Encore mes drivers… Toute mon enfance, ma jeunesse et jusqu’à quitter la maison de mes parents, j’ai entendu le mantra « Quand on veut, on peut ». Sous-entendu, si j’échouais, c’était forcément de ma faute. De ne pas l’avoir voulu assez fort ou de ne pas m’être donnée les moyens de mes ambitions.

Adulte, je suis endurante et tournée vers l’action et j’aime ça ! Par contre, et là ça me chicotte, je suis désarmée et je me sens coupable d’échouer quand je bute sur des obstacles que l’effort ne résout pas. Comme une difficulté dans une relation qui me tient à cœur ou simplement un échec dû à des facteurs extérieurs. Alors comment faire ?

Les drivers : ces messages entendus dans l’enfance

Revenons sur les drivers de Taibi Kailer. dont nous parlions dans notre épisode précédent #176.  Vous savez, les drivers, tous ces messages entendus dans l’enfance qui conditionnent nos choix d’enfants et nous influencent à l’âge adulte. Ces messages entendus à répétition ont indiqué à l’enfant comment il devait se comporter pour être OK comme on dit en AT.

La conséquence de ces messages est qu’ils vont créer en nous des croyances que nous avons intériorisées.

Taibi Kayler en a identifié 5 : sois fort, sois parfait, dépêche-toi, fais des efforts et fais plaisir. Nous avons traité dans le # 176 fais plaisir (en se dévouant aux autres) et sois parfait (en travaillant dur). Et pas de jaloux ! Nous en avons tous un qui nous domine ! Sois fort, dépêche-toi, fais des efforts.

En mode positif, ces drivers poussent à l’action. Ils ont une valeur permissive et génèrent de la motivation. Sous stress, ils deviennent une pression qui engendrent des comportements systématiques et pas forcément adaptés.

Sois fort

Quelques exemples de phrases entendues qui créent le driver « Sois fort ».  Quand on veut, on peut ; il faut se battre dans la vie ; ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. “Prends sur toi”, “Il faut être courageux(se)”, “Un grand garçon ne pleure pas”. Être endurant est une grande qualité, être capable d’une certaine discipline pour surmonter les obstacles est un atout qui vous a peut-être été transmis par votre éducation ou encore vos loisirs. Si vous êtes dans le « sois fort », vous êtes des forces tranquilles, vous savez serrer les dents en cas d’adversité ! Vous savez garder votre calme en cas de crise ! Quel atout !

C’est souvent le cas pour les personnes qui ont pratiqué longtemps un instrument de musique ou un sport à haut niveau. Le revers de la médaille est d’avoir peu appris à exprimer vos émotions et vous avez sans doute de la difficulté à accepter vos faiblesses et celles des autres.

Ce driver vous a poussé à croire que vous avez de la valeur si vous vous débrouillez seuls dans la vie et surtout si vous réussissez à cacher vos faiblesses et vos émotions. Vous avez probablement intériorisé que vous perdiez de la valeur si vous reconnaissez vos limites et que vous seriez moins aimé. Vous avez sans doute du mal à vous accepter vulnérable #48.  “La vie est un combat. Il faut être fort pour s’en sortir”.

Généralement, cette croyance pousse aussi à refuser l’aide des autres pour chercher à tous prix à nous débrouiller seuls.

Le driver « Sois fort » poussé à l’extrême

Poussé à l’extrême, le « sois fort » peut nous enseigner aussi à fermer résolument la porte à tous les risques, toutes les possibilités de révéler que nous sommes humains. Et d’accepter que parfois, nous aussi, nous craquons devant la difficulté ou devant une situation.

Vous avez aussi probablement intégré des biais dans vos relations aux autres et vous avez peut-être du mal à apprécier la valeur des gens qui reconnaissent leurs faiblesses ou qui se plaignent. Votre vision de la réussite est faite de solitude et d’acharnement personnel. Les mères de famille sont souvent habitées par ce driver. Elles se sentent obligées de se montrer fortes pour tenir la barque familiale et rechignent à demander du soutien.

J’entends souvent en accompagnement des femmes qui endossent ce rôle. Elles endurent tellement qu’elle frôle parfois le burn out parental. Et cela se ressent dans leur façon parfois d’habiter le monde : tendues, pressées et en contrôle de tout. Souvent, prendre sur soi nous coupe de nos émotions et du présent. Nous nous déconnectons de nous-mêmes et malgré nous, souvent des autres.

