Pour retrouver l’enfant… « Quel enfant ai-je été ? » « Quel adulte suis-je ? ». Car oui, que j’ai 20, 30 ou 40 ans je vis avec l’injonction que je dois être adulte.  Ai-je une posture d’adulte avec mes parents ? Avec mes amis ? Avec mes enfants ? Dans ma prise de risque ? Au bureau ? Et l’enfant qui sommeille en moi, dois-je lui dire adieu ou bien je lui ouvre grand la porte ?

 

Les définitions du dictionnaire : l’enfant

Faisons un petit exercice. Que vous évoque le mot petit enfant ? L’innocence ? Les enfants de vos copains, sympas (sauf quand il faut les garder) ? L’émerveillement devant une bougie, une part de gâteau ou simplement un sourire ? Les caprices et l’incapacité à se raisonner ? La dépendance affective ? La joie de partager un bon moment comme une balade, un jeu (2 minutes) ou une discussion ? Des parties de cache-cache interminables avec des cousins ?

 

Une voie intérieure profonde

Le Petit Robert décrit l’enfant comme, je cite : « l’être humain à l’âge de l’enfance ». Ou bien « l’humain en termes de filiation (nous souhaitons avoir deux enfants) ». La troisième définition de l’enfant du dictionnaire évoque plutôt un trait de caractère immature. « Personne qui a conservé dans l’âge adulte des sentiments, des traits propres à l’enfance. L’enfant terrible (d’un groupe), un membre qui aime manifester son indépendance d’esprit. Ou encore l’Enfant gâté, personne qui a l’habitude de voir satisfaire tous ses caprices. »

Voyez, parler des traits de l’enfance pour un adulte est plutôt associé à un manque de maturité.  Malgré cela, et si le petit enfant en nous est cette voie intérieure profonde qui nous habite, fraîche et pure.

 

Pourquoi je verrouille l’enfant en moi ?

Retrouver l’enfant en moi c’est quelque part me mettre à l’écoute de mes désirs et de mes rêves d’enfant. Pourtant, bien souvent, je verrouille cette petite voix.  Il peut y avoir plusieurs raisons à cette entrave :

Je n’ai pas eu la place

Je peux ne pas avoir eu la place de m’exprimer ou exprimer mes émotions quand j’étais petit. Et 30 ans plus tard je ne sais pas bien faire. Je mange mes émotions #62.

Je n’ai pas eu les clés

J’ai pu avoir le droit mais ne pas avoir de clefs pour le faire. Résultat, aujourd’hui, quand j’exprime un peu de colère, de tristesse ou de frustration, c’est maladroit. Il est probable que mon entourage réagisse de manière agacée et donc je préfère ne plus rien exprimer du tout.

Je confonds exprimer mes besoins et me plaindre

Je peux aussi confondre deux idées importantes. Celle d’exprimer mes besoins, et celle de me plaindre. Et alors j’imagine que l’enfant est forcément grognon ou capricieux. Pourtant j’ai pu constater combien les caprices ou les crises de larmes cessent immédiatement quand je commence par écouter mon enfant et reformuler ses besoins. Ou alors l’enfant peut être irraisonné et insensé. Pareil si je prends le temps d’écouter mon enfant. Je me rends compte qu’il a sa propre logique et qu’elle est pleine de sens

H4 – Ça remonte des souvenirs désagréables

Pour certains, l’enfance est ce paradis perdu à tout jamais. Pour d’autres, l’enfance évoque des souvenirs peu agréables ou douloureux. Réminiscences de grandes frayeurs, de gros chagrins que l’enfant était encore trop jeune pour bien digérer. Et une fois adultes, ces personnes peuvent occulter tout un pan de leur enfance. L’enfouir dans leur inconscient ou positionner à la place des souvenirs positifs parfois artificiels. Certains adultes qui semblent bien fonctionner par ailleurs peuvent parfois avoir un monstre de désirs inassouvis ou de peurs tapies tout au fond d’eux. Gare à ce monstre qui peut surgit parfois sans prévenir !

