En 2020, du jour au lendemain, la mort s’est brutalement invitée dans mon quotidien. Des personnes de mon entourage plus ou moins proches ont été emportées par la Covid-19. Les médias n’ont cessé de compter les morts chaque jour pendant des semaines.

Ces décès se sont ajoutés à ceux que nous devons tous affronter parce qu’ils font partie du cours normal de la vie. Lorsque vient le moment de laisser partir nos grands-parents ou nos parents très âgés, par exemple.

Et là, ça me chicotte. Pourquoi j’évite d’y penser la plupart du temps, sauf lorsque j’y suis confrontée brutalement ? Est-ce qu’en l’éloignant à tout prix de mes pensées, je me protège ? Ou est-ce que je devrais avoir conscience de la fragilité de notre vie sur terre pour mieux vivre la mienne ?

Comment est perçue la mort ?

De nos jours, la mort est en quelque sorte aseptisée dans nos sociétés occidentales. Et pourtant, les rites funéraires racontent beaucoup de choses sur une culture. Dans notre monde occidental, ils sont moins nombreux qu’avant. #102 je m’interroge sur les rituels de mort

Autrefois, on veillait les morts. Les nombreux rituels permettaient d’inclure la mort dans la vie et d’accompagner le deuil. Mais aussi de se préparer psychologiquement à sa propre mort. Aujourd’hui, la mort est en quelque sorte invisible. Nous avons construit des murs pour la séparer de la vie dans nos sociétés.

Je repense d’ailleurs à mes grands-parents qui me semblaient plus philosophes que nos générations actuelles face à la mort. Peut-être parce qu’ils avaient vécu deux guerres. Et connu des décennies où la médecine était moins performante et où les gens ne mouraient pas toujours à l’hôpital, mais souvent chez eux, entourés de leur famille.

Delphine Horvilleur : Vivre avec nos morts.

La rabbine et écrivaine Delphine Horvilleur l’explique très bien dans son livre Vivre avec nos morts. « La modernité, la médecine et ses plateaux techniques ont développé leurs propres méthodes. L’ange de la mort est, de nos jours, bel et bien tenu à distance de nos maisons. Et il est invité à se présenter de préférence aux heures de fermeture au public dans les hôpitaux, les cliniques, les EHPAD ou les services de soins palliatifs. On considère qu’il n’a plus rien à faire chez nous. De moins en moins de gens meurent à la maison, comme pour protéger les vivants d’une morbidité qui n’aurait rien à y faire », écrit-elle. Selon Delphine Horvilleur, la mort a aujourd’hui ses domaines réservés et l’on pense, en délimitant son territoire, la contraindre à se replier.

Elle raconte aussi que dans de nombreuses familles juives, lorsque quelqu’un tombe malade, on lui attribue un autre prénom. On change son identité pour induire en erreur l’être surnaturel qui aurait la mauvaise idée de venir le chercher. « Le propre de l’humanité est de croire qu’elle peut garder la mort à distance. Et ainsi créer des barrages et des récits, manigancer pour la tenir éloignée. Ou se persuader que des rites ou des mots lui confèrent ce pouvoir », écrit-elle.

Faut-il cotoyer la mort ?

Woody Allen qui a très peur de mourir, a dit d’ailleurs avec beaucoup d’humour : « Ce n’est pas que j’aie peur de la mort, je veux juste ne pas être là quand ça arrivera ».

Mais nous ne pouvons pas nous cacher éternellement. Et la pandémie nous a obligés à côtoyer davantage la mort. Elle nous a rappelé de façon brutale que nous sommes mortels et a réactivé en nous la peur de notre propre mortalité.

Que dire du défi de Google ? La firme se penche depuis septembre 2013, via son unité de Calico (California Life Company) sur le fait de s’attaquer au défi de « l’âge et des maladies associées ». Pour eux, vaincre le cancer n’est pas une avancée suffisante et Google veut aller encore plus loin. Ils souhaitent percer le secret de l’immortalité de l’espèce humaine.

 

 

Comment dépasser la mort ?

Le philosophe grec Platon disait « Les vrais philosophes s’exercent à mourir, et ils sont, de tous les hommes, ceux qui ont le moins peur de la mort ». Les bouddhistes s’entraînent en méditation à penser à leur propre mort. Ils laissent les images venir et toutes leurs craintes et leurs peurs s’exprimer dans leur corps.

Et nous, que pouvons-nous faire ? Dans les sociétés occidentales, la consommation est souvent vue comme une valeur partagée essentielle. Les individus ont tendance à acheter davantage après chaque événement qui active collectivement la peur de la mort, constate Benjamin Boeuf, professeur en marketing à l’IESEG. On sait par exemple que les consommateurs américains ont fortement augmenté leurs achats après le 11 septembre 2001. Est-ce que c’est une bonne solution, qui peut nous aider à vivre plus sereinement notre finitude ? Évidemment non, vous vous en doutez bien !