Si vous être dans le « Sois Fort » autorisez-vous à exprimer ce que vous ressentez, à dire vos limites et vos valeurs. À accepter vos erreurs et celles des autres. « Sois fort » peut être rééquilibré par « tu peux faire confiance aux autres », « demander de l’aide ne veut pas dire être faible ou mauvais »

Le driver « Fais des efforts »

Quelques exemples de phrases entendues qui créent le driver « Fais des efforts ». « On n’a rien sans rien », « les efforts sont toujours payants » », tu n’as pas assez essayé ». “Ce n’est pas le résultat qui compte”, “Donne-toi du mal”. Savoir faire des efforts, persévérer sont des grandes forces motrices.

Ceux animés par le driver «fais des efforts » sont des personnes volontaires, endurantes, scrupuleuse et patientes qui relèvent les défis. Des personnes qui se retroussent les manches. Si ce driver est particulièrement développé chez vous, vous êtes peut-être une personne très travailleuse qui passe moins de temps à profiter de vos accomplissements. Vous avez souvent du mal à laisser les choses aller simplement selon leur cours naturel. Vous avez aussi du mal à vous faire plaisir. Pour vous, la difficulté est signe de valeur !

Vous pouvez avoir tendance à la critique des résultats et de ceux des autres. Évidemment, le système scolaire en premier lieu nous a tous seriné sur l’importance de faire des efforts. Il a cependant aussi introduit certains biais. Notamment que les bonnes notes et le travail font de nous des gens appréciables et même intéressants. S’en suivent des croyances limitantes. Quelque chose n’a de valeur que si elle est difficile à obtenir et donc ce qui est facile n’est pas digne d’attention. « Pour obtenir ce que je veux, je dois souffrir ».

Est-ce que seuls nos efforts nous rendent intelligents ?

Cela nous pousse aussi à croire que seuls nos efforts nous rendent intelligents aux yeux des autres. Un exemple d’une femme entendue récemment qui a plusieurs enfants et qui occupe un haut poste à responsabilité dans une entreprise cotée. Elle est assez impressionnante ; elle tient beaucoup de choses en même temps. Pourtant, il émane d’elle une sorte de mépris inconscient ou de désintérêt pour toutes celles qui en font moins. Pour celles qui ont des métiers moins glorieux, à horaires fixes, qui galèrent avec leur premier enfant. Cette femme s’est sans doute construit une échelle sociale dont l’effort est le seul instrument de mesure.

 

D’autres travers peuvent s’exprimer lorsque ce driver est très développé.

Comme une tendance naturelle à s’épuiser à la tâche puisque ce qui compte c’est surtout les moyens que vous y avez mis. Peut-être voudrez-vous réécouter notre épisode #168 j’évite le burn out.

 

Ou encore l’habitude de rendre les choses plus complexes en adoptant le plus souvent l’approche la plus laborieuse pour arriver à un même résultat

Pour tous ceux qui sont dans le « fais des efforts » autorisez-vous à être fier de vos accomplissements. Équilibrez efforts et résultats car prendre du temps pour soi et de se détendre de temps en temps n’est pas une tare !

Le driver « Dépêche-toi »

Quelques exemples de phrases entendues qui créent le driver « dépêche-toi ». « Presse-toi », « Arrête de lambiner », « C’est trop long ! » « Que t’es lent ». Je prendrais le pari que ces phrases peuplent vos souvenirs d’enfance et qu’elles sortent aujourd’hui de votre bouche sans aucun contrôle ni aucun contexte. Vous vous dépêchez probablement tout le temps. Et devant la frénésie ambiante, vous le faites même peut-être inconsciemment et sans raison aucune. Même lorsqu’il n’y a pas d’horaire ou de pression, qu’y aller lentement ne changerait rien. Très souvent, la ponctualité et la rapidité ont été glorifiées dans notre enfance alors que la lenteur était moquée.