 

 

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Je change de regard – Alors comment faire pour retrouver cet enfant en moi ?

 

Établir un dialogue avec ce petit enfant que nous étions

Plutôt que de « jouer à l’enfant » allons le rejoindre ! Par exemple, je me mets en colère à chaque fois que quelqu’un souligne une de mes erreurs. Parce que petit enfant, mon père ne cessait de souligner ce que je faisais de mal au lieu d’encourager mes progrès. Et maintenant, j’ai du mal à supporter la moindre remarque. Retrouver l’enfant en moi, c’est apprendre à détecter ce processus à chaque fois. Et pouvoir me dire « je me sentais écrasée à chaque fois lorsque j’étais petite. Aujourd’hui c’est différent, relax, cette critique peut être constructive. »

Valider les émotions

Encore une fois, je vois bien avec mes enfants combien commencer par les rejoindre et reformuler ce qu’ils vivent avant de leur parler de conséquences est important. En faisant cela je valide leurs émotions podcast #5 je nomme mes émotions. Et ensuite nous pouvons passer à autre chose comme travailler à les rendre responsables de leurs actes podcast je suis acteur de ma vie #55 , apprendre à demander pardon podcast #15, ou leur proposer une autre manière de faire).

 

Être mature, c’est laisser jaillir nos désirs d’enfants de manière contrôlée.

 

A l’inverse, laisser jaillir nos désirs d’enfants sans filtres peut voiler notre raison. Nous pouvons alors nous lancer à corps perdu dans un projet sans réfléchir aux conséquences.

L’idée est d’accueillir d’une manière adulte nos projets et rêves d’enfants. Imaginez ce que vous répondriez avec la plus grande bienveillance à ce que vous dirait un de vos enfants, neveu etc. s’il déclarait vouloir devenir pilote de chasse ? « Non, c’est trop dangereux, jamais ! »? Ou bien « fonce, c’est hyper facile ! » ? Ou bien « C’est un très beau métier exigeant. Pour y arriver, mets-y beaucoup d’huile de coude et de motivation ! Et tu voleras ! » Soyons cet adulte qui accueille et réagit de manière bienveillante et rationnelle à tous ces rêves d’enfants.  Et soyons aussi un peu fou ! Quand j’ai tellement envie de faire de la gondole à Venise, je peux envisager un voyage plutôt que de me dire que ce n’est pas raisonnable.

 

Notre état d’enfant est d’une richesse incomparable

En fait, notre état d’enfant représente ce que nous sommes à l’état brut, dépouillé de tous les costumes que nous avons pu endosser dans la joie ou bien dans l’amertume.

C’est le moment de décoller les étiquettes, je vous renvoie à notre podcast #36. À bien considérer les choses, le petit enfant en moi, c’est celui qui fait naturellement confiance, qui a besoin des autres pour grandir. Et puis, c’est surtout celui qui a besoin d’amour pour vivre. En fin de compte, c’est de la pure vulnérabilité !

Pour Brené Brown, chercheuse en sciences sociales, nos faiblesses, notre vulnérabilité CF podcast 49 sont notre première force dans nos relations humaines. En réalité, notre vulnérabilité, c’est avoir le courage de montrer ce qu’il y a dans notre cœur. C’est oser être imparfait ! (On retombe sur le podcast 92 Je suis imparfaite). Et cette audace est celle qui nous pousse à nous aimer comme nous sommes, et donc à aimer les autres avec leurs faiblesses.

En conclusion, n’est-ce pas la qualité d’un petit enfant, de se montrer dépendant aux autres ? D’oser demander de l’aide ?  # 69 je pratique l’art de demander, dire son incompétence, être authentique ? Pour plus d’authenticité, filez écouter le podcast numéro 78 Je suis vraie.

