Les engagements… Je voudrais me mettre à faire du sport. J’en ai pris la résolution et…je n’ai pas réussi à tenir cet engagement. J’ai d’ailleurs aussi du mal à tenir mes promesses ou au contraire, je suis incapable de faillir à un oui donné.

Et quand je vois l’énergie que met cette amie à développer son business, elle s’engage, elle ! A côté de ça, j’ai du mal à comprendre mon amoureux qui ne veut pas s’engager davantage et se marier avec moi. Pourquoi ma sœur passe d’une décision à une autre et n’arrive pas à s’en tenir à l’engagement initial qu’elle avait pris ? Et là ça me chicotte pourquoi certains s’engagent et pas d’autres ? Et surtout comment s’engager pour le mieux ?

« Peur des engagements »?

On entend souvent la phrase «Elle s’engage dans telle ou telle lutte politique, sociale, militante». Même « Ah, il ou elle n’a pas voulu s’engager davantage dans leur relation». Parfois pour nous-mêmes, « J’ai peur  de m’engager ou cet autre que je côtoie a peur de s’engager»… Mais de quoi avons-nous réellement peur ?

Est-ce que l’engagement est une compétence qu’on a ou qu’on n’a pas ? Une marque de courage et de force? Bref, peut-être faut-il déconstruire quelques mythes et idées pas tout à fait justes que nous avons…

 

Les engagements sont liés à un choix

 

Qu’est-ce que l’engagement :

Le mot engagement tire sa racine du mot « gage ». Mettre un gage. Je fais telle action en gage de…

L’engagement fait partie de notre quotidien. Effectivement, chaque jour, j’ai à m’engager dans de petites actions basées sur des micro choix. Venir à une réunion, emmener un enfant chez le médecin, préparer une tarte aux pommes pour le dessert comme j’ai promis à mon conjoint…

À plus grande échelle, certains engagements impliquent une énorme part de ma vie. Par exemple, se marier, partir vivre à l’étranger… Ces engagements sont souvent basés sur nos croyances, notre système de valeur, de morlel et le système de fonctionnement et de valeurs de notre cercle et de notre société.

Choisir un engagement

Apprendre à choisir et à tenir mes petits engagements du quotidien peut certainement m’éclairer dans les engagements m’impliquant davantage. Ainsi, derrière l’engagement, il y a un oui. Un oui à quelque chose. Et si je dis oui, ou non, c’est que j’ai le choix.

Qui dit engagements dit d’abord choix :

Et choisir n’est pas si facile car la peur ou le doute viennent polluer notre réflexion.

Quelles sont-elles ces peurs ?

Peur de choisir

J’ai souvent peur de choisir ou plutôt que mon choix me fasse perdre d’autres choix ! Si je suis invitée à 2 week-ends sympas ! L’un au bord de la mer et l’autre à la campagne. Le dilemme est grand ! Choisir la mer, que je préfère, avec un groupe d’amis sympas. Mais il n’y a pas d’enfants de l’âge des miens. Le week-end à la campagne… La maison est pourrie, en revanche les enfants auront des amis.

Que faire, impossible d’avoir tous mes choix ! Si je choisis l’un, je n’aurai pas l’autre ! Dans son livre Renoncer : la joie dans le détachement (2020), Catherine Aubin, licenciée en psychologie, explique que le renoncement n’est pas tant de se départir de choix ou de renoncer aux autres meilleurs. Pour elle, il s’agit plutôt de laisser ce qui ne nous ressemble pas vraiment. Enlever des pelures d’oignon.

Choix et engagements

Ainsi, la notion de choix prend ici un tout autre sens. Il est certain que les renoncements comportent des deuils. Se détacher de ce qui ne nous convient pas dans le fond mais qui nous procure quand même du plaisir dans la forme. Cela nous plonge dans la « réalité », dans la personne que nous sommes. Et nous fait aussi sortir de nos fausses croyances et de nos illusions. Ainsi à ce moment, je gagne une profonde liberté d’être. Dans le cas de mon choix de week-end, je peux me poser la question « quel est mon critère le plus important ». L’ambiance du week-end, le côté cocoon de la maison, des amis pour les enfants. En fonction de mes priorités et de ce qui me correspond le mieux, je peux trouver des critères de choix !

