L’amour de soi ! Des mots que j’ai du mal à entendre ! Je me sens tellement nulle. Comment s’aimer, s’apprécier quand tout part à vollo ? Depuis un certain temps, les enfants ont l’air bien décidés à me faire tourner en bourrique, je suis obligée de les rappeler à l’ordre en permanence. Je n’ai jamais le temps ou l’énergie de rien et quand j’appelle ma mère, je me rends bien compte que je suis pénible, que je râle en continu… Je vois bien que je suis dure à vivre. Mes amies ne sont pas au rendez-vous et mon conjoint ne m’écoute que d’une oreille distraite. Je rentre dans ma coquille et me jette dans mes multiples engagements pour éviter de trop penser.

Et là ça me chicotte. Je m’énerve encore plus de continuer à tout accepter, à grignoter sur mon peu de temps libre… Comment arrêter de me négliger et retrouver le chemin de la paix et de l’amour de soi ?

Les 4 étapes qui nous éloignent de l’amour de soi

Revenons aux travaux de Lyse Bourbeau, et ces 5 blessures dont nous avons parlé. Qu’ont-elles en commun ? Celles de nous parler de l’amour de soi. Rappelez-vous, nous développons ces masques de protection parce que nous nous empêchons d’être nous-mêmes, parce que nous ne nous aimons pas assez.

Revenons à la genèse des blessures. Lise Bourbeau observe que nous passons par 4 étapes lorsque nous développons une blessure :

  1. D’abord, nous sommes nous-mêmes.
  2. Puis, nous ressentons de la souffrance lorsque nous constatons la désapprobation des adultes. Nous voyons bien que nous ne pouvons pas vraiment être nous-mêmes, que nos comportements apparaissent comme inappropriés. Ici, entendons-nous bien : les adultes, nos parents ne sont pas à blâmer. C’est la façon dont nous vivons cette désapprobation qui est à la source de notre blessure.
  3. Ensuite, généralement, nous nous révoltons. La douleur est forte et génère des crises. Rappelez-vous, c’est la période de l’enfance, nous ne sommes pas encore bien équipés pour gérer nos émotions. La crise est le seul moyen que nous avons à disposition pour faire passer notre message.
  4. Pour finir, nous nous résignons… Et c’est à ce moment que nous développons le masque. Grâce à cette carapace, nous nous efforçons d’éviter de décevoir les autres et de ressentir de nouveau la douleur de ne pas avoir été accepté lorsque nous étions nous-mêmes.

Ces blessures qui nous empêchent de pratiquer l’amour de soi

Je voudrais récapituler brièvement les 5 blessures de l’âme observées et théorisées par Lise Bourbeau.

Le rejet

Le rejet est une blessure de la petite enfance qui affecte la personne dans sa dignité. Elle ne se sent pas le droit d’exister comme elle est. Le masque associé est le fuyant. Il est plutôt effacé, discret et se croit souvent nul et sans importance.

Il manque de confiance en lui. Sa plus grande peur est la panique dans des situations dans lesquelles il serait amené à recevoir de l’attention.

Derrière le fuyant (qui souffre de la blessure de rejet), se cache une personne endurante, débrouillarde, efficace, autonome affectivement, soucieuse des détails et qui sait faire face aux difficultés et aux urgences. #199

L’abandon

C’est une blessure qui s’éveille un peu plus tard, entre 1 et 3 ans et découle du sentiment de manque de nourriture affective. Le masque associé est le dépendant.

Il cherche dans l’aide et le soutien des autres la preuve qu’il est aimé et se met inconsciemment en difficulté pour recevoir de l’attention de son entourage. Plus sujet à la tristesse, sa plus grande peur est la solitude.

