automatiquement. C’est une réponse adaptative profondément ancrée en nous. Dès que nous percevons une menace pour le lien — un silence, un désaccord, une distance. Chez certains, cela se traduit simplement par une recherche de solution ou un besoin d’explication, chez d’autres, le cerveau réagit comme si notre sécurité affective était en danger. Cela se traduit par un besoin urgent de rapprochement et de réassurance. Ou encore par le réflexe inverse de se protéger en prenant de la distance. 

Des stratégies de survie, pas des caprices

Ces réactions souvent considérées comme inappropriées ne sont pas des caprices. Ce sont des stratégies de survie héritées de l’enfance ou d’expériences, qui visent à maintenir le lien avec notre interlocuteur. Comprendre que ce mécanisme est naturel permet d’accueillir avec plus de bienveillance nos propres réactions… et celles de nos proches.

L’attachement, un millefeuille qui se construit toute la vie

Rappelons aussi que l’activation de notre système d’attachement ne se joue pas une fois pour toutes. Il se construit comme un millefeuille, tout au long de la vie. Plus nous aurons autour de nous des figures bienveillantes et soutenantes qui nous entourent comme des parents, grands-parents, parrains, enseignants, coachs, amis, conjoints… et plus nous nous sentirons sécures.

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Changement de regard

Alors, partons maintenant à la découverte des différents styles d’attachement.

Les chercheurs ont identifié quatre grands styles d’attachement :

L’attachement sécure – environ 50 à 60 % de la population

Une base solide et rassurante

L’attachement sécure, c’est grandir avec le sentiment profond qu’on peut compter sur l’autre. L’enfant bénéficie d’une figure d’attachement disponible, cohérente et bienveillante, qui répond de façon adaptée à ses besoins. Cette stabilité crée une véritable base de sécurité. Il peut explorer, prendre des risques, puis revenir se ressourcer quand il a peur ou qu’il se sent vulnérable.

Des racines dans l’enfance

Quand ses signaux (pleurs, sourires, babillages) sont régulièrement accueillis et reconnus, l’enfant intègre une conviction fondamentale : “Quand j’ai besoin, quelqu’un est là pour moi.” Il apprend alors que ses émotions ont du sens, que ses besoins sont légitimes, et que le monde est un lieu fiable à découvrir.

À l’âge adulte

Cette sécurité se traduit par des relations équilibrées. La personne sécure sait être proche sans se sentir étouffée, et autonome sans se sentir abandonnée. Elle peut s’engager sans crainte, dire ses besoins, accueillir ceux de l’autre et résoudre les conflits sans se sentir menacée.

Une vision du monde confiante

Les personnes avec un attachement sécure perçoivent le monde comme un lieu globalement positif. Elles font confiance aux autres, et à elles-mêmes, pour traverser les difficultés. Ce socle de confiance leur permet d’aimer librement, de donner et de recevoir, et de construire des liens solides et apaisés.

Le cercle vertueux de l’attachement sécure

Parce qu’elles ont reçu de la sécurité, ces personnes sont capables d’en offrir à leur tour. Elles deviennent souvent des bases de sécurité pour leurs proches, transmettant ainsi ce cercle vertueux de confiance, de stabilité et d’amour.

L’attachement anxieux – environ 20 % de la population

Une hyperactivation du système d’attachement

L’attachement anxieux, c’est un système relationnel qui s’emballe. Le besoin de réassurance et de réconfort est constant, dominé par la peur de l’abandon. La personne anxieuse a besoin de présence physique et psychique pour apaiser son angoisse. Elle guette les signes de rejet et craint sans cesse d’être oubliée.

Des racines dans l’enfance

Ce style se développe souvent lorsque la figure d’attachement est parfois disponible, parfois absente ou incohérente dans ses réponses. Cette imprévisibilité crée une insécurité de fond : “Et si cette fois-ci, personne ne venait ?” Alors l’enfant s’accroche, réclame, intensifie ses signaux pour s’assurer d’être entendu.

À l’âge adulte

Cette insécurité devient une quête permanente de réassurance : besoin de preuves d’amour, jalousie, dépendance affective.

Un double mouvement est fréquent : “Si je demande beaucoup, j’aurai peut-être un peu…” mêlé à la colère de ne pas recevoir assez. Résultat : rien ne semble suffisant, et on en veut toujours plus.

Des mécanismes amplifiés

  • Amplification du négatif et minimisation du positif : le cerveau construit des scénarios catastrophes, amplifiant la menace.
  • Grande sensibilité émotionnelle : l’anxieux s’active plus vite et plus intensément que la moyenne.
  • Faible estime de soi : vite blessé par un reproche ou un manque d’approbation, il devient très critique… envers les autres comme envers lui-même.