Cet exemple simpliste de week-end permet aussi de mettre en lumière des choix cornéliens. Comme le fait de quitter un amoureux qui ne me convient pas mais que j’aime de tout mon corps.

Choix et neurosciences

Dans un autre registre, les neurosciences nous disent que ce n’est pas parce qu’on a plus de choix qu’on est plus heureux. Quand on a trop de choix, la nécessité de choisir et de s’engager dans l’une ou l’autre voix peut développer une sorte d’anxiété. Rappelons-nous par exemple ce moment où nous avons décidé de nous engager dans le choix de nos études ou d’un métier. La variété des possibilités et l’implication à laquelle cela engage peuvent créer beaucoup d’émotions et de stress.

Les engagements : peur de perdre ma liberté

Nous entendons souvent que la peur de s’engager vient de la peur de perdre sa liberté. Et si cette idée reposait sur des fausses croyances ou des mythes ?

Les engagements enferment-il ?

Peut-être est-il bon de se rappeler que les choses sont souvent moins figées que nous le croyons. Un choix est loin d’être cristallisé pour toujours. C’est comme si je faisais le choix de coucher mon enfant de 5 ans à 19h et qu’à 15 ans je lui imposais toujours cette même discipline !

Un choix est un état souple qui va demander une capacité d’adaptation de notre part. Nos choix s’adapteront aussi aux différentes réalités de vie et à l’évolution de nous-mêmes.

Nos engagements ne sont pas rigides, ils ne nous enferment pas. Au contraire, ils nous rendent même souvent plus libres, ils nous font grandir et nous donnent un sentiment d’accomplissement.

Changer ses engagements

Au cours de certaines étapes de vie, notamment à l’adolescence, nous pouvons être changeants ! Les travaux de James Marcia sur le sujet sont passionnants. C’est un psychologue nord-américain qui a travaillé sur le développement de l’identité.

Il explique que la quête de l’identité se divise en deux parties, le questionnement et l’engagement.

Le questionnement

C’est le moment de la remise en question des valeurs reçues et des choix faits jusqu’à présent. Le résultat de ce questionnement va amener normalement le jeune à l’engagement. Accueillir et faire siennes les valeurs reçues, faire un mix, les rejeter…Ces étapes se réalisent avec plus ou moins de succès en fonction des individus.

Quoi qu’il arrive, ces moments de questionnement peuvent donner l’impression de papillonner. Que vous soyez parents d’adolescent, adolescent ou vous-même en questionnement, rassurez-vous ! Ces phases de doutes, de questionnements sont normales.

Ce questionnement est un moyen de se connaître et de savoir ce que nous voulons, et ce que nous ne voulons pas. C’est dans ce processus que notre identité se forge et que nous pouvons ensuite prendre des engagements solides. Il est d’ailleurs important de traverser cette étape de définition de notre identité. Car s’engager en se connaissant peu, selon Marcia, peut créer une crise et engendrer de la souffrance.

Papillonner toute sa vie, ce n’est pas réellement ce qui rend le plus heureux non plus. Après, il n’est pas question d’être parfait ! Nous pouvons y aller progressivement, pas à pas ! C’est sans doute le travail d’une vie.

 

Peur de ce qui m’échappe

L’autre, cet univers que je ne contrôle pas !  Nous sommes chacun un monde en soi. Lorsque je rencontre quelqu’un d’autre ou que j’intègre un nouveau réseau, un nouvel environnement, j’entre dans un univers personnel ou social qui est unique et possède sa part de mystère. Mais aussi de différences et de similarité avec mon propre univers.

Cet autre, cet univers différent de moi peut parfois faire peur car je ne peux pas tout prévoir. Je ne peux pas le contrôler et je ne sais pas quel impact il aura sur moi et quelle transformation il opèrera dans mon propre univers. #129 J’essaye le lâcher prise.

S’engager dans une relation comporte un risque. Notre passé nous a appris de l’engagement beaucoup de choses. Nous en avons fait une image mentale. Nous avons eu des modèles de parents, de personnes significatives, d’hommes ou de femmes d’affaires, de carrière, de vedettes, etc. Cela a façonné notre idée de ce qu’engager implique crée et demande comme exigence de notre part.