 

Retrouver l’enfant en moi, c’est laisser s’exprimer de la spontanéité, de la joie simple

Avoir le goût des choses simples. Cultiver notre capacité d’émerveillement. Accueillir la gratitude. Nous en avons beaucoup parlé dans nos épisodes numéro 9 (« Je cultive la joie ») ou encore 89 « Je m’émerveille ») ou la gratitude #20. Sans oublier le jeu ! Je retrouve l’enfant en moi pour savourer le plaisir du jeu retrouvez en tous les bienfaits dans notre podcast # 72 je joue ! Combien de fois par mois pensez-vous à jouer ?  Nos jeux2minutes ensemble montrent qu’il n’y a pas d’âge pour passer un bon moment avec ceux que l’on aime ! (cadeau 😉)

Retrouver le petit enfant en moi, c’est aussi me connecter à ma curiosité

Me connecter avec cette envie de connaitre le monde

Dans son livre « L’Enfant », Maria Montessori parle très bien de cet esprit « absorbant » de l’enfant. Et c’est d’ailleurs la base de son approche pédagogique. Ce médecin italien qui a travaillé des années au contact des familles pauvres explique combien l’enfant est traversé par un élan vital et une soif d’explorer le monde.

Selon elle, il est capital d’identifier ce que l’on appelle « les périodes sensibles » d’un enfant. La période sensible à l’ordre, au langage, à la socialisation, au mouvement, au raffinement sensoriel. Ou encore la période sensible aux petits objets. Chaque enfant a son propre rythme interne. Et l’accompagner pour qu’il explore à fond un de ces champs lui permet d’en acquérir les compétences plus vite et de passer à la suivante facilement.  En France, la professeure des écoles et conférencière Celine Alvarez en parle beaucoup dans son ouvrage « Les Lois naturelles de l’enfant ».

 

Le point de vue de Maria Montessori

Je voudrais attirer votre attention sur un point amusant.

En réalité, Maria Montessori précise bien que l’état d’enfant et son énergie vitale sont bien différents du désordre. Au contraire, l’enfant, même tout petit, même s’il a tendance naturellement à s’éparpiller, a besoin d’ordre, d’une routine. Et de comprendre que chaque chose a une place. C’est même l’une des périodes sensibles de l’enfant.

Or, rejoindre l’enfant en moi, c’est différent de n’en faire qu’à ma tête. C’est plutôt rejoindre la soif d’apprendre qui m’a longtemps habitée et qui reste tapie au fond de moi.

Pour beaucoup, recommencer à apprendre donne des ailes ! Par exemple, je pense à une jeune femme que j’accompagnais. Il semblerait que reprendre des études de dessins en lien avec ce qui l’animait depuis longtemps l’a vraiment réveillée ! À 30 ans, elle s’est reconnectée avec sa joie de vivre, sa capacité à s’émerveiller et sa bonne humeur. Non seulement toute sa famille en bénéficie mais la grande gagnante, c’est elle !

C’est qui l’enfant intérieur ?

En particulier, regardons les travaux d’Éric Berne, et son approche de l’Analyse transactionnelle. Selon sa théorie, notre monde intérieur est habité par trois états du moi, que nous utilisons plus ou moins bien. Les connaissez-vous ?

Tout d’abord il y a le Parent, qui établit les règles. Puis l’Adulte, qui pense, décide et résout les problèmes. En dernier, l’Enfant, qui ressent et réagit. Attention, il n’y a pas de « bons » ou de « mauvais » états du Moi. En fait, tous ont une fonction différente essentielle et complémentaire.

L’état de parent

Pour toutes ces raisons, nous avons tous chacun en nous un peu de Parent normatif (celui qui dit vivement à un enfant voulant traverser la route alors qu’une voiture arrive, « Recule-toi ! »). Ou encore de Parent Nourricier (lorsque nous disons à un collègue qui vient de se voir confier une nouvelle mission délicate : « Tu vas y arriver, le patron a raison, tu es notre meilleure ressource pour ce projet ! Je vais t’aider » sur un ton chaleureux).