Derrière le dépendant (qui souffre de la blessure d’abandon), se cache une personne déterminée, persévérante, gaie, qui sait capter l’attention, empathique, attentionnée et qui possède souvent des talents artistiques. #205

L’humiliation

Elle est une blessure qui s’éveille aussi au début de l’enfance, entre 1 et 3 ans lorsque l’enfant se sent humilié, entravé dans sa liberté par le contrôle qu’exerce son parent. Il ressent de la honte et se sent atteint dans sa dignité de personne. Le masque associé est le masochiste. Il est souvent lent, a honte de lui-même et pallie ses peurs de ne pas être aimé par un excès de contrôle.

Il ne respecte pas ses besoins et se jette à corps perdu dans le service aux autres. Sa plus grande peur est la liberté qui le révélerait aux autres avec ses travers et ses excès.

Derrière le masochiste (qui souffre d’une blessure d’humiliation), se dissimule une personne audacieuse, organisée, sensible, conciliatrice, altruiste, qui sait reconnaitre les forces des autres et manifester de la fierté. #196

La trahison

Elle survient plutôt entre les 2 et 4 ans d’un enfant qui se sent trahi par son parent qui ne correspond pas à l’image idéalisée qu’il s’en était fait. Le masque associé est le contrôlant. Comme son nom l’indique, il a besoin de tout contrôler et de tout anticiper pour s’assurer que tout est bien à sa juste place. Il est plutôt fort, responsable, rapide et très exigeant envers lui-même et les autres.

Il est sujet à la colère et l’impatience qu’il essaie pourtant de cacher tant sa réputation lui tient à cœur. Sa plus grande peur est la dissociation, la séparation ou le reniement. Derrière le contrôlant (qui souffre de la blessure de trahison), se cachent souvent les traits du leader. 

Rassurant, sociable, qui sait parler en public, qui sait élever les autres en mettant à profit leurs talents, rapide. Et qui sait prendre des décisions, capable de grandes performances et qui sait déléguer. #209

L’injustice

Elle est la blessure qui se manifeste le plus tard – entre 4 et 6 ans. C’est la période du fameux « c’est pas juste », lorsque l’enfant se sent bloqué dans son individualité. Il se coupe de ses ressentis et développe le masque du rigide. Il voit le monde et la vie selon la dichotomie Bien/Mal et veut être parfait sur tous les tableaux sans se demander si cela correspond à ses besoins ou ses aspirations.

On peut aussi dire qu’il est ordonné, indécis, souvent envieux des autres et cache ses émotions pour s’épargner. Sa plus grande peur est la froideur qui résonne chez lui comme le fait d’être sans cœur, ce qui est le comble de l’injustice.

Enfin, derrière le rigide (qui souffre de la blessure d’injustice), se dissimule une personne sensible, créative, endurante, soucieuse des détails, ordonnée, dynamique, pédagogue et qui sait réagir dans des situations difficiles #212

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Conseils pratiques pour cultiver l’amour de soi

Pour guérir, vous pouvez emprunter ce chemin en sens inverse. C’est ce qui vous permettra de redevenir vous-mêmes et de réapprendre à vous aimer. Dans ce processus, comme je vous l’ai répété dans tous les épisodes,

Prendre conscience de sa blessure pour être bienveillant envers soi-même

La première étape commence par la prise de conscience de votre blessure. Réécoutez nos bulles de bonheur précédentes sur le sujet, soyez attentifs à vos comportements et aussi aux signaux que renvoie votre corps. Vous vous offrez un super pouvoir : en repérant votre blessure, vous savez enfin où commencer le travail.

Pensez à un patient qui se rend chez le médecin pour soigner ses maux de tête quand c’est son dos qui a des soucis. Guérir suppose d’accepter cette blessure, c’est-à-dire reconnaitre qu’elle existe, qu’elle est là sans pour autant être d’accord ou être à l’aise avec ça.

Ce n’est pas parce que vous avez mal ou que vous ressentez de la rancœur que vous êtes une mauvaise personne. Donc ici, même si c’est contre-intuitif, je vous recommande vivement d’appuyer où ça fait mal…C’est le tremplin pour devenir plus conscient de vous-même et pour vous aider à aller mieux.