 

Peur de se dévoiler

La « crainte » de se dévoiler soi-même peut aussi être un frein à notre désir de nous engager. Il s’agit là de la complexité de s’accueillir vulnérable. #49 Je montre ma vulnérabilité

Parfois, mes blessures m’éloignent de cette capacité et de ce désir profond d’ouvrir mon être à quelqu’un. De me montrer tel que je suis. Florentine d’Aulnois-Wang, thérapeute de couple, parle même de « petit congélateur » dans lequel nous avons appris à mettre certains de nos potentiels, de nos désirs. C’est lorsque nous avons eu l’impression que le fait de nous dévoiler nous empêchait d’être aimables et aimés (Les clés de l’intelligence amoureuse, 2018).

Pensons par exemple à une rupture amoureuse qui s’est très mal terminée, ou à une situation où quelqu’un a trahi notre confiance. Nous nous disons souvent, « je ne me ferai pas avoir comme cela la prochaine fois ». Et là, je fais un petit mur, je suis davantage sur mes gardes. Il faut du temps, de la guérison et parfois de l’aide pour que ces blessures s’apaisent, guérissent. Ou du moins nous redonnent notre capacité à nous ouvrir pleinement à l’autre.

Comment s'engager ?

Comment prendre un engagement ?

 

Le choix demande du temps

Il est bon de se rappeler que nous sommes des êtres humains vulnérables. Et en même temps nous sommes façonnés par nos relations avec les autres, par nos expériences, notre éducation, notre culture…

Nous sommes évidemment marqués par notre cheminement personnel, grandis par nos réussites. Mais aussi blessés par certaines de nos expériences et par nos manques. De ce fait, pour certains, ouvrir sa porte intérieure sera plus difficile, les murs seront plus longs à défaire et le mûrissement prendra plus de temps…

L’engagement et le temps

Et si l’engagement était plutôt une histoire de maturation que de force ? Il n’y a pas de secret. Il faut parfois du temps pour qu’un fruit soit mûr. On peut regarder une fleur pousser, mais tirer dessus ne sert strictement à rien et abîme souvent plus qu’autre chose.

Cette réalité de temps et de maturation est vraie pour moi, mais aussi pour les personnes que je côtoie. Alors, j’apprends à essayer de respecter ce rythme, je cultive ma patience (Podcast #48 – J’apprends la patience ).

Le cercle vertueux de l’engagement

Une fois le choix fait, vient le temps de la réticence et des peurs dont nous parlions.

Et si cette « réticence à l’engagement », je ne la voyais plus comme une peur, mais bien comme un pas à faire.

Mihaly Csikszentmihalyi (2007) parle dans ses travaux du cycle de l’engagement. Toute action qui permet de progresser augmente la satisfaction de l’individu par rapport à soi et à sa vie.

Ainsi une méthode appropriée d’apprentissage du piano et des exercices réguliers permettent d’améliorer la pratique de l’instrument. Et ainsi réussir à jouer la pièce souhaitée durant le concert de fin d’année. Plus l’individu s’engage dans l’action, plus il a de chances de progresser. Ce qui aura pour conséquence d’augmenter son plaisir et de là, son engagement.

Le cercle vertueux

Il y a donc un cercle vertueux qui se dessine :

Engagement → progression → plaisir et satisfaction → Engagement → progression…

Pour vous donner de l’élan positivement, vous pouvez lister quelques engagements à prendre ou une liste de petits choix à faire.

Pour chacun, écrivez : le pour, le contre, vos réticences et vos intérêts. Puis vous en choisissez un auquel vous accordez un peu de temps chaque jour. Pour le semer, le regarder pousser, l’arroser, le nourrir, le faire mûrir…

Et lorsque vous vous sentez prêts, vous faites ce petit saut. Engagez-vous et prenez le temps de savourer cette victoire ! L’idée n’est pas de vous mettre un objectif irréaliste !

Mais simplement de vous donner un boost positif en faisant un choix, en accomplissant cet engagement à l’échelle de vos capacités.

