Qu’est-ce que ça m’énerve cette copine qui me lâche à la dernière minute alors que nous devions aller courir ensemble ! Elle est soi-disant fatiguée, ne peut-elle pas faire un effort pour une fois ?! Je me sens trahie ! Et mon mari finalement ne pourra pas m’accompagner alors qu’il m’avait promis que nous irions en famille préparer les paniers pour les sans-abris. J’avais organisé tout le week-end, les repas, les horaires et même une aprèm chez un copain pour le petit dernier pour créer de l’espace pour ça.

C‘est comme hier lorsque ma collègue m’a demandé d’intervenir en réunion pour partager mon opinion sur notre décision d’équipe alors que je lui avais confié mes réticences en privé à la machine à café. Pourquoi le manque de fiabilité m’affecte-t-il autant ? Comment accepter que les choses ne se passent pas toujours comme je l’avais anticipé ?

Brève définition de la blessure de trahison

Nous explorons aujourd’hui la 4ème blessure de l’âme : la trahison. Vous vous rappelez que le concept nous vient de la thérapeute canadienne Lise Bourbeau et est développé dans son essai Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même. Les blessures de l’âme sont des expériences douloureuses que nous aurions vécues pendant notre enfance et qui influencent nos réactions et notre personnalité d’adulte. C’est ce que Lise Bourbeau appelle les masques. Nous vous avons déjà parlé des blessures d’humiliation (épisode #196), de rejet (épisode #199) et de l’abandon (épisode #205). Place donc aujourd’hui à la trahison.

Je devine que vous vous sentez peut-être peu concerné. Tout le monde n’est pas Jésus trahi par Judas. La trahison c’est un mot très fort qui, dans notre imaginaire, semble réservé à des passions, à l’infidélité d’un partenaire ou bien des situations bien précises très dramatiques. Vous vous dites sûrement que vous n’en avez peu voire même jamais fait l’expérience. Aussi j’aimerais encore revenir à la définition.

Notre ami le Larousse définit la trahison comme « un manquement à une parole donnée, à un engagement, à un devoir de solidarité ». C’est le contraire de la constance et de la fidélité. La trahison est une atteinte à la confiance qui vous a été accordée ou que vous avez accordée. Qu’il s’agisse d’assurer une conduite des enfants à l’école ou de garder un grand secret.

Blessure de trahison et complexe d’Oedipe

Cette blessure s’éveille plus tard que les autres : plutôt entre l’âge de 2 et 4 ans. La plupart du temps, elle est vécue avec le parent de sexe opposé, en lien fort avec le complexe d’Œdipe.

Là encore, il y a eu beaucoup d’a priori sur ce concept qui est même passé dans le langage commun pour devenir une expression utilisée à tort et à travers. Je voudrais essayer de vous l’expliquer brièvement pour que vous compreniez bien son lien avec la blessure de trahison.

Le concept du complexe d’Œdipe nous vient de Freud. Il désigne ce passage de la petite enfance où l’enfant ressent et manifeste des désirs amoureux pour le parent de sexe opposé. Et parfois, il développe même des sentiments et des attitudes hostiles pour le parent de même sexe. Ce passage est concomitant avec le développement de l’énergie sexuelle de l’enfant. Rien de malsain ici car il s’agit pour l’enfant de comprendre qu’il porte par nature la capacité de créer.

Concrètement, la petite fille fait du charme à son papa et s’oppose à sa mère. Tandis que le petit garçon cherchera la tendresse de sa maman et perçoit son père comme un rival. Cette phase est indispensable au développement de l’enfant. Elle lui permet de développer son autonomie et de construire son identité sexuelle. L’étape est passée lorsque l’enfant intègre que ses deux parents ont été nécessaires pour le créer.

Cependant, il peut arriver que les choses ne se passent pas comme prévu au cours de cette période bien délicate et bouleversante pour les jeunes parents. Par exemple, le parent répondra à tous les caprices de l’enfant. Ou bien les parents se disputent sur la façon d’accompagner les colères de l’enfant. Tout ce que l’enfant pourrait percevoir comme un déséquilibre de la relation parentale à son profit peut l’empêcher de passer ce cap.

 

Facteurs qui contribuent à la blessure de trahison

Plusieurs situations peuvent générer une blessure de trahison

  • Lorsque le parent ne tient pas un de ses engagements, lorsqu’il n’est pas fidèle à sa parole. Ça peut être quelque chose d’aussi trivial que la promesse de faire un jeu ensemble ou d’aller au parc.
  • Ou lorsque l’enfant se sent délaissé au moment de l’arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur.
  • Lorsque son parent a des comportements imprévisibles et que l’enfant ne sait plus à quel signal se fier. Par exemple, l’enfant qui est victime de violence ou l’enfant dont l’humeur du parent est instable. Je vous rappelle notre épisode #153 Je suis sécure affectivement dans lequel nous avons développé ce thème.
  • Généralement, lorsque le comportement du parent ne correspond pas à l’image idéalisée que s’en était faite l’enfant.