Travailler son estime de soi sans accuser les autres de ses maux 

Au cours de votre deuxième étape, vous serez révolté. C’est souvent ici que nous accusons les autres de tous nos maux. Il nous est difficile d’accepter notre responsabilité, d’accepter que le mécanisme que nous avons construit est notre œuvre et non le produit de la faute des autres. Je pense à une femme que j’accompagne qui se sent encore bloquée à ce stade. Elle en veut toujours à ses parents de l’avoir si peu soutenue et complimentée petite et les tient responsables de beaucoup de ses difficultés professionnelles actuelles.

Cette femme compense son manque de confiance en elle qu’elle pense alourdi par ses émotions négatives d’enfant puis d’adolescente par un excès de zèle au travail et un manque d’assertivité. Elle tient ses parents responsables de son incapacité à dire non et à s’assumer.

C’est un processus normal.

Il est rarement facile d’accepter ses propres limites et ses faiblesses. Cela prendra le temps nécessaire chez vous aussi, dépendamment aussi de l’intensité de votre blessure.

Pratiquer l’auto-compassion au quotidien

La troisième étape est celle où nous nous donnons le droit d’avoir souffert et d’en avoir voulu à nos parents. A cette étape, il peut arriver que vous ayez du mal à accepter votre propre souffrance. C’est là que peut revenir cette petite voix qui vous dit « même pas mal et surtout soit fort ». Faites la taire, c’est l’orgueil qui parle et à ce moment, vous n’avez pas besoin de lui. Au contraire, vous avez besoin d’être votre meilleure amie, d’être vraie avec vous-même et de faire preuve d’auto-compassion. Rappelez-vous de notre épisode #39 Je pratique l’auto-compassion.

L’auto-compassion tel qu’exposée notamment par le psychiatre Christophe André, c’est le choix délibéré de s’aimer tel que nous sommes. Avec nos hauts, nos bas, nos difficultés, nos échecs, nos joies et nos souffrances.

C’est aussi savoir se pardonner : de ne pas avoir eu la bonne réaction, de s’être trompé, d’avoir fait de la peine ou du mal aux autres. Ou encore savoir se dire « J’ai été nulle, je me pardonne, je ferai mieux demain » au lieu de ruminer (épisode #83 J’arrête de ruminer). C’est un exercice difficile.

D’ailleurs, les études confirment qu’il est plus facile d’avoir de la compassion pour les autres que pour soi-même. Nous portons tous un biais fort d’autocritique, induit ou non. Nous pensons même souvent que c’est la source de notre dépassement et pouvons même mépriser un peu ceux qui, au contraire, acceptent leurs limites et qui ne se « poussent pas assez ». Pourtant, être votre meilleur ami est une grande force qui vous rendra plus autonome et résilient, qui vous reliera aux autres et nourrira votre bien-être durable.

Pardonner augmente l’amour de soi

Sur le chemin de la guérison, vous pourrez aussi redécouvrir la force du pardon. Pardonner n’est pas facile, c’est quelque chose qui prend souvent du temps et ce temps est nécessaire car il est fécond.

  • Le pardon suppose une attitude d’ouverture à sa blessure. Pardonner passe par le fait d’avoir bien regardé de près où nous avons été touchés plutôt que d’arracher l’écharde rapidement pour l’oublier.
  • Pardonner est un cheminement libre et résolument volontaire. Il ne peut être imposé par une obligation morale, il existe s’il vient vraiment de nous.
  • Le pardon est sincère. Sans jugement ou évaluation, tout part d’une description neutre des faits. La sincérité implique aussi de ne pas chercher à dégager sa responsabilité et de ne pas se justifier. Il exige que nous nous mettions dans une posture d’empathie par rapport aux autres, où nous acceptons que les ressentis de l’autre puissent être très différents des nôtres. Rappelez-vous l’enseignement de Lise Bourbeau : ce ne sont pas les circonstances qui ont généré la blessure de l’âme, c’est la façon dont elles nous ont atteints. Ce sont nos ressentis qui comptent.
  • Enfin, pardonner ou demander pardon implique aussi de prendre des actions concrètes pour changer les choses et parfois explorer de nouvelles voies dans la relation. Je vous recommande d’écouter notre épisode #15 je pardonne pour guérir de vos blessures de l’âme.