Le paradoxe de l’attachement anxieux

Derrière tous ces mécanismes, il y a un immense désir : être vu, entendu, compris et pleinement accueilli.

La question est alors : comment apprendre à apprivoiser ces émotions débordantes, construire des relations plus stables et voir le monde comme un lieu un peu moins inquiétant ?

L’attachement évitant – environ 25 % de la population

Une stratégie d’autonomie

L’attachement évitant repose sur une conviction : “Je ne peux compter que sur moi-même.”

Ces personnes minimisent leurs émotions et leurs besoins relationnels. Elles gardent une distance émotionnelle, évitent l’intimité trop forte, par peur d’être envahies ou blessées.

Des racines dans l’enfance

L’enfant évitant a souvent grandi auprès d’une figure d’attachement présente physiquement mais peu disponible émotionnellement. Ses émotions étaient ignorées, minimisées, parfois même jugées ou rejetées. Dans un contexte où les émotions n’avaient pas leur place, il apprend très tôt à faire “comme si” il n’avait besoin de personne.

À l’âge adulte

Cela se traduit par des relations marquées par une certaine distance affective : difficulté à se confier, à se laisser approcher, à exprimer ses besoins. L’indépendance devient une valeur centrale, parfois poussée à l’extrême. Cependant, derrière cette façade d’indépendance se cache souvent une peur profonde : celle d’être rejeté ou blessé si l’on s’expose trop.

Une vision du monde marquée par la méfiance

Les personnes au style évitant ont souvent une approche très pragmatique de la vie, orientée vers le présent et l’avenir. Leur vision du monde reste teintée de méfiance : “Si je demande, je serai rejeté. Donc je ne peux compter que sur moi-même.”

Cela rend difficile l’expression de l’amour, même envers ceux qui comptent vraiment.

Le paradoxe de l’attachement évitant

Derrière un masque de maîtrise, de rigidité et parfois d’absence d’empathie, se cache souvent une estime de soi fragile. Ces personnes ont soif de lien et de tendresse, mais ne savent pas toujours comment faire pour s’autoriser à les vivre pleinement.

L’attachement désorganisé – environ 5 % de la population

Entre tourbillon d’émotions et vide intérieur

L’attachement désorganisé est le plus complexe. Il mélange attirance et peur, dans une dynamique souvent décrite par : “Fuis-moi je te suis, suis-moi je te fuis.”
Ces personnes oscillent entre le besoin de se rapprocher et la crainte d’être blessées. Derrière ce paradoxe se cachent bien souvent des traumatismes précoces ou des situations de maltraitance.

Des racines dans l’enfance

L’enfant grandit face à un parent imprévisible, qui est à la fois source de sécurité et de peur. Il se retrouve alors dans une impasse : il a besoin de son parent pour être rassuré, mais craint en même temps ses réactions.
C’est une situation de peur sans solution : “Comment m’apaiser si celui qui est censé me protéger est aussi celui qui me fait peur ?”

À l’âge adulte

Cette contradiction se traduit par des émotions très imprévisibles. Parfois excessives, proches de l’anxieux (rage, désespoir, honte, culpabilité). Parfois absentes, proches de l’évitant (un grand vide intérieur).
La résistance au stress est faible : face à une difficulté, tout peut rapidement se désorganiser.

Une réaction naturelle mais douloureuse

Il faut rappeler que tout être humain peut se désorganiser face à un stress trop intense. Se couper de ses émotions, ou se dissocier, est une réaction de survie normale lorsque le cerveau n’est pas en mesure de traiter ce qui arrive.
Chez les personnes désorganisées, cette stratégie devient répétitive et structure leur manière d’entrer en relation.

Une estime de soi fragile

Souvent, l’attachement désorganisé est associé à une très mauvaise estime de soi : “Je n’y arriverai pas… ça ne sert à rien qu’on m’aide.”
Ces comportements viennent malheureusement confirmer le sentiment de ne pas avoir de valeur. Ce style est plus fréquent chez les enfants de parents eux-mêmes désorganisés, ou souffrant de troubles sévères (addictions, troubles bipolaires, maladies psychiatriques).

Le paradoxe de l’attachement désorganisé

Derrière ces contradictions se cache une immense soif de lien et de sécurité. L’autre est perçu à la fois comme un refuge et comme une menace. Ce va-et-vient constant rend les relations chaotiques, et aussi profondément marquées par le désir de trouver enfin un port d’attache sûr.

Et vous, vous êtes-vous reconnus ?