 

Les Signes de la Blessure de Trahison

Chaque personne qui souffre d’une blessure de l’âme développe ce que Lise Bourbeau appelle un masque. Cela désigne l’ensemble des comportements et des attitudes que cet individu développe et déploie inconsciemment pour éviter de ressentir de la souffrance. On peut dire que c’est sa carapace. Ce qui est intéressant avec cette approche c’est de regarder ses propres réactions à la lumière de ces masques. Cela peut être révélateur d’une blessure cachée. Gardez en tête que ces blessures sont assez répandues et que tout le monde souffre plus ou moins intensément d’une ou plusieurs de celles-ci.

La personne qui souffre de la blessure de trahison porte le masque du contrôlant

Tout d’abord, comme son nom l’indique, le contrôlant est une personne qui a besoin de tout contrôler. Le fait de tout contrôler est une façon pour lui de baliser son environnement, de se prémunir contre la douleur de la trahison. C‘est pourquoi, en relation avec sa blessure, le contrôlant accueille très mal la lâcheté. Il trouve inacceptable de ne pas tenir ses engagements lui-même ou encore pire, de subir ce comportement de la part des autres. Il a beaucoup de difficulté à laisser aller, à lâcher prise car cela lui apparait comme une forme de trahison. Lorsqu’il laisse tomber quelque chose, même si cela n’engage que lui, il se sent immédiatement profondément coupable. C‘est par exemple la souffrance intime que peut ressentir cette femme qui n’a pas réussi à tenir sa bonne résolution de se mettre au sport.

Le contrôlant se mêle beaucoup des affaires des autres. Comme il est capable de beaucoup et est rapide, il a une tendance naturelle à en prendre beaucoup sur ses épaules. Il se croit souvent meilleur que les autres et pense que ces derniers ne s’en sortiront pas sans lui. Inconsciemment, c’est une façon de satisfaire son besoin de contrôle car s’il fait à leur place, alors il contrôle comment les choses seront faites. C’est aussi un moyen d’exposer ses capacités et sa force, de se rendre fiable et spécial aux yeux des autres.

Ceux qui portent la blessure de trahison ont une forte personnalité

Le contrôlant est une personne forte. Les contrôlants ont besoin de se montrer forts et courageux car c’est un signe pour eux de fiabilité. Ils vivent toute faiblesse, toute forme de manquement à des engagements comme une trahison. Le contrôlant a un ego fort et imposant. Il est satisfait lorsqu’il se sent perçu comme une personne qui se démarque par son courage et sa force. Comme il se considère comme très travailleur et responsable, il ne supporte pas la paresse des autres car c’est pour lui le signe que cette personne n’est pas fiable.

Les contrôlants sont souvent des personnalités assez affirmées qui donnent facilement leur opinion et prennent leur place dans un groupe. D’ailleurs, ils sont souvent imposants. Lise Bourbeau a observé, au cours de ses recherches, que les contrôlants n’apprécient pas que leurs conjoints prennent plus d’espace qu’eux. Ils attendent le plus souvent des autres qu’ils valident leur opinion et ils mettent tout en œuvre pour convaincre. Ils ont besoin de se sentir compris des autres car cela équivaut pour eux à un bon pour accord « S’il me comprend, c’est qu’il est d’accord avec moi ».

Le contrôlant considère sa réputation comme un actif précieux. Le moindre mot contre lui ou la moindre remise en question équivaut à une trahison. Il lui arrive souvent d’éluder certaines facettes de sa personnalité, certains souvenirs ou de transformer la réalité voire de mentir pour éviter de mal paraître. C’est aussi pour ça que les contrôlants fuient la confrontation. S’ils sentent qu’ils n’auront pas le contrôle de la discussion, qu’ils ne pourront pas paraitre sous leur meilleur jour alors ils foncent dans la direction opposée. Les contrôlants font en sorte que tout le monde sache tout ce qu’ils ont accompli et comment. C‘est leur moyen de renforcer la confiance que lui accorde leur entourage.

Comment la blessure de trahison s’exprime dans le quotidien

Les personnes contrôlantes sont rapides lorsqu’il s’agit de faire, d’exécuter des tâches. La rapidité les assure de leur force et leur permet de l’exposer aux autres. Ils sont impatients et supportent mal lorsque les autres sont plus lents à expliquer ou faire. D’ailleurs, ils perçoivent systématiquement les autres comme étant lents. Ils écoutent peu et coupent souvent la parole de leurs interlocuteurs. Il est difficile pour eux de laisser aller les autres car comme je vous le disais avant, ils perçoivent cela comme un lâcher prise ce qui est une forme de trahison. Par exemple, les contrôlants sont souvent des énervés du volant. Les conducteurs ne roulent jamais assez vite pour eux et ont souvent « reçu leur permis de conduire dans des pochettes surprise ». Ces situations où justement ils perdent le contrôle les mettent en colère, un autre trait de comportement du contrôlant.