Choisissez du concret, un engagement qui vous fait du bien et dont vous pouvez être fier(ère) ! Vous allez ainsi nourrir le cercle vertueux et augmenter votre plaisir et votre satisfaction. Ça pourrait être un sport à pratiquer, une formation à faire, une soirée à organiser pour l’anniversaire de votre chéri. Ou encore une voiture à acheter, prendre soin de votre couple en vous disant 3 mercis par jour…

Y-a-t-il plusieurs nuances d’engagements ?

Et si je commençais à regarder dans ma vie tous les petits engagements que j’ai pris ? De me féliciter pour tous les choix que j’ai osé faire ? Si jamais je n’ai pas tenu ces engagements, je laisse monter en moi les émotions qui viennent. Je les accueille et je les valide. C’est normal de ne pas se sentir au top, d’être déçu de soi, d’avoir peur, de ne pas se sentir prêt.

S’écouter et se respecter, c’est le plus important. Rien n’est plus terrible que d’avoir dit oui alors qu’à l’intérieur de nous tout nous crie «NON» #38 j’apprends à dire non J’apprends à me pardonner dans le temps.#15 je pardonne

 

Envie d’un moment d’échange et de complicité à 2 ? Solidifier son engagement ?

Le jeu de couple 2 minutes de bonheur® en couple est fait pour vous !

L’engagement est-il une composante du bonheur ?

Comme le décrit Martin Seligman, le fondateur de la psychologie positive, dans ses recherches, certaines composantes favorisent l’accession au sentiment de bonheur. Son modèle est composé de 3 éléments principaux :

Avoir une vie plaisante : Cultiver des émotions positives et se faire plaisir.

Mais aussi avoir une vie engagée. Être Impliqué dans sa vie, avec des objectifs et des projets même petits.

Avoir une vie pleine de sens. Être en lien avec ses valeurs et les mettre en pratique dans son quotidien.

Le bonheur pourrait donc se résumer comme une sensation durable de plaisir chargé de sens.

Engagement et durée

La notion de durée est importante ici. En effet, bien que la dimension de plaisir soit essentielle, son impact sur le bien-être à plus long terme est plus faible que celles de l’engagement et du sens.

Ainsi, une activité qui permet à un individu de progresser dans un environnement qui a du sens pour lui, va lui procurer du bien-être à long terme.

Ressentir ces émotions positives encourage notre engagement et nous donne une plus grande motivation à continuer dans cette voie sur le long terme.

Par exemple, si la sauvegarde de la planète est une des mes valeurs. La satisfaction ressentie sera supérieure dans mon job si je suis dans une entreprise qui fait de multiples actions pour éviter le gaspillage. C’est ainsi que nous avons tous autour de nous des personnes qui quittent leur job même bien payé pour s’engager dans un travail moins lucratif mais dans une entreprise qui a du sens pour lui.

Choisir son engagement

Apprendre à choisir, puis à se lancer, à s’engager dans des choix qui nous correspondent. C’est un cheminement personnel qui nous révèle à nous-mêmes, nous fait devenir de plus en plus ce que nous sommes réellement. Et cela génère satisfaction et paix !

Cependant, tout cela demande énergie, temps, discernement… Je trouve que l’engagement dans une vie de couple en est le meilleur exemple ! Pour qu’un couple dure, cela demande de l’entretien… Comme on prend soin d’un jardin !

Allez hop! Je me lance :

 

En résumé

Je comprends que :

  • S’engager est un défi, un pas à faire vers l’inconnu.
  • Choisir c’est renoncer !
  • S’engager me révèle à moi-même et me permet de prendre confiance en moi.

A vous de jouer chers auditeurs ! La carte de 2 minutes ensemble nous propose de prendre du recul et de faire la somme de tous les petits engagements pris depuis une semaine. Savourez-les et félicitez-vous !

 

Petite mousse de la semaine :

La petite mousse est américaine cette semaine et nous vient d’Abraham Lincoln.  Il nous affirme que «  l’engagement est ce qui transforme une promesse en réalité »

Avec bulle de bonheur prenez le temps d’être heureux !

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