L’état Adulte

Enfin, nous avons en nous, aussi, tout simplement l’état Adulte (celui qui s’interroge de manière neutre raisonnée objective par exemple quel est l’impact de l’achat d’une nouvelle voiture).

L’état d’Enfant

Parfois, c’est notre état d’Enfant Rebelle qui surgit. Par exemple lorsque quelqu’un me parle avec un ton que je n’accepte pas. Alors je lui dis avec vigueur : « Tu me parles sur un autre ton s’il te plaît ! ».

Ou encore un peu d’Enfant Soumis. Par exemple quand une amie me demande un coup de main et que comme d’habitude je dis oui alors que ça ne m’arrange pas du tout.

Enfin celui d’Enfant Libre. Par exemple, en pleine réunion de travail, un collègue propose une pause parce qu’il a soif et que sa phrase fait écho en moi. Je rêve de me détendre un peu : alors je propose sur un ton cordial et dynamique. « Allez hop, pause-café ! »

Tout cela pour dire que j’ai une part d’enfant en moi depuis toujours et pour toujours, et il est bon de savoir reconnaître laquelle émerge, pour se demander si elle est appropriée à la situation.

 

Les bienfaits de retrouver son enfant

 

Retrouver l’enfant pour libérer l’adulte

Retrouver l’enfant en moi me permet de le consoler et lever des freins qui m’empêchent d’avancer adulte. Aujourd’hui de nombreux psychologues travaillent sur l’enfant que nous avons été dès notre conception. Dès notre vie intra-utérine. Prenons le temps d’apaiser, si c’est nécessaire, ce petit enfant qui sommeille en nous. J’aime bien cette image de l’adulte en pleine conversation avec son enfant intérieur, dans laquelle l’adulte écoute l’enfant. Il le remet à sa juste place d’enfant, console, guérit, partage les joies, replace les éléments dans leur contexte et conclut en disant « Maintenant laisse-moi la place ! ».

 

Retrouver son enfant, peut avoir un pouvoir thérapeutique

En prenant soin de mes enfants ou de ceux des autres comme l’on a pris soin de moi (ou bien comme j’aurais aimé que l’on prenne soin du petit enfant que j’étais). Tout comme prendre soin de ses parents malades, de déshérités, de malades, d’handicapés offre alors de l’affection, de la consolation.

En fait, je me prouve que je suis capable de produire de la tendresse, de l’écoute. En résumé, je peux même alors consoler l’enfant en moi qui avait besoin d’être consolé ! Un enfant qui a été blessé pendant son enfance est tout à fait capable d’être un adulte heureux et apaisé !

Cela me fait penser au « kintsugi », cette méthode japonaise qui permet de réparer les céramiques brisées en plusieurs morceaux à l’aide de laque saupoudrée d’or. Le résultat est magnifique ! Un chef d’œuvre à partir de morceaux abimés…

 

En bref, si je résume, le petit enfant

Le petit enfant en moi est celui qui s’émerveille, qui aime, qui a besoin des autres et qui joue.

Et surtout écouter le petit enfant c’est libérer l’adulte que je suis. Alors courrez vous connecter et aimer ce petit enfant qui sommeille et retrouvez l’enfant en vous !

 

Allez hop je me lance !

Et si vous jouiez cette semaine ? on tire des cartes de 2 minutes et si je n’ai pas ces coffrets magiques, j’en achète un ! Le jeu rajeunit, c’est bien connu !

La petite mousse de la semaine ? Tiens, elle nous est servie par Philippe Delerm (celui-là même qui a écrit Première gorgée de bière. Clin d’œil ! Et il nous dit, écoutez bien : “Moi, les gestes de l’amour me mènent à l’enfance.”  Alors, n’attendez plus pour aimer le petit enfant qui sommeille en vous !

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