Énervement et précipitation

Lorsqu’il est dérangé, que les choses ne suivent pas le fil qu’il avait anticipé, le contrôlant exprime de l’agacement et de l’agressivité. Parmi les 5 masques que nous explorons ensemble, le contrôlant est le plus soupe au lait, son humeur varie facilement et dans des extrêmes. Par exemple, c’est ce parent qui crie systématiquement sur son enfant qui ne fait jamais assez vite ses devoirs ou n’apprend jamais assez bien à son goût. Il impose souvent des réactions très vives et inattendues à son entourage, ce qui est difficile à vivre.

Dans ces situations, il y a une déconnexion intéressante entre les perceptions du contrôlant et celles de son entourage. Lui conçoit sa propre agressivité comme de l’assertivité. Le fait de ne pas se laisser marcher sur les pieds est une preuve supplémentaire de sa force. A l’inverse, son entourage le sent dominé par ses émotions, perdant le contrôle de lui-même. Par exemple, imaginez un conjoint qui rentre du travail guilleret et quelques minutes plus tard, se met dans une colère folle parce que quelqu’un a cassé un vase à la maison en son absence. Ce sont d’ailleurs ces réactions inattendues qui bousculent le plus le système d’attachement des enfants. Ne pas savoir sur quel pied danser avec son parent ne permet pas aux enfants de développer un système d’attachement sécure.

La blessure de trahison pousse à l’anticipation

Le contrôlant vit au futur. Il envisage tout le temps tout ce qui pourrait se passer de façon à ne pas être surpris et à maitriser toutes les situations possibles. Il accueille très mal l’imprévu, il n’aime pas les surprises car il ne sent pas capable de les gérer, de garder le contrôle dessus. Par exemple, un de mes collègues ne supporte pas que les réunions soient décalées, même lorsque cela nous donne plus de temps pour les préparer. En creusant avec lui, je comprends qu’il organise et optimise rigoureusement sa tête et son temps pour en faire un maximum. Lorsque quelque chose se rajoute, tout son équilibre est bouleversé. Lorsque quelque chose disparait de sa to do, il cherche frénétiquement à occuper le temps gagné, ce qui lui demande aussi un effort de réorganisation.

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Le rapport du contrôlant au leadership

  • Comme vous pouvez vous y attendre avec tout ce que je vous ai déjà dit, les contrôlants ont du mal à déléguer. Ils auront tendance à confier aux autres uniquement les tâches les plus faciles ou celles pour lesquelles ils ne pourraient recevoir de reproches. Et même lorsqu’ils y arrivent, il est très difficile pour eux de ne pas vérifier constamment si les autres font bien le travail comme il faut.
  • Les contrôlants ont aussi de la difficulté à faire des choix. Faire un choix revient à considérer des possibles résultats d’une décision. C’est un exercice de perte de contrôle qu’ils redoutent.
  • Le contrôlant aime diriger les autres, cependant cela met son besoin de contrôle à rude épreuve. Il a tendance à confondre contrôler et diriger. Ce sont généralement des profils de managers qui gèrent leurs équipes sous l’emprise de la peur et en utilisant le levier de la vérification là où il est attendu d’eux d’éclairer les directions à prendre et d’accepter que les choses ne soient pas faites à sa façon.

 

Les peurs engendrées par la blessure de trahison

Selon Lise Bourbeau, les personnes qui souffrent de la même blessure de l’âme partagent les mêmes peurs. Dans le cas du contrôlant, il est angoissé par l’engagement. Étonnant, non ? Pas tant que ça car il redoute plus que tout le désengagement. Un engagement est binaire : soit vous le tenez, soit vous ne le tenez pas.

Aussi, pour le contrôlant, multiplier les engagements c’est multiplier les risques d’échouer à les tenir et donc de trahir. Par ailleurs, il se sent piégé dans ses engagements, ce qui est inconfortable. Il a donc tendance à refuser de s’engager par peur de se désengager plus tard. Le contrôlant a aussi peur de la dissociation qu’il perçoit comme un déchirement intime. Par exemple, s’il traverse des difficultés en couple, le contrôlant enfouira sa tête dans le sable autant qu’il le peut pour maintenir son engagement dans la relation, en dépit de sa souffrance ou de celle de son conjoint.