Éloge de la lenteur

J’entends d’ailleurs très souvent des enfants rentrer de l’école et se moquer de tel camarade qui est prêt à sortir en récré après tout le monde ou de celui qui n’a jamais le temps de finir sa collation. C’est vrai que pour ceux qui ont comme driver « dépêche-toi », vos parents étaient satisfaits de vous quand vous étiez prêts à l’heure pour partir à l’école. Ou bien la maitresse vous félicitait lorsque vous rendiez votre contrôle dans les premiers (au prix de certaines fautes d’inattention par ailleurs). D’ailleurs vous vous dites, « le temps est un bien précieux et rare qu’il est recommandé de ne pas gâcher ». Du coup, vous cherchez à être efficace et faire un maximum en peu de temps. Encore une fois, beaucoup de croyances limitantes découlent de ce driver “Je n’ai pas le temps”. Elles vous empêchent d’aller à votre rythme en toute liberté.

 

Sous stress, vous avez le réflexe de vous empresser sans raison pour vous donner l’illusion de la vitesse et de l’action. Peut-être auriez-vous besoin d’une pause pour mieux appréhender la situation.

 

C’est le cas par exemple au travail : un stress sur un livrable peut vous pousser à vous jeter à corps perdu dans une méthode qui, mal réfléchie, peut se révéler moins efficace et/ou moins adaptée que celle que vous auriez choisie si vous aviez pris le temps. Certaines personnes qui ont ce driver peuvent même devenir de bons procrastinateurs ou encore aller trop vite pour avoir des résultats rapidement !

Les « Dépêche-toi » peuvent rééquilibrer en osant prendre le temps et en constatant que ça ne les empêche pas d’être performant ou de tenir leurs engagements et objectifs.

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4 clés pour garder le bon de ses drivers

Accepter ses drivers

Acceptez vos drivers car quoi qu’il arrive ! C’est impossible de les éradiquer. Par contre, vous pouvez garder uniquement le côté positif et la motivation qu’ils génèrent et vous débarrasser de la pression qu’ils vous collent !

Nommer la pression que vous infligent vos drivers

Reconnaissez votre drivers et le pouvoir de pression qu’ils ont sur vous. Un bon moyen tout simple pour reconnaître la pression de vos drivers est d’observer comment vous les utilisez !

Si vous rajoutez le mot « sinon » à la fin de votre phrase ? Méfiance ! Genre « je me dépêche sinon je n’aurai pas le temps de tout faire ». « Je vais donner un bon coup de collier sinon je serais déçu(e) de mes résultats ».

Remettre en question ses croyances

Qui a dit qu’il fallait être parfait, fort, sage, rapide après tout ?

Vous aime-t-on vraiment pour ça ? Quels sont les compliments que vous entendez sur vous ? J’ai quelques doutes sur le fait que vos amis ou vos conjoints vous aiment parce que vous êtes parfaits ou toujours à l’heure ! D’ailleurs, j’avais abordé ce thème dans le podcast #141 Je ne peux pas plaire à tout le monde.

Pourquoi laissez-vous parfois tant d’espace à ces croyances ? Que craignez-vous qu’il ne se produise si vous lâchez un peu prise ?

Stopper le mode pilote automatique

Pour stopper le mode pilote automatique, vous pouvez réapprendre à vous écouter. Oui oui j’ai bien dit « vous écouter » – sans culpabilité. Écouter vos émotions vous permet de vous reconnecter à vous-mêmes, de mieux vous comprendre. Je vous renvoie à notre épisode #103 Je prends le temps de l’introspection. Pour démarrer en douceur, appuyez-vous sur vos sensations corporelles. Le corps est toujours un allié formidable pour sonder comment nous nous sentons. Comment vous sentez-vous physiquement quand vous vous pressez ? Quand vous courrez le risque de vous tromper ? Quand vous décidez délibérément de ne rien faire ?

Avec ces outils en main, vous pourrez remettre ces drivers à leur juste place. Vous serez capables de répondre au pourquoi et au comment de certains de vos réflexes et de vos comportements. C’est l’étape qui vous permettra de reprendre le contrôle et votre autonomie dans la façon dont vous souhaitez mener votre vie dans toutes ces facettes.

Les injonctions en résumé

Les injonctions :

  1. Sont fondées sur des croyances que nous avons intériorisées.
  2. Mises à distance, permettent de reprendre de l’autonomie dans nos comportements.
  3. Libèrent notre potentiel quand elles sont nommées et maitrisées.

 

A vous de jouer chers auditeurs, la carte de 2 minutes de bonheur vous propose de traquer tous les « sinon » qui vous échappent ; tant pour vous que pour votre entourage. Les éradiquer va lever bien de la pression pour tous !

 

 

 

Titre H3

« L‘autonomie nous rend maître de notre destin » Hanluo Taihan

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