Un peu de chaque style

Il est fort probable que vous vous soyez retrouvés dans l’un de ces styles… ou même dans plusieurs à la fois !
Car la vraie vie, ce n’est pas une étiquette unique et figée, c’est bien souvent un mélange nuancé.
On peut par exemple à la fois :

  • avoir besoin de fusion avec son partenaire (anxieux),
  • entendre des critiques sur un dossier sans être trop déstabilisé (sécure),
  • avoir du mal à demander de l’aide (évitant),
  • dire rarement non à ses amis par peur de décevoir (anxieux),
  • vouloir contrôler tout ce qui touche au fonctionnement de la maison (évitant),
  • ou encore savourer pleinement la tendresse et les caresses de son conjoint (sécure).

Sortir de la honte et de la culpabilité

Se reconnaître dans un style d’attachement, ce n’est pas se juger. Au contraire, c’est prendre conscience que nous ne sommes pas seuls à fonctionner ainsi. Alors, adieu honte et culpabilité qui nous enferment dans nos parts d’ombre !

Reconnaître son style, l’accueillir sans se saboter, c’est la première grande étape vers l’apaisement intérieur et vers une plus grande sécurité affective. Continuer à souffrir ou à ruminer nos comportements ne fait que renforcer la douleur.

Une belle image pour comprendre

C’est comme tomber dans des sables mouvants : le premier réflexe est de se débattre pour s’en sortir… mais plus on lutte, plus on s’enfonce. La vraie issue, c’est d’accepter qu’on a besoin d’aide, de reconnaître ce qui ne nous convient pas et d’oser demander du soutien. C’est cela qui permet de retrouver un chemin plus constructif.

La souplesse de l’attachement sécure

Plus notre attachement est sécure, plus nous devenons capables de souplesse et d’adaptabilité. Et face à un grand stress, plus nous retrouvons rapidement notre équilibre.

Rien n’est figé

Ces styles ne sont pas des cases dans lesquelles on serait enfermé à vie. Ce sont des repères, des clés de compréhension de nos relations. Et la bonne nouvelle, c’est qu’ils peuvent évoluer !

Vous pourrez trouver dans la bio de cet épisode un lien vers un test pour connaître votre style d’attachement.

En conclusion, je dirais que connaître son style d’attachement, c’est un peu comme mettre une lampe torche dans une pièce sombre. On comprend mieux nos réactions, nos peurs, nos élans. Et surtout, on découvre qu’on peut évoluer.

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En résumé, les styles d’attachement

  1. sont présent en tous et bien souvent mélangés
  2. ont besoin d’être accueillis et reconnus
  3. peuvent évoluer au cours de notre vie

A vous de jouer chers auditeurs, la carte de 2 minutes de bonheur, vous propose de repenser à la manière dont vous avez réagi lors d’une situation récente où un proche – partenaire, ami, collègue – n’était pas disponible pour vous.

  • Avez-vous ressenti de l’anxiété, un besoin de réassurance ?
  • Ou plutôt un détachement, comme si cela ne vous atteignait pas ?
  • Ou encore un mélange d’attirance et de peur ?
  • Ou vous vous êtes dit, « J’attendrai qu’il soit dispo ! »

Cet exercice n’est pas là pour vous juger, simplement pour mieux vous connaître.

Avec Bulle de Bonheur, prenez le temps d’être heureux !

Quizz

La Petite Mousse de 2 minutes de Bonheur

“L’attachement, c’est la façon dont nous équilibrons notre besoin d’autonomie et notre besoin de proximité.”

Sue Johnson

Petite mousse- 2 minutes de bonheur

Vos questions les plus fréquentes

Comment savoir quel est mon style d’attachement ?

Vous pouvez repérer votre style d’attachement en observant vos réactions dans les relations proches : êtes-vous plutôt confiant(e), en recherche de réassurance, distant(e) ou ambivalent(e) ? Les questionnaires ou quiz sur l’attachement donnent aussi des pistes, mais l’essentiel est de prendre conscience de vos mécanismes récurrents.

Puis-je changer de style d’attachement au cours de ma vie ?

Oui, les styles d’attachement ne sont pas figés. Vos expériences, vos relations sécurisantes, la thérapie ou même un travail personnel d’acceptation et de réparation peuvent faire évoluer votre manière de vous attacher. Un attachement anxieux ou évitant peut devenir plus sécure avec le temps. Prendre RDV avec Raphaëlle

Que faire si je me reconnais dans un style d’attachement insécure ?

La première étape est de ne pas vous juger : vos réactions sont issues de stratégies d’adaptation développées dès l’enfance. Ensuite, vous pouvez apprendre à les apprivoiser, en cherchant du soutien, en pratiquant la communication authentique, ou en vous faisant accompagner. Chaque petit pas vers la conscience et la bienveillance intérieure renforce votre sécurité affective. Prendre rendez-vous avec Raphaëlle

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