Mieux communiquer

Dans sa relation aux autres : le contrôlant a du mal à communiquer. Il lui est difficile d’exprimer clairement ses besoins, de formuler des demandes ou de se confier car il est angoissé. Il a peur de ne pas réussir à convaincre l’autre, de devoir mentir ou qu’on lui mente, de se montrer sous son vrai jour avec ses vulnérabilités, d’être séduit et de se sentir obligé de s’engager. Tout cela l’empêche de communiquer clairement et simplement avec les autres.

Comment guérir de la blessure de trahison ?

  • Je le répète, le premier pas est de prendre conscience de sa blessure. J’espère que cet épisode vous y aidera.
  • Nous vivons dans une société du vite. Je vous invite à relever progressivement votre pied de l’accélérateur en redécouvrant les vertus de la lenteur et de la patience avec nos épisodes #2 j’étire le temps et #48 Je cultive la patience
  • Une des clefs du bonheur que nous mettons souvent en lumière chez Bulle de Bonheur c’est le moment présent. Il vous protège du stress et de l’angoisse et vous aide à cultiver l’émerveillement et la gratitude. Il vous connecte aussi aux autres. Je vous propose un petit détour par nos épisodes #20 J’adopte la gratitude, #25 je découvre le pouvoir du moment présent et #89 je m’émerveille

Savoir s’accepter vulnérable

Soyez doux avec vous-même

Je vous recommande aussi d’être plus doux envers vous-mêmes et envers les autres. Être soi-même, vulnérable, avoir des faiblesses nous permet d’être authentique et d’entretenir des relations profondes et durables qui nous font du bien. Vous pouvez réécouter nos bulles de bonheur #137 je cultive la bienveillance, #141 je ne peux pas plaire à tout le monde et #49 je montre ma vulnérabilité. Faites de votre vulnérabilité une force. Oser parler de ses faiblesses et les exprimer à autrui est surtout l’apanage d’une grande force. C’est vrai, il est bien plus difficile de montrer ses fragilités que de les cacher. Sauf qu’en les montrant, vous ressentirez un immense soulagement dans votre vie, ainsi qu’une profonde paix intérieure. Rappelez-vous, nous ne sommes pas forts et nous ne sommes pas fragiles. Nous sommes les deux en même temps.

Acceptez l’échec

Accepter l’échec pour éviter de se sentir trompé. Rappelez-vous un échec est avant tout une expérience. Un enfant est tombé 1200 fois avant de savoir marcher !

Osez déléguer

Si la personne à qui vous déléguez réussit aussi bien que vous, elle ne va pas prendre votre place, les autres ne lui donneront pas plus de confiance qu’à vous. Au contraire, cette personne devient votre alliée et vous permettra d’aller plus loin car vous aurez du temps pour libérer tout votre potentiel.

Prenez du recul sur vos engagements

Tenir ses engagements est tout à votre honneur, c’est une belle qualité. Cependant, lorsqu’ils prennent le pas sur votre bien-être ou sur la qualité de votre relation avec vos proches, il est bon de faire un petit pas de côté pour les remettre en question.

Apprenez à lâcher prise

Pratiquer les vertus du lâcher prise. Déjà, apprenez progressivement à le faire en écoutant notre épisode #129 J’arrive à lâcher prise. Faites entrer plus de joie dans votre vie et entraînez-vous à tolérer l’incertitude. Les techniques de relaxation comme le yoga, la méditation de pleine conscience, la sophrologie, peuvent vous y aider ! À vous de trouver la méthode qui vous convient le mieux.

Cette blessure de trahison peut être difficile à cicatriser. Elle reste quoi qu’il arrive un grand bagage émotionnel. Effectivement, vous ne pouvez pas modifier le passé et que vous souffrance est à écouter et n’est pas à minimiser. En revanche, elle ne doit pas devenir une excuse pour rester dans cet état car si vous restez victime de votre vie, vous ne changerez pas. En revanche, vous détenez un pouvoir total, c’est sur vous. Et vous détenez le pouvoir de vous rendre heureux !

 

En résumé, comment vaincre de la blessure de trahison

  1. Osez être moins contrôlant et progressivement lâchez prise
  2. Soyez doux et bienveillant envers vous-mêmes et les autres
  3. Profitez de l’instant présent

A vous de jouer chers auditeurs, cette semaine, la carte de 2 minutes de bonheur vous invite à ralentir en vous reconnectant à votre corps. Prenez le temps de mieux ressentir les multiples petits gestes du quotidien que vous accomplissez souvent comme un robot. Par exemple, ne claquez pas ou ne tirez pas vivement une porte pour la fermer. Plutôt, agrippez la poignée, sentez la dans votre main, sa forme, sa température et accompagnez la porte jusqu’à sa fermeture. Baisse de tension assurée !

La petite mousse de 2 Minutes de Bonheur

« Le jour où tu arrêtes de courir est le jour où tu gagnes la course »

 

Bob Marley

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