Les peurs liées à la mort

Dans son livre L’Autonomie en fin de vie, le professeur Gian Domenico Borasio, qui est un pionnier de la médecine palliative, nous invite à dépasser notre peur de la mort. Pour apprendre à envisager notre existence autrement, tout simplement pour mieux vivre.

Il existe plusieurs types de peurs liées à la mort, selon lui. Certaines sont liées à la crainte de souffrir en fin de vie. Mais la médecine palliative moderne permet de soulager les souffrances dans la quasi-totalité des cas, nous rassure-t-il. #163 Interview de Véronique Lefevbre de Noëtte. D’autres personnes redoutent davantage ce qui touche à l’après, avec la peur du vide. Ainsi croire qu’il y a une vie après la mort peut notamment soulager notre peur de celle-ci.

Ce qui est très intéressant dans l’expérience de Gian Domenico Borasio, c’est qu’il nous montre aussi comment l’expérience des personnes en fin de vie peut éclairer la nôtre. En effet, dans son premier livre Mourir, ce que l’on sait, ce que l’on peut faire, comment s’y préparer, il cite cette très belle phrase d’un proche aidant : « On pense que ce sont les vivants qui ferment les yeux des mourants, mais ce sont les mourants qui ouvrent les yeux des vivants.» Il a lui-même observé que presque toutes les personnes dont la fin est proche deviennent plus altruistes. Elles découvrent l’importance des autres, se préoccupent de leurs proches. En d’autres termes, elles nous donnent une vraie leçon de vie.

 

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La mort nous montre que la vie est un cadeau

Ces personnes mourantes nous montrent à quel point notre vie est un cadeau qu’il faut savourer et bien utiliser. « Chaque jour, je vois à quel point la meilleure préparation à une bonne mort est d’avoir vécu une bonne vie », a déclaré le professeur Gian Domenico Borasio dans une interview au quotidien suisse Le Temps.

De la même manière, le neurologue, auteur et conférencier Steven Laureys confie, dans le remarquable livre collectif Quand la mort éclaire la vie https://www.amazon.fr/Quand-Mort-éclaire-Christophe-André/dp/2378803060  (qui a été publié récemment)ceci. Ce ne sont pas ses lectures ou tout son savoir scientifique qui l’aident à accepter et à préparer sa propre mort. Mais bien l’expérience de la vie. « Je m’efforce de vivre tous les jours en pleine conscience, émerveillé et avec gratitude devant le miracle de la vie », écrit-il. #20 j’adopte la gratitude.

Donner un sens à la vie

Dans le même livre, Matthieu Ricard nous conseille également de profiter pleinement du temps qui est le nôtre en cette vie terrestre pour donner un sens à notre existence. Ainsi nous devrions nous dire chaque matin : « Si aujourd’hui était ma dernière journée, que pourrais-je faire de mieux pour la vivre pleinement ? », nous recommande-t-il. Vais-je me distraire, me préoccuper du gain et de la perte, de la louange et de la critique, de la renommée et de l’anonymat ? Ou vais-je essayer de poursuivre mon chemin spirituel, d’être en présence d’êtres chers, de jouir de la simplicité du moment présent dans un lieu naturel ? Et de trouver en moi cette sérénité, cette sagesse ?

Savoir voir ce qui est important pour nous

Matthieu Ricard nous met en garde contre une certaine forme de paresse. Celle de ne pas prendre conscience de ce qui est vraiment important. Cette paresse nous pousse par exemple à nous dire qu’il y a cent petites tâches à terminer avant de nous consacrer à ce qui compte vraiment dans la vie. Comme créer du lien avec notre entourage ! C’est bien l’objectif des jeux 2 minutes de bonheur ! https://www.2minutesdebonheur.com/categorie-produit/jeux-2-minutes-de-bonheur/

Avoir conscience de la finitude de notre existence sur terre, c’est réfléchir au sens de notre vie et l’éclairer. Nous allons tous être confrontés un jour à ce départ qui fonde notre condition. Au lieu de nous attrister, cette certitude peut nous inciter à trouver du sens dans notre quotidien, à profiter pleinement de chaque instant. Et à vivre en accord avec nos valeurs et à accomplir nos rêves pour ne rien regretter.

D’ailleurs, ceux qui s’en vont ou qui sont sur le point de partir nous donnent souvent de véritables leçons de vie. Le psychiatre et psychothérapeute Christophe Fauré, spécialiste dans l’accompagnement des ruptures de l’existence, en a maintes fois été le témoin. « Au moment de quitter cette vie, on va à l’essentiel : l’inutile et le superflu n’ont pas leur place », écrit-il dans le livre Quand la mort éclaire la vie.

Apprendre à vivre en attendant de mourir !