Comment mettre en place des rituels d’amour de soi

La dernière étape et pas des moindres est celle où vous redevenez vous-même. Vous cessez de croire que vous avez besoin des masques pour vous protéger. Vous acceptez que votre vie soit comme celle des autres : faite d’expériences plus ou moins agréables et toutes pleines d’enseignement pour vous-même.

Pratiquer l’amour de soi c’est vous donner le droit d’être tel(le) que vous êtes et de vous aimer comme ça, même si vous êtes imparfait(e), que vous avez des défauts, que vous faites des erreurs ou que vous blessez les autres.

S’aimer ne peut se faire sans acceptation de soi-même, en accueillant ses hontes et en admettant une bonne fois pour toutes que vous être aussi imparfait que les autres. Rappelez-vous des formidables enseignements de Brené Brown dans notre épisode #141 Je ne peux pas plaire à tout le monde :

  • La dignité et l’amour de soi passent par la conscience de sa propre valeur, sans attendre la validation des autres et sans chercher à se changer pour plaire. Pour être acceptés, pour développer notre sentiment d’appartenance au groupe – un de nos besoins humains fondamentaux identifiés dans la pyramide de Maslow – nous avons avant tout besoin de nous aimer nous-mêmes et même lorsque nous nous sentons nuls.
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Les bienfaits de l’amour de soi

Les bienfaits de la guérison sont multiples, cependant j’aimerais revenir sur certains :

  • Tout d’abord, guérir de ses blessures permet de ressentir une grande paix intérieure. Nous nous sentons même physiquement allégés d’un poids. Le chemin de l’amour de soi vous permet aussi de développer plus de patience, de tolérance, de douceur envers vous-même.
  • Pardonner est un acte puissamment libérateur. Il chasse les émotions négatives, la colère, la rancune et la souffrance. Le pardon creuse un sillon dans ce qui nous bloquait et ce sillon est créateur. L’énergie dépensée dans la rumination et la rancœur est maintenant à disposition de notre bien-être.
  • Puis, vous améliorerez votre autonomie affective, c’est-à-dire votre capacité à être aux commandes de votre bien-être. À être responsable de la satisfaction de vos besoins sans attendre que cela vienne des autres. Gagner en autonomie affective c’est avant tout s’apprendre à s’aimer soi-même et à prendre soin de soi. Comprendre ses besoins et s’appuyer sur soi-même pour les satisfaire.

Vous verrez que c’est beaucoup plus facile que de laisser la télécommande de notre bonheur à notre conjoint, nos enfants, nos parents ou nos amis. Cela nous aide aussi à nous redécouvrir comme une personne aimable, digne de recevoir de l’attention et libre de ses choix. Nous vous en avons parlé en plus de détails dans notre bulle de bonheur #14 Je sors de la dépendance affective.

  • Autre bienfait : guérir de ses blessures permet de renforcer nos relations.

Enfin, rappelez-vous qu’à chaque masque sont associées des grandes forces. Regardez-les aussi et appuyez-vous dessus pour commencer et continuer de vous aimer.

En résumé, comment retrouver le chemin de l’amour de soi

Pour retrouver le chemin de l’amour de soi

  1. Acceptez votre souffrance
  2. Accueillez les imperfections et les forces liées à votre blessure
  3. Pratiquez l’auto-compassion pour vous pardonner ou pardonner à votre entourage.

A vous de jouer chers auditeurs, cette semaine, la carte de 2 minutes de bonheur vous propose de vous faire 3 compliments. Rappelez-vous que vous êtes quelqu’un d’unique, d’extraordinaire, digne d’amour !

La Petite Mousse de 2 minutes de Bonheur

« L’amour véritable est l’expérience d’être soi-même »

 

Lise Bourbeau

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