 

« Je ne sais pas si l’on peut apprendre à mourir, écrit Delphine Horvilleur dans son livre, mais on peut apprendre à vivre ! ». N’est-ce pas la plus belle et la plus importante des leçons ?

Fuir l’idée de la mort, en consacrant par exemple mon énergie à beaucoup consommer pour me distraire, ne m’aide pas à vivre une meilleure vie.

Réfléchissons un instant à une phrase du philosophe Patrick Declerck : « Il existe deux types de fous : ceux qui ne savent pas qu’ils vont mourir et ceux qui oublient qu’ils sont en vie ». Je sais que mon existence sur terre est fragile, mais je sais aussi que je suis vivante !

Leçons de vie

Je peux m’inspirer des véritables leçons de vie que nous transmettent beaucoup de personnes sur le point de partir. Elles se sont débarrassées de l’inutile et du superflu. Prendre conscience de notre fragilité me pousse à vivre une vie pleine et à profiter de chaque jour qui m’est donné.

Je me familiarise avec la notion d’impermanence, comme me le conseille Matthieu Ricard. Elle se matérialise à différents niveaux : le changement des saisons, du temps, des nuages, le temps qui passe. « À un niveau subtil on peut la percevoir à travers le fait que deux choses ne sont jamais identiques à elles-mêmes à deux instants consécutifs, même infiniment rapprochés. C’est ce que signifie le vieillissement : rien n’est jamais figé dans la nature même des choses. Tous les phénomènes sont un flot dynamique et interdépendant en constant changement », dit-il. Mon existence, ma vie, s’intègrent dans ce flot. »

 

Les leçons de vie de Christophe Fauré

Les suggestions de Christophe Fauré sont fondées sur les leçons de vie transmises par toutes les personnes qu’il a accompagnées.

– J’ai une vie en phase avec moi-même. « De nombreuses personnes en soins palliatifs font ce douloureux constat. “Je n’ai pas eu la vie que je souhaitais au fond de moi”. Ou “J’ai vécu la vie que les autres voulaient pour moi », dit-il. Vivre une vie en accord et en intégrité avec soi est fondamental. #108 je suis en accord avec moi-même.

– Je ne me mets pas en situation de regretter. « Un jour, plus tard deviendra trop tard », rappelle-t-il. Rappelons-nous donc de dire « je t’aime » à ceux que nous aimons et de prendre suffisamment de temps avec nos proches, par exemple. C’est une manière de cultiver notre jardin, de prendre soin de notre vie.

-Je vis dans le présent. Cela peut sembler évident, mais est-ce que je le fais vraiment ? Il est temps de se poser la question. #25 Je savoure l’instant présent.

Ou encore

– J’apprends à aimer. « Les gens qui sont en fin de vie me disent “apprend à aimer”. Personne ne m’a jamais dit «  Ma vie a eu un sens parce que j’ai été aimé ». En revanche, beaucoup m’ont confié : « Ma vie a eu un sens parce que j’ai aimé ». Si vous pensez à quelqu’un que vous n’avez pas assez aimé, cela vous inspirera peut-être, nous conseille Christophe Fauré.

– Je donne plus que je ne reçois. « Je me souviens d’un homme qui avait beaucoup reçu : la richesse, les honneurs. Il avait vécu craint de tous, tyrannique. Et là, il était un pauvre petit monsieur en train de mourir dans son lit. Sa souffrance était immense, il prenait conscience de tout cela », se rappelle Christophe Fauré. Donner, c’est recevoir, entend-on souvent. #134 Je dépense pour les autres.

– Je donne du sens à ma vie. C’est un peu la conclusion des 5 points précédents, car si l’on suit les cinq premiers conseils, on donne un début de réponse à cette dernière question.

Si vous voulez en savoir plus, n’hésitez pas à lire le livre Quand la mort éclaire la vie. Dans ce livre de grands penseurs et scientifiques comme Christophe André, Christophe Fauré, Steven Laureys et Mathieu Ricard se penchent sur la fin de la vie. Un ouvrage lumineux qui nous invite à mieux vivre.

 

Qu’est ce que la mort ou qu’est ce que vivre ?

Vivre c’est

  • Eviter de fuir à tout prix l’idée de la mort, je peux mieux vivre ma vie.
  • Se débarrasser de l’inutile et du superflu.
  • Profiter de chaque jour qui m’est donné.
  • Donner du sens à son quotidien.

A vous de jouer chers auditeurs, la carte de 2 minutes de bonheur est de vous rappeler un beau moment que vous avez vécu hier ! Savourez-le et partagez-le avec une personne de votre entourage.

Et pour finir, notre petite mousse est faite pour être savourée et dégustée ! C’est une expression française qui nous dit «Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une». Enjoy

Avec Bulle de Bonheur, prenez le temps d’